mardi 30 décembre 2008

L'amour au temps du choléra

Au moment où j’entamais mon popcorn dans les émanations de chlore du cinéma DuParc, les premières images crues, violentes et cruelles de Slumdog Milionaire sévissaient. On peut dire que ce film a les défauts de ses qualités : ce qu’il nous dévoile vaut amplement ce qu’il tente de dénoncer. Hourra pour le courage et la force de nous montrer des cités telles qu’elles sont; sales, encombrées…Bravo pour le réalisme de l’impitoyable état de survie des humains pris dans ce bain (c’est le cas de le dire). Les images sont vraiment bien tournées, le casting est excellent, le montage quasi sans failles. La musique très appropriée.
Je dois dire que j’ai tout de même un problème avec le fil conducteur et la fin. Cette poursuite du bonheur à l’américaine, cette pensée magique que l’argent peut tout régler. J’ai ressenti un certain malaise devant l’universalité de cette croyance, de ces valeurs. Penser qu’il n’y a pas d’autre porte de sortie, pas d’autre issue.
Je me suis demandée à quoi sert le cinéma, ce cinéma. Ses innombrables scènes de poursuites pourraient nous faire croire qu’il s’agit ici d’un film d’action. Ça pourrait aussi être de la propagande pour la loterie et les jeux, quand on sait qu’il y a tant de gens pauvres qui investissent des sommes bien au-dessus de leurs moyens dans ces impôts sur le rêve…
Je préfère penser que le personnage principal est aux prises avec un but, un objectif suprême : la retrouver coûte que coûte et y voir, par là, un film d’amour. La dernière scène, ultra kitsh m’a confortée avec cette idée. Un soupçon d’ironie et une beurrée de fondant à la guimauve.

mardi 23 décembre 2008

Opium 37

Ai Beaucoup aimée cette pièce, vue en après-midi, un jour de tempête. En fait c’était la dernière représentation et c’est dommage qu’une telle production ne soit pas à l’affiche un peu plus longtemps…Chapeau au texte finement écrit par Catherine Léger, enfin on nous donne du sens à entendre! Muriel Dutil livrait une excellente prestation. Normand Daneau était fort touchant.
Le Décor servait très bien le propos. Il y avait longtemps il me semble que j’avais vu une pièce aussi bien fignolée, du théâtre comme il ne s’en fait plus: simple, précis, efficace. Très bonne mise en scène. Que de plaisir d’y assister dans une petite salle. Le seul bémol est pour le jeu du comédien qui faisait Artaud. Je ne l'ai pas trouvé suffisamment criard, nasillard…trop guttural. Dans la série galerie de personnages marquants il y a celui interprété par Martine-Marie Lalande, étonnamment curieux, pari réussi! Enfin, dans l’ensemble c'est du solide, sans fla-fla et drôlement bien chanté notamment par l’excellente voix de Kathleen Fortin. Si toutes les productions du Quatre sous sont telles : ça promet!

mardi 2 décembre 2008

Oh, patate!

Ai lu dans la revue «Cellier» que nous nous trouvons en cette année internationale de la pomme de terre. Cette nouvelle me réjouit. Je me sens privilégiée puisqu’il existe tant de fruits et légumes que nous ne sommes pas prêts de revivre cela, c’est comme une éclipse avec un pédoncule.
Dans le même article, il est question de Françoise Kayler. J’imagine facilement qu’elle dégage une force tranquille, j’aime cette passion qui s’exprime avec détermination et obstination. Un chemin au long cours, un pas régulier qui va constamment vers l’avant. Il paraît qu’elle a un blogue; gastronote.blogspot.com…Quelle femme de (bon) goût! Je prends des notes sur l’admirable style (en effet) sobre, précis et efficace de sa plume. Je suis bien d’accord, patate, c’est pour les navets.
Nous avons appris la mort de Hélène Pednault et ça me rend triste parce c’était une femme qui n’hésitait pas dire ce qu’elle avait dans les tripes, la conviction, une autre manière d’exprimer la passion. Et puis aussi Bettie Godwin…Décidément.

mercredi 19 novembre 2008

Espoir

L'écrivain Atiq Rahimi sera présent à l'excellente librairie Olivieri samedi le 22 novembre prochain. Je ne sais si je pourrai y être mais ce Goncourt-isé me donne tout plein d'espoirs.
Je pense aux dialogues, au fait de mieux connaître ce que l'on ne connaît pas. À la possibilité d'apprivoiser une certaine altérité. À la satisfaction de cette idée qu'un écrivain de ce calibre puisse donner vie à un personnage principal féminin. Que la culture ne passe pas seulement par l'humour et par l'absurde. Et caetera.
Pour apaiser une certaine crise de foi; les mots ont peut-être encore un sens, une raison d'être.

jeudi 6 novembre 2008

Ça ne change pas le monde

Sauf que. À propos des élections provinciales qui coûteront au bas mot 85 millions, si je me fie à des chiffres annoncés dans un quotidien Montréalais ce matin...Il y aurait tant à faire avec ces sommes. Comme disait si bien ma grand-mère; à quoi bon changer une piastre pour quatre trente sous? Si un peuple ne peut pas congédier un gouvernement, comment un premier ministre peut-il suspendre opérations en cours en alléguant que ses électeurs et ses collègues n'ont pas suffisamment confiance en lui? Et pour faire quoi au juste? pour prendre quelles décisions au fait...
...Paroles et paroles comme chantait Dalida.

Stratégie

Suis-je seule à avoir un haut le coeur de cette idée de vote stratégique. Ceux qui ont voté O'bama, ont ils «voté stratégiquement» ou avec leur coeur, leurs tripes et leurs illusions ou leurs convictions?
On en parle beaucoup mais ça fait partie des expressions qui ne veulent absolument rien dire. Comment pourrait-on arriver à prouver que des électeurs ont voté stratégiquement?...Et stratégique de quoi? Technique de stratagème, oui...
En plus, l'annonce de la victoire de O'bama s'est vite transformée en douche froide au Québec...
Il me semble que le «vote stratégique » est à une élection ce que le facteur de refroidissement éolien est au climat. Ok, ça existe, on s'entend que ça change les données, il y a sûrement des électeurs qui pèsent le pour et le contre et qui réfléchissent très fort (parmi ceux là, on retrouve peut-être pas mal d'indécis?)
Cela est thé-o-ri-que. Improuvable et fugitif, comme les statistiques. Ce sont des clichés pris sur le vif et un peu flous si vous voulez mon avis...
Sauf, que: on ne veut pas nécessairement le savoir et surtout que cela nous empêche d'aller jouer dehors...

mardi 4 novembre 2008

Flagrant délit

Peut-on vraiment résister à une expo avec un titre aussi accrocheur? Me disais que non, justement. Le plus beau de l’affaire c’est qu’elle réunit des noms aussi prestigieux que Jennifer Marman et Daniel Borins, Jana Sterbak, Kent Monkman, Rodney LaTourelle, Glen Johnson, Massimo Guerrera, Geoffrey Farmer, Rebecca Belmore, Mowry Baden, Max Dean et Raffaello D’Andrea, BGL…
Cela faisait vraiment du bien de voir que les parents emmènent leurs enfants au musée. On se serait crus en Europe (où les musées sont davantage fréquentés par les familles me semble-t-il, et c’est très bien comme ça), dans ce cas-ci c’est vraiment ludique; non seulement on a droit de toucher mais on y est invités! C’est un poupon qui s’époumonait dans le porte-voix immense qui nous a accueillis – il faut dire que ça résonne pas à peu près dans cet espace aux mille facettes…
J’adore le travail du trio BGL. Cette fois-ci, même si l’argent ne tombe pas du ciel, je suis restée médusée devant l’effet que produit ce dispositif, simple mais on ne peut plus efficace. Il faut savoir que deux gardiens de sécurité surveillent de très près les billets et qu’ils patinent même pour les attraper quand leur vol les déporte à l’extérieur de la zone…Beaucoup aimée aussi le trajet de la boule disco et la facture de la construction du dispositif «Le discours des éléments» ainsi que le feu de foyer dans le char, dans la cathédrale…Comme quoi une forme peut en cacher une autre! Il y aurait beaucoup à dire sur cette expo…
Autrement, le tableau composé d’à peu près 2000 vu mètres m’a énormément plu, esthétiquement mais aussi de ce qu’il traduit d’un monde sensible…Cette «lumière qui tranche entre le jour et la nuit» de Mowry Baden m’est apparue très poétique, obsédante. Finalement, on finit par éprouver le fil conducteur de ce que Jana Sterback ressent; pour moi ce fut : attraction-répulsion!
Enfin, j’en écrirai peut-être davantage si j’ai un peu de temps. Ce qui me fait cruellement défaut en ce moment…
Le site du musée des beaux-arts du Canada : http://www.beaux-arts.ca/flagrant/survol.htm

mercredi 15 octobre 2008

Des lustres

J’ai appris quelque chose de joli aujourd’hui.
Lustre vient du latin lustrum. Il désigne le sacrifice expiatoire qui avait lieu à Rome tous les cinq ans, après le recensement de la population (ça ressemble drôlement à nos prescriptions de délais d’élections?!), le lustre dénomme le recensement lui-même. Aujourd’hui c’est lorsque qu’il est question d’un intervalle de cinq années.
Mais qu’est-ce qu’un sacrifice expiatoire exactement? D’après le littré, la messe serait un sacrifice expiatoire…

Nocturne à Versailles (juillet 2008)

jeudi 9 octobre 2008

Décompte

L'heure des comptes
En cette quasi avant veille d'élections, il y a plusieurs partis politiques dûment enregistrés.
Une liste de ces partis politiques est disponible sur le site d'élections canada:
http://www.elections.ca/content.asp?section=pol&document=index&dir=par&lang=f&textonly=false


* Animal Alliance Environment Voters Party of Canada
* Bloc Québécois
* First Peoples National Party of Canada
* Le Parti Vert du Canada
* neorhino.ca
* Newfoundland and Labrador First Party
* Nouveau Parti démocratique
* Parti action canadienne
* Parti communiste du Canada
* Parti conservateur du Canada
* Parti de l'Héritage Chrétien du Canada
* Parti libéral du Canada
* Parti Libertarien du Canada
* Parti Marijuana
* Parti Marxiste-Léniniste du Canada
* Parti Progressiste Canadien
* Pouvoir Politique du Peuple du Canada
* Western Block Party
* Work Less Party


Hors de la dérision, le plus «alternatif» est sans contredit le work less party». J'attends une version bilingue. De toute façon je ne crois pas que ce parti ait un représentant dans ma circonscription...Intéressant tout de même, surtout en ces temps où l'humeur est quelque peu à la récession.

Work Less Party:
http://www.worklessparty.org/
Un document audiovisuel explicatif se trouve à l'adresse:
http://www.workersoftheworldrelax.org/

lundi 6 octobre 2008

Tout ce qui monte redescend

La différence entre hier et aujourd’hui? Hier, quand le clergé, l’état ou la noblesse commandait un tableau, on ne s’attendait pas nécessairement à ce que s’ensuivent des retombées économiques… Le roi était parfois difficile à divertir.

Ais-je déjà écrit que j’adore la série des Creature comfort?
Creature comfort on art;
http://fr.youtube.com/watch?v=pDo_vs3Aip4

jeudi 2 octobre 2008

Des mondes

Dans la foulée de ce qui s’exprime autour des élections, voici un texte inspirant de Richard Desjardins sur le web;
http://www.canoe.com/infos/quebeccanada/federales2008/archives/2008/09/20080927-084309.html

Commentaire anecdotique sur la télédiffusion du débat «des chefs» à la télévision. Comme si on ne pouvait que relater le mineur, est-ce que cela signifierait que les «vraies questions« ont été escamotées? En tout cas, comment se fait-il que l’animateur Stéphane Bureau y allait de Stéphane par ci et Stéphane par là, en s'adressant à M. Stéphane Dion lors du débat des chefs qui était présenté à la télévision hier soir? Alors qu’il interpellait les autres avec moins de familiarité, ne les appelant pas par leur prénom…
À mon avis, tout cela était trop bon enfant pour vraiment renseigner qui que ce soit sur les vraies couleurs des partis. J'ai noté par contre le ton de M. Harper; roucoulant et doucereux. Ça m’a énervée.

samedi 27 septembre 2008

424

Suis tombée sur ce site fort distrayant comme dirait l'autre;
424 livres audio gratuits à écouter et télécharger...

http://www.litteratureaudio.com/index.php/notre-bibliotheque-de-livres-audio-gratuits/

La palette est large; ça va d'un «Français, encore un effort si vous voulez être Républicains» du Marquis De Sade à Jean-Jacques Rousseau «Sur les femmes»... intéressant, jusqu'à quinze contes interdits de Jean de La Fontaine dont «Comment l'esprit vient aux filles».
Y figure aussi (en cette période électorale, que je mentionne bien ironiquement vous aurez compris) le poème d'Octave Crémazie: »Canada». S'adresse à ceux et celles qui auraient un attachement particulier pour les rocheuses.

Ces lectures sont parfois maladroites, enfin, pas très bien lues j'en conviens mais édifiant à télécharger sur un baladeur, pour écouter lorsqu'on fait de la route! Et il y en a aussi pour les enfants...

mercredi 24 septembre 2008

The end

Je ne suis pas très calée en cinéma, même si je vois beaucoup de films (en analyse devrais-je écrire). Je me demande; comment se fait-il que j’ai la nette sensation qu’il y a de plus en plus de films qui se terminent avec une fin ouverte?
Savez, le genre de fin qui nous laisse sur notre appétit. On tergiverse, on discute, on se demande quel serait le destin des protagonistes…
D’accord, c’est…ouvert. Mais ne serait-ce pas le symptôme d’un problème (et je n’ai pas écrit problématique : m’énerve l’emploi de ce mot qui veut exprimer tout à fait autre chose…grrr. Pourrait-on recommencer à utiliser le mot problème, simplement ou lui trouver un synonyme? bref.)… Un problème qui est répandu; l’absence de prise de position claire, le flou dans les propos, le droit de réserve, la peur d’avoir un point de vue éditorial, de se commettre, le fait d’esquiver tout ce qui pourrait entraîner un vrai débat…
À vouloir plaire à tout le monde on ne plaît finalement à personne…
Dans une histoire, il y a un début, un milieu et une fin, habituellement. Pas en ce moment me semble-t-il. On attrape des personnages au vol, on les suit un bout de temps dans un bout d’histoire (qui s’enchevêtre la plupart du temps) et on les laisse là où on peut, avec tous les paramètres possibles et imaginables…Ok, c’est une façon de faire. Mais pour la spectatrice que je suis ce n’est pas souvent satisfaisant!
Est-ce à dire qu'on ne veut pas que les choses se terminent, que l’irrémédiable survienne…encore moins l’irréparable, point final?!
À ce propos, j’ai vu le dernier Woody Allen et je ne pense pas que ce soit un de ses meilleurs films (parce qu’il demeure en surface, il effleure) mais au moins il a le courage de terminer son histoire. Parfois on aurait aimé que le film aboutisse autrement mais si c’était le cas, il s’agirait d’un tout autre film.
Devrait-on revoir l’emploi du fameux : The end?

mardi 23 septembre 2008

Aimé Césaire

Image provenant de :
www.au-senegal.com/+Hommage-a-Aime-Cesaire+.html.


Aimé Césaire est un monument. Il a publié;

C’est moi-même, terreur, c’est moi-même.


Les rêves échoués desséchés font au ras de la gueule des rivières
de formidables tas d’ossements muets
les espoirs trop rapides rampent scrupuleusement
en serpents apprivoisés
on ne part pas on ne part jamais
pour ma part en île je me suis arrêté fidèle
debout comme le prêtre Jehan un peu de biais sur la mer
et sculpté au niveau du museau des vagues et de la fiente
des oiseaux
choses choses c’est à vous que je donne
ma folle face de violence déchirée dans les profondeurs
du tourbillon
ma face tendre d’anses fragiles où tiédissent les lymphes
c’est moi-même terreur c’est moi-même
le frère de ce volcan qui certain sans mot dire
rumine un je-ne-sais-quoi de sûr
et le passage aussi pour les oiseaux du vent
qui s’arrêtent souvent s’endormir une saison
c’est toi-même douceur c’est toi-même
traversé de l’épée étrenelle
et tout le jour avançant
marqué du fer rouge de choses sombrées
et du soleil remémoré

Il écrivait, dans une lettre adresssée à Lilyan Kesteloot (1) ;
«D’où venu? Non artificiellement imposé du dehors, mais jailli des profondeurs. Nuit du sang bondissant au jour et s’imposant; le tempo de la vie; sa saccade; non la musique des mots captée, mais ma plus profonde vibration intérieure. C’est pourquoi le sculpteur soudanais ne travaille que de nuit et en chantant, incorporant dans la statue le verbe incantatoire. Alors quid de la poésie? Il faut toujours y revenir : surgie du vide intérieur, comme un volcan qui émerge du chaos primitif, c’est notre lieu de force; la situation éminente d’où l’on nomme; magie; magie.»

À Montréal, on a la chance d’avoir un cabaret Césaire dans le cadre du Festival International de la Littérature au Lion d’or, vendredi soir prochain. J’y serai sans faute.

(1) Aimé Césaire par Lilyan Kesteloot, poètes d’aujourd’hui, Éditions Pierre Seghers, 1962.

mercredi 17 septembre 2008

Splendeurs

El Djem, Tunisie (2007)





Aspendos, Turquie (2008)

Petits pas

L’automne est à nos portes. J’en veux pour preuve ces cris des oies déchirant le ciel sombre de Montréal avant-hier. De la pleine lune jusqu’au lampadaire qui scintille de manière bien chancelante devant ma porte, je les ai entendues. Comment décrire cet étonnement qui se répète à chaque solstice et équinoxe… Tel que la marée haute et la marée basse le font pour le jour, elles rythment nos mois, nous aident à nous faire à l’idée que la chaleur se retire et que le froid va bientôt s’installer. Ou l’inverse. Dans ce cas-ci, on sait que l’on a intérêt à être deux sous la couette. Leurs plaintes fait écho à notre nostalgie. Ce doit être cela l’harmonie.

Hier, lors du parcours qui me ramenait vers mon nid, j’ai croisé des jeunes gens qui avaient, en tant qu’accessoires : d’une main un squeegee et de l’autre un cellulaire. Tiens, me dis-je, ça doit être un nouveau genre.

Aujourd’hui, je portais un sac (deux sacs) très lourd(s). Je me suis surprise à espérer ce moment béni où j’allais fouiller dans mes poches pour trouver mes clés. Me suis dit que lorsque je ferai ce geste ce sera parce que je suis vraiment très près de la maison et que la délivrance de cette pesanteur approche. Comme il est bon de se savoir près d’un but si concret.

Demain je projette de traquer le silence, dans le but bien précis de le graver. Ce qui n’est pas sans bruit, enfin pour ce qui est de la gravure.

samedi 13 septembre 2008

Mordre la main qui nous nourrit

En cette période électorale, je me demande si nous sommes vraiment conséquents…Alors que les intentions de vote accordent un pourcentage élevé en faveur des conservateurs, devant le ramdam fait par les artistes à l’égard des coupures prévues du gouvernement, il me semble que quelque chose cloche.
Le mécénat ou appelons le commandite ou subvention, a toujours existé. Avant c’était la royauté puis l’église et des intérêts privés qui payaient les artistes pour créer une/des œuvres. Il me semble (et, ce sans accorder de valeur à l’idée) qu’il est légitime, ou conséquent du moins, pour une organisation ou un particulier qui finance d’avoir des préférences et que ces préférences soient respectées (en autant que celles-ci soient clairement exprimées, on s’entend). On ne peut, me semble-il obtenir à la fois le beurre et l’argent du beurre. Scander n’importe quoi, faire n’importe quoi, ou qui aille à l’encontre des organismes ou sociétés qui détiennent les fonds et ensuite s’imaginer que l’on sera reconnu et en plus payé pour ça?!
Ce système, cette façon de faire, n’a pas empêché un certain renouveau dans l’art. Non plus que de s’opposer à ce que des «révolutions artistiques» prennent forme. Au contraire, cet état de fait a forcé les artistes a encore plus de créativité.
Cependant on semble oublier qu’un artiste est aussi un citoyen, au sein de sociétés dites démocratiques. S’il plaît aux électeurs de juger qu’un film de type «blockbuster» soit privilégié au détriment de petites productions ou d’expérimentations, et que par conséquent, lors d’élections, la condition et l’avenir des artistes pèse très peu dans la balance…Qu’il en soit ainsi. Il appartient au peuple d’élire ceux qui nous représenterons, ceux qui formeront l’état. Il était de bon ton il n’y a pas si longtemps d’exprimer un désintérêt pour la chose politique et d’affirmer que l’on s’abstenait de voter. Tout ce qui se produit est simplement la conséquence de ce retrait des gens de gauche, ce «backlash» de droite ne s’est pas fait tout seul, il ne s’agit pas ici de fatalité…On a vu un désinvestissement des artistes de la scène politique depuis quelques années, ne serait-il pas temps qu’ils s’en emparent de nouveau? C’est une piste, comme une autre.

Mais bon, par exemple, lorsque je constate que la une du journal Le Devoir de fin de semaine est consacré à la danse contemporaine (et elle ne l'est pas à toutes les semaines, ceci étant écrit à titre d’exemple), alors que cela intéresse probablement qu’une fraction de la population, je pense à deux choses;
Un : je me demande si les médias, à force de «spinner» et de créer des «buzz» autour d’autres non-événements crées par d’autres médias n’ont pas tendance à se bercer d’un doux chant mélodieux qu’eux seuls peuvent comprendre? Je veux dire par là; à écouter la radio, à regarder la télé, quand on est pas nécessairement au courant des potins des derniers jours, on n’y comprend pas grand-chose. Et deux : à quoi sert de prêcher pour sa paroisse, de plaider devant une assemblée de convaincus, sinon de se répéter à soi-même ce que l’on sait déjà.
L’argument de force est celui-ci : il faut faire connaître au public…Mais le public est-il intéressé tant que ça à être exposé à d’autres pratiques artistiques?

Je fréquente des créateurs et il m’arrive aussi d’en être. Il ne s’agit pas s’alimenter le fantasme du crève-la-faim ou d’empêcher que le grand public ait accès à une gamme variée de créations mais bien de se rendre à l’évidence que la culture n’est pas un produit vendable parce qu’elle n’est systématiquement pas toujours rentable. Au lieu d’essayer de la vendre, faisons en, coûte que coûte, quitte à trouver d’autres moyens de financement (jusqu’à ce qu’une société et par conséquent celles et ceux que NOUS élisons) soit assez mature pour se rendre compte de l’importance et de la primauté des enjeux en ce qui a trait à une variété de cultures qui pourraient s’exprimer… mais ça c’est une autre histoire) et laissons la parole aux œuvres qui se distinguent. Il faut être vigilant devant la censure, la propagande et les choix politiques de nos futurs dirigeants et poser des questions, beaucoup de questions.
Pendant ce temps, nous n’avons pas d’autre choix que de nous impliquer à la vie citoyenne et proposer d’autres avenues.


Ajout du 21 septembre;
Cette pub est tout à fait éloquente de ce que je tentais de décrire. Des artistes qui se mobilisent et font ce qu’ils savent le mieux faire : créer! En plus elle est excellente…Ce qui est encore mieux, c’est qu’ils le font pour faire valoir une cause qui leur tient à cœur : la leur! Mais plus encore; elle n'a certainement pas été réalisée grâce à des subventions et même si la liberté a un prix, elle vaut son pesant d'or.
Culture en péril; http://fr.youtube.com/watch?v=QnccaVAKLwI

jeudi 11 septembre 2008

Le feu sacré

On ne peux qu’être amoureux de la Turquie. C’est un pays vaste et tranquille, haut en contrastes et infiniment riche. Berceau de l’humanité tant que l’on voudra, c’est aussi le lieu de convergence de toutes les confessions. La tolérance s’y hume. L’intelligence s’y exprime. La poésie et la sensibilité en font foi. Là-bas, tout semble subtil. Sauf les sensations. La lumière est comme nulle part ailleurs.
Le pays, c’est autre chose qu’Istanbul. Nous avons osé Antalya à l’arrivée et n’avons pas été déçus. D’accord, j’avoue que visiter la Turquie au mois d’août n’est pas l’idée du siècle, à cause de la chaleur extrême (+de 40 degrés à l’ombre) mais au moins, ce n’était pas bondé de touristes, c’est à dire; nos semblables! La vieille ville d’Antalya vaut en elle-même son détour avec ses dédales de rues, ses chiens et ses chats errants. On s’y perd et puis on finit par s’y retrouver. On a découvert des petites anses où nous baigner, des restos sympa et pas chers (quoiqu’en disent les français que nous avons rencontrés?!). La promenade le long du parc est très romantique à la nuit tombée, ponctuée des chants du muezzin et des appels du vendeur de glace.

En fait de chaleur, on se demande vraiment si on pourra s’y faire, une fois que les portes de l’avion s’ouvrent. Merde ! on se croirait dans un four à «broil» ou devant un séchoir à cheveux lorsqu’il y a un peu de vent. On boit de l’eau, beaucoup d’eau…Rassurez-vous, on ne la sue pas, les liquides s’évaporent au fur et à mesure! On s’occupe plutôt à chercher à se mettre au frais, coûte que coûte et alterner entre les visites de ruines et les baignades…Comme ça tombe bien; le pays offre généreusement mer et montagne. Me suis baignée dans une rivière froide avant de me régaler d’une excellente truite dans un petit salon à ciel ouvert encore pleine des échos de ce splendide Aspendos, merveilleusement bien conservé et presque aussi spectaculaire que El Djem en Tunisie…
Je n’ai pas pu voir le musée à Antalya, même si on s’est repris à deux fois. Un problème électrique à l’origine d’une fermeture inopinée des lieux nous a empêchés de voir le musée une première fois et on l’a irrémédiablement raté puisqu’il était fermé le jour de notre départ (un lundi). Disons que notre guide nous avait mal renseigné (celui en chair et en os, pas le livre).
Il est plus qu’aisé là-bas d’engager un guide pour une, ou plusieurs excursion- journée. Il y a des «agences de voyage» un peu partout. Je ne recommanderais pas nécessairement celui avec lequel nous avons fait affaire, mais ça, c’est une autre histoire. Pour faire bref, il faut «magasiner» ferme et s’entendre précisément sur les termes au préalable. Élémentaire cher Watson mais pas toujours évident.

Je n’oublierai jamais ce vieil homme, attablé seul, savourant son raki, qui fredonnait les paroles des chansons traditionnelles que l’orchestre «live» jouait. C’est toute son âme qui jaillissait de son filet de voix. Les musiciens, attentifs, le laissaient chanter, abaissant le volume de leurs instruments en lui laissant l’espace nécessaire entre les silences et la mélodie. Un précieux mélange de bouzouki et de complainte slave, des chansons d’amour assurément - merveilleux!

Mon coup de cœur; Chimera, (à Çirali, près d’Olympos) visité le soir…Les flammes éternelles y brûlent depuis des centaines et des centaines d’années (voire des millénaires) et les mythologies vont bon train. Dragon, Chimère, Pégase et histoires à dormir debout nous attendent après une longue ascension (que dire de la descente dans la nuit noire!). Que de fascination devant ces pierres léchées par les flammes bleues qui courent le long des failles. Çirali, c’est le «coin du banc» de la Turquie. Ce genre d’endroit que l’on voudrait imprenable et secret pour toujours. Les plages sont relativement désertes et les pansyions toutes plus charmantes les unes que les autres. Au beau milieu des poules (non, je n’ai pas visité de ferme et je n’ai pas l’intention d’en visiter d’ici 40 jours), et surtout des coqs très matinaux! Olympos est définitivement à éviter pour séjourner (parce que sinon le site est lui aussi fabuleux), trop de gens, trop de bruit, trop de trop.

La plus belle plage? J’hésite entre Çirali et Patara…Si la première est sauvage, la deuxième est telle que sur les cartes postales mais j’ai surtout apprécié cette baignade fantastique près de l’île de Kekova durant laquelle j’ai pu observer une femme et ses enfants qui chargeaient leur chaloupe de bois pour le chauffage et la cuisson. On saute directement du bateau dans cette eau limpide aux reflets turquoise. Il est saisissant d’apercevoir les tombes disséminées le long des berges, les amphores enfouies sous l’eau et les vestiges d’habitations qui se prolongent de la terre à la mer.


La bibliothèque de Celsius, Éphèse

J’ai savouré chaque instant de cette tombée du jour sur la terrasse du toit de cette pansyion à Selçuk où la propriétaire nous attendait avec l’apéro en nous pressant pour que l’on ne rate pas ce coucher de soleil avec le chant des muezzins, sa vue imprenable sur la ville.
Le routard nous a bien conseillé; on a visité Éphèse en fin d’après-midi (avec un guide qui parlait français). Nous nous trouvions presque seuls sur ce site qui peut accueillir des marées de visiteurs durant le jour et particulièrement envahi en matinée par les bateaux de croisière qui se déversent à coup de deux trois milles personnes à la fois.

En Cappadoce, ai déjeuné les pieds dans l’eau, au terme d’une longue marche, au creux de gorges de la «Lovevalley». Ce jour-là avait débuté avec la descente de huit étages d’une ville souterraine (clostros s’abstenir) qui a, à son apogée, accueilli en ses antres jusqu’à dix mille personnes, ainsi que du bétail. Il y faisait très sombre et les passages étroits (à peine de quoi passer les épaules en s’accroupissant) ne permettent que de se déplacer dans une direction à la fois. Dédales qui menacent de nous tenir prisonniers puisqu’en cas d’urgence une seule voie est praticable.
La fraîcheur des cavernes est impressionnante. Tout comme l’était notre chambre troglodyte. À bas la clim! Juste ce qu’il faut de frais pour dormir comme des bébés. Je recommande d’ailleurs Elkep Evi à Urgup (http://www.elkepevi.com), le personnel est adorable (ils nous ont préparé des cafés turcs, toujours avec amabilité), la vue est spectaculaire et le petit déj copieux – ai adoré les crêpes!

J’ai aussi vu des guides s’adosser à des fresques dans les chapelles en Cappadoce. Des jeunes gens tentant d’éteindre les flammes à Chimera, des touristes grimper sur des ruines qui datent de l’antiquité. Des touristes irrespectueux ou inconscients qui utilisent tout de même leur flashes, à l’encontre du bon sens…

Me suis réveillée à l’aube (les vacances c’est fatiguant! – d’ailleurs j’ai été en déficit de sommeil pendant six semaines et je récupère à peine!), ils viennent nous cueillir à 5h du mat., pour cette aventure en montgolfière au dessus des vallées entre Gorëme et Ürgup avec Kapadokya ballons (http://www.kapadokyaballoons.com). Ils sont les plus chers (je crois) mais les plus expérimentés (ils ont été les premiers à s’établir là-bas) En finale, ils nous attendaient à l’arrivée avec du champagne et des petites surprises. Une équipe du tonnerre, des images inoubliables. Presque aussi grisant qu’un décollage en avion, beaucoup plus spectaculaire. Le silence de l’aube entrecoupé du bruissement de la toile et des coups de brûleur annonçant la prochaine montée…et l’immensité de l’étendue demeurent des moments inoubliables.
Ce matin-là, une autre compagnie a dû atterrir précipitamment dans une zone éloignée des sentiers (probablement par mauvais calcul de quantité de carburant), situation qui ne s’est pas avérée catastrophique mais le chemin qu’ils ont du faire à pied (vu d’en haut), semblait long, très très long.
Le hammam d’Ürgup est tout à fait typique et les habitants du village hyper accueillants. Je n’ai pas trop été attirée par Gorëme, encore là, il me semblait que les alentours étaient trop aménagés pour et par une clientèle Européanisée.
J’ai dû laisser tomber Pammukale…par manque de temps. Et Istanbul pour les mêmes raisons. Décidément il faudra que je retourne là-bas. Quel grand, noble et somptueux pays! Je voudrais bien me rendre le long de la mer noire et tout de même aller à Konya explorer cette ville spirituelle par excellence (derviches et rumis).

Le plus beau dans tout cela est sans contredit les rencontres, qu’elles soient fortuites ou non, que l’on fait. Le facteur humain tout comme le facteur cheval postent des cailloux dans l’imaginaire et nous donnent le courage d’aspirer à bâtir toutes les cathédrales. Les utopiques surtout.
On a bien ri quand on a pu, nous aussi prononcer un «gülé gülé», qu’il n’est possible de prononcer qu’à ceux qui s’en vont et comme les voyages, par définition font de nous des «partants», pas facile de le placer dans la fin de la conversation! Le turc n’est pas si facile mais on est récompensés quand on essaie.
Ces regards croisés, ces ressources partagées, ces petits riens quand on en a bien besoin qui nous lient à une humanité peut-être supérieure à celle qu’il nous est donnée d’entrevoir parfois dans la vie courante. En fait, cette intensité est vitale.

lundi 1 septembre 2008

Rentrée

Une dizaine d’avions pris en six semaines et déjà demain on reprendra tout où on avait laissé. Dans l'ordre; Paris – Turquie et la côte d’azur, ma foi, il y a pire.
Pour l’instant je cuve mon décalage horaire et célèbre mes joyeuses retrouvailles avec le chat et les vignes. À suivre; un tri photo et quelques impressions de voyage, si jamais. J’adore Paris, la Turquie est splendide, étonnante, fascinante et les gens tellement accueillants. Cannes et sa croisette, Juan-les-pins, Antibes et Nice plus bondés encore que vous ne pouvez imaginer, heureusement qu’il y a l’arrière pays et les GPS qui ont une option «français canadien» pour faire marrer les amis, surtout quand elle prononce; «emprimtez le rond poingt. Puis. Tourrrnez à gôche. À gôche. Re-calcul han courrrs». Surtout pratique pour rentrer au bercail le soir venu.
On a eu le beau temps avec nous partout, Montréal m’apparaît un peu fraîche et déserte, mais calme aussi et ça, c’est drôlement important.

vendredi 1 août 2008

Beurre un jour, beurre toujours?

Au rythme époustouflant de la vie Parisienne s'ajoutent les pèlerinages amusants...à deux pas d'ici se trouve le café du Film Amélie Poulain (teeeellement pris en photo que plus personne n'ose s'y asseoir en espérant l'anonymat) et l'épicerie...Le Moulin rouge, le boulevard Clichy en plein coeur de Pigalle qui s'anime bien différemment selon les heures du jour. Un grand tour dans les dédales des ruelles et petites rues splendides du haut Montmartre donne des vues magnifiques et surprenantes de la ville. Nous avons vu le rocher de la sorcière qui se trouve dans ce passage aux arrières cours surprenantes de demeures entourées de végétation luxuriante (enfin, pour ce qui est du centre de Paris!).
Hier soir au resto du Palais de Tokyo, c'était débat autour du fait de demander du beurre pour accompagner le pain du début de repas. Certains pensent que ça fait fichtrement plouk. D'accord, à Rome on fait comme les romains, mais je me demande si c'est autant un crime de lèse-majesté que celui de mettre du Ketchup partout!? Entre se fondre dans la masse et garder quelques petites habitudes qui feront sourire un serveur, ma foi; est-ce choquant?
Si je pouvais avoir des commentaires là-dessus...

samedi 26 juillet 2008

Vie de train


Après avoir passé une nuit dans ce que l'on pourrait appeler "les dépendances" de ce château de Fosseuse, je me disais à bord du train qui nous ramenait vers Paris que les gares sont l'équivalent de la porte arrière des villes. La vue des coulisses, de ces vies que l'on devine à peine, de ces graffitis, ce que l'on pourrait appeler misère ou vie simple me plaît. Rien ne vaut ce coup d'oeil pour jauger ce qui, de face ne se laisse pas aussi bien voir. Parce que la lumière parfois est trop éblouissante.

mercredi 23 juillet 2008

flâner

Au programme de ce qui m'a plu hier; le musée de la vie romantique, principalement à cause du jardin où on peut siroter tranquillement un thé (même s'il nous en a coûté quelque 14 euros pour deux!). J'ai beaucoup aimé le moulage de la main de Chopin (j'aime Chopin) et celui de l'avant-bras de Georges Sand qui m'a paru potelé. On a croisé l'actice Marie-Josée Croze rue Des Sèvres dans le 6è...l'air bien préoccupée.
Le must? Le musée Gustave Moreau. Cet endroit n'a pas bougé depuis des décennies. L'atelier au niveau supérieur est spectaculaire, tout comme l'est l'escalier qui nous y mène. Les appartements aux pièces exiguës fournis en objets et tableaux de toute sorte qui se racontent malgré eux et le silence lourd, trahissent ce temps révolu. Il y a une cloche de verre dans laquelle des oiseaux (qui me semblent exotiques) sont empaillés. ça m'a laissée perplexe. Le tout est marqué de câbles pour éviter cette tentation de toucher mais on a tout de même accès à la toilette qui n'a pas été modernisée (heureusement!). Un Oedipe et le Sphinx, monochrome (à la différence de celui de NY), et sa fascinante sensualité, m'a tenu un bon moment. Que du bonbon!

mardi 22 juillet 2008

Bienvenue chez les Ch'tis

En fait de prélude à un séjour de près de trois semaines à Paris, nous n'avons pas boudé notre plaisir et nous sommes fendu la rate durant ce film tout à fait indiqué pour soulager le décalage. Pas tant décalage culturel que ça. On est toujours le chti de quelqu'un et chti qu'on se ressemble dans nos travers!
Sinon, cette ville est toujours aussi grouillante malgré l'absence de ses Parisiens. Le projet pour les jours à venir? S'étourdir d'expos, s'offrir nombre de noisettes et errer dans les rues étroites que la lumière rasante surexpose de manière aussi dramatique que romantique. 
Le programme est chargé; il y a tant à faire et toutes les inspirations sont possibles pour une Montréalaise assoiffée de culture...Tout ici a de quoi mettre en appétit. On va se régaler, miam.

mercredi 9 juillet 2008

Schlick e schlick

À l’aube d’un autre départ (oui, je sais j’ai l’air de partir souvent – et euh, bien c’est vrai, je pars souvent!), un truc qui me frustre passablement quand je suis en Europe (non, deux, tiens il paraît que c’est mieux), c’est que nos cartes de débit et de crédit ne sont pas munies d’une carte à puce, qui a pour conséquence que plusieurs systèmes ne les reconnaissent pas. Par exemple; pour louer un Vélib à Paris il faut nécessairement passer par les bornes électroniques, mais elles ne peuvent pas traiter nos maudites cartes! Qu’à cela ne tienne, je me suis organisée pour emprunter une carte d’abonnement parisienne, mais quand même, c’est un irritant quand on veut réserver des billets; pour le théâtre, cinéma, pour la SNCF ou quelque machin du genre…D’après ce que l’on m’a dit (et qui vaut ce que ça vaut, ma foi, parfois pas cher mais bon), les compagnies nord-américaines étudient le problème et font des recherches…Wow, ils ne m’impressionnent guère si ce n’est que pour leur souci maladif de protéger leurs acquis, et de rechigner contre une nouvelle technologie à implanter qui serait au service du client (pour une fois). Pourtant, ils ont intérêt à ce que l’on dépense, non? En tout cas, ça donne la drôle d’impression de provenir d’une république de bananes…
Deuxio; que nous ne puissions pas utiliser nos téléphones cellulaires (je parle de madame tout le monde – pas ceux qui s’en sont procurés des plus chers…) parce qu’ils ne sont pas équipés pour… (encore d’une puce, je crois?!) Mondialisation, mondialisation mon cul, c’est encore pas pour notre bien-être ou notre profit, comme dirait l’autre; ils veulent notre bien et ils le prennent!
Est-ce moi ou j’ai l’impression que les innovations ne servent toujours qu’à des intérêts de grandes compagnies ou de profit qui ne touchent jamais directement les citoyens, pour eux-mêmes?
(Je sais, j’ai mis toujours et jamais dans la même phrase et ça peut-être énervant…et j'ai terminé par un point d'interrogation, mais tant qu’à y être et de toute façon, si la tendance se maintient : avant que j’aie quelque commentaire que ce soit, il va neiger des prunes – d’ailleurs ça me rappelle le temps où je faisais une émission de radio, à la radio communautaire; on a essayé une fois de solliciter notre auditoire mais on a eu l’air tellement fous, parce qu'on a obtenus aucune réaction, qu’on a pas récidivé… Mais ça c’est une autre histoire!).

vendredi 4 juillet 2008

L’amour à vie

Je la regarde dormir et je m’émeut toujours. Elle est là, tout près de moi, allongée sur le canapé. De temps en temps elle soupire et tandis que je poursuis mes activités, je la caresse distraitement. Je la regarde, je ne me lasse pas. Elle rêve de toute évidence, ou sont-ce les mouvements involontaires des muscles qui se distendent…J’aime tant cette petite chose tendre, sans défense qui s’abandonne avec autant de courage. Parfois elle ouvre lascivement un œil, simplement pour vérifier si je suis encore là. Tant d’amour. Tant de confiance vous scie.
D’accord c’est un chat. Mais ce n’est pas qu’un chat, c’est une complice de tous les jours que je viens à peine de réussir à guérir de son sentiment d’abandon, de ses névroses, de ses énormes craintes du temps où elle a atterri chez moi. Je vais devoir la faire garder pendant six semaines et je suis déjà inquiète, anxieuse. Il faut bien vivre mais tout de même, j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux.
Il y a pas mal de carnets dans lesquels on s’extasie de sa progéniture, à croire que ce ne sont que les parents qui ont le loisir d’écrire (mais, bon dieu! Où trouvent-ils le temps?), même si j’écris ce qui précède, je vous concède que c’est relativement ennuyant de lire les manifestations de cette affection qui nous lie aux bêtes. Ça fait cul-cul.
Pourtant l’amour est bel et bien là. Celui qui nous fait nous inquiéter et qui donne envie de prendre soin, celui qui donne autant de soucis que de joies. Ce sentiment qui inspire la bonté, qui procure une certaine fierté (quand le regard se pose pour la énième fois sur cet objet de plaisir esthétique, cette boule de poil qui ronronne comme pas une, ce grain de beauté au bout du nez, ces oreilles, ces moustaches et ses petites pâaaaattes...). Ce paquet d’amour gratuit et somme toute assez libre. Comment pouvoir en dire autant des êtres humains, si ce n’est que des enfants! Et les enfants, ben, ils finissent toujours par grandir…

mercredi 2 juillet 2008

Réinventer la roue


Suis allée voir «Wall E» en fin de semaine. Ça m’a fait l’effet d’un bizarre de croisement…Une tête de «E.T» au dessus d’un corps de robot. Il y a des formes qui se répètent. J’ai bien aimé la première demi-heure parce que le rendu du décor est spectaculaire, mais toute la portion qui se déroule dans l’espace m’a un peu ennuyée. Je l’ai trouvée visuellement trop léchée même si j’ai rigolée en voyant ce qu’étaient devenus les êtres humains : des grosses larves. Au-delà de tout, je n’ai pas vraiment été emportée par ce qu’Odile Tremblay nous annonçait dans Le Devoir comme une ode poétique à la beauté cachée de la planète, j’y ai perçu plus de désolation que d’espoir…
J’ai apprécié qu’il n’y ait pratiquement pas de dialogue mais l’histoire est un peu longuette et les péripéties assez répétitives. Les personnages sont encore stéréotypés, notamment dans le choix de prénommer Ève la seconde protagoniste (de forme ovoïde en plus…). Je crois que ce n’est pas vraiment un film pour les enfants…Ils ne riaient pas dans la salle, ils se «bouchaient» plutôt les oreilles parce que le son est tellement fort et en plus c’est une histoire d’amour! Pour les grands, il y a des références à l’histoire du cinéma et à l’histoire de l’art au générique mais comme me disait une amie (mère de famille); il n’y a même pas de dragons à vaincre et ils ne nous rendent pas la coquerelle particulièrement attachante, enfin pas au point de vouloir en adopter une en peluche…

http://pixarblog.blogspot.com/



lundi 30 juin 2008

Lapin

Me suis souvenue d’une anecdote en lisant ceci :
http://rue89.com/et-pourtant/bonnes-et-mauvaises-manieres-les-nouvelles-regles
J’aimerais poser une question à voix haute; qui est-ce qui s’est déjà fait poser un lapin avec le prétexte suivant; je me suis fait voler mon agenda!
Ça m’est arrivé. L’oublier quelque part ou le perdre, passe encore…Mais se le faire voler sous-entend qu’on est une personne teeeellement importante que son agenda vaut à lui seul son pesant d’or! C’était une manière de se mettre en évidence, de marquer une certaine distance. J’avais d’ailleurs refusé de redonner mes coordonnées, hé! ho! on a sa petite fierté! Ça m’avait amusée à l’époque, aujourd’hui je soupire. Je trouvais l’idée saugrenue mais elle avait le mérite d’être originale. Suis-je si naïve?

samedi 28 juin 2008

Franc parler

Cet article de Libé du 11 juin «Flamme forte» qui dresse le portrait de Thérèse Clerc, m'a fait sourire ce matin.
http://www.liberation.fr/transversales/portraits/331179.FR.php
Je me dis qu'à 80 balais, nommer les choses par leur nom et évoquer simplement l'essentiel des relations humaines pour tout ce qui concerne les préoccupations de la vie de tous les jours est tout de même appréciable.
La peur du changement est le début de la vieillesse, parce que cela implique qu'il faille aller de l'avant, et l'avant quand on est si près de la ligne d'arrivée peut faire vraiment craindre le pire, mais il s'en trouve pour ne pas se laisser démonter et vouloir aller toujours plus loin. Ça vaut bien des décorations!
Pour ceux et celles que ça intéresse davantage il y a cet interview sur dailymotion:
http://www.dailymotion.com/video/x5576u_therese-clerc-tele-libre_news

mercredi 25 juin 2008

Lights off

La fermeture prévue pour début août de Chez Phos dans le quartier côte-des-neiges à Montréal est une bien triste nouvelle et semble se faire sans grand tambour ni trompettes. Ma belle-fille y travaille et c’est le seul endroit dans ce quartier (qui n’est pas le mien mais où je me rends relativement souvent) où nous pouvions louer des bons films. Autre déception, c’est que la famille a un abonnement (et il reste une vingtaine de films sur la carte) mais ils n’ont pas prévu de remboursement…On peut toujours aller à la succursale de Saint-Lambert… Ouais, me semble.

Exquise élégance

Cohen hier soir, c’était délicieux. Il n’y a pas vraiment d’autre mot pour qualifier un ensemble si doux et si harmonieux. Cette voix, caractérisée par des basses vibrantes berçait la salle de la Place des Arts.
Le choix des chansons fut judicieux; ballade à travers les époques que les mélodies nous font revivre, un brin nostalgiques et parfois subtilement réarrangées pour soutenir le léger off beat du géant. On lui pardonne tout, sans concession. Et puis, il ne pouvait tout de même pas toutes les faires…quoique…
Le silence se fait bloc quand, à deux ou trois reprises, il récite un texte seul au micro. Tel que dans une prière, les mots se fondent les uns dans les autres et nous donnent envie de nous abandonner. Amoureux des mots qu’on aime aimer, c’est à l’essence même de la vie qu’il nous convie. Est-ce le langage de la musique qui est à ce point universel, ou bien ce type qui nous met en présence de tant de lumière et de beauté…
C’est cela aussi vieillir; revenir à ses premières amoures…Et la poésie et Cohen c’est une union pastorale car c’est en toute simplicité qu’il ouvre son cœur comme pas un. Forcément cela interpelle et d’un tel âme à âme, le plaisir se conjugue à l’unisson.
Il m’a un peu fait penser à Woody Allen que j’ai eu la chance de pouvoir entendre cet hiver au mythique Café Carlisle à New York : assurance tranquille qui prend son pied à jouer dans le silence et la sérénité, à l’abri de l’agitation. Il n’y a rien à redire, sinon que tout cela donne la sensation que la vie vaut vraiment la peine de nous donner du mal si on est pour parvenir à ces instants fugaces et délicats de bonheur.
Certaines de ses interprétations font carrément frissonner et j’ai perdu le fil de l’ordre dans lequel il a enchaîné. Envoûtée, hypnotisée, je ne sais plus avec quoi il a débuté et terminé tant chaque début de chanson donnait la sensation que le temps était suspendu. Fascinant personnage dont la présence touche, interpelle, même jusque tout en haut de la mezzanine. Effaceur de mémoire qui laisse autant de place au passé qu’à l’avenir, il panse aussi les plaies.
Je me disais en l’observant qu’il possède le charme fou de ceux et celles qui n’ont plus rien à prouver. Ce n’est pas une question d’assurance, c’est de doute dont il est question : il est tout simplement là, humble, entier et généreux. Il était en forme pour donner autant, presque trois heures de prestation. À 70 ans et des poussières, il enfile et ôte son chapeau avec les gestes d’un gentlemen, se dandine légèrement et sourit beaucoup.
Merci Monsieur Cohen.

samedi 21 juin 2008

Vrac du samedi

Agréablement surprise de découvrir que les critiques en bonne et due forme existent, celle que Juliette Ruer fait du film «The Love Guru» vaut la peine d’être entendue. C’est clair, net précis et au moins on sait à quoi s’en tenir. Yé!
http://moncinema.cyberpresse.ca/bandes-annonces/visionner/791-Le-gourou-de-lamour.html
À ce propos, au-delà du scato et du vomi, je me suis quand même amusée au visionnement de «99francs». Les effets visuels sont bien foutus et à mon avis, il réussit à dénoncer ce qu’il illustre, ce qui n’est pas nécessairement évident. La seconde fin est trop cul-cul et c’est une erreur de l’avoir mise mais bon, j’ai apprécié que l’on dépeigne cette décadence tellement prétentieuse du milieu (qui ne vaut pas seulement pour la pub mais aussi dans le cinéma et la tv quand à moi…).

Je suis aussi tellement d’accord avec ce qu’écrit Louis-Gilles Francoeur dans le Devoir d’hier (article : Que restera-t-il du Québec naturel dans cent ans?). Notamment quand il écrit que nous construisons de manière hypocrite des biodômes au lieu de s’occuper réellement des problèmes de préservation de l’environnement et des animaux qui tentent d’y survivre. Belle réflexion, j’aime cet esprit qui erre devant les paysages qui défilent. Je crois que les meilleures idées viennent comme cela. Pour moi en tout cas.
Un biodôme est un zoo design, je refuse d’y mettre les pieds, c’est le summum de la cage dorée. Pas la peine d’aller voir des organismes vivants en captivité, je peux toujours regarder des photos et l’imagination fait le reste. Dans la nature, ça prend beaucoup de temps de contemplation avant de pouvoir apercevoir une biche au détour d’un sentier. La patience et le respect de l’environnement c’est aussi ça, en vrai.
Et puis, je fais beaucoup de route et j’ai toujours redouté les rencontres inopinées avec des bêtes. J’ai évité de justesse un gros ours noir sur la 15 sud, l’été dernier, j’ai eu des frissons pendant longtemps à l’idée que j’aurais pu le blesser à mort et prendre le champ méchamment par le fait même…

Abonnée à la liste d’envoi de «48th parallel»; http://www.48thparallelproject.com/, je suis toujours étonnée de constater à quel point elles sont toujours actives et créatives. Contrairement à ce que d’aucun pensent, le féminisme n’a pas pris du recul, c’est le backlash qu’on lui a fait qui a pris les devants. C’est un peu plus que le verre à moitié vide ou à moitié plein, c’est une question de point de vue. Il n’y a pratiquement plus de regroupement homogène mais les femmes n’en pensent pas moins. Et ne venez pas me sortir l’opinion de jeunes filles qui ne se sont pas encore frotté au marché du travail, ça me donne de l’urticaire.

Dans un tout autre ordre d’idées, finalement, j’ai tellement hâte d’aller voir Cohen...

vendredi 20 juin 2008

Filo (101)

J’aime penser que nos petits gestes font une différence. J’aime l’idée de penser globalement et d’agir localement. J’aime parfois mettre un petit grain de sable dans l’engrenage. Je résiste. À quoi? À tout ce qui menace de nous bouffer tout cru.
Quand je peux, je m’approvisionne dans les petites quincailleries, au lieu des grandes surfaces. Ma préférée; Chez Filo, rue Saint-Laurent. Charles, le fils du proprio est vraiment sympathique et très réceptif. C’est pas seulement qu’il soit né le même jour que moi, mais il prend le temps de discuter. J’ai souvent passé des demi-heures là et il semble bien connaître sa clientèle, certains même par leur prénom. Il va de conseils en blagues et de taquineries en questions pertinentes. Il a un avantage net c’est qu’il peut confectionner des pièces en métal sur mesure à l’arrière-boutique. Un fin mélange d’amas de bouts d’acier de toute sorte, d’outillage patinés par l’huile et le temps. J’arrive avec mon petit dessin, on discute, on améliore, il propose et on poursuit notre discussion là où on l’avait interrompue. Parfois c’est de politique, parfois d’engagement social, parfois de philosophie et parfois c’est de techniques pour se débarrasser de souris. Éclectique et discontinu comme la vie.

mercredi 18 juin 2008

cinéma (exaspérant) d'été

Hier soir je suis allée voir le film «Le cèdre penché», à Excentris...Je me suis royalement emmerdée. À contrario des critiques que j'avais lu; j'ai pas trouvé que les comédiennes étaient bonnes. Il y en a une qui fausse comme une casserole. Cherchez le scénario: on erre et ça m'a tapé royal sur les nerfs. J'sais pas, j'ai pas vraiment embarqué, l'ambiance m'a parue faire défaut. Les images sont parfois intéressantes mais bon dieu qu'il manque de rythme! O. Trembaly écrivait que c'était prometteur... Avec des promesses comme ça, on a pas besoin de se faire des accroires...

La semaine dernière je suis allée voir «the 4th life» au cinéma Du Parc. Je ne comprends pas comment un tel film, qui, en ce qui me concerne, est à ranger au rayon des films amateurs, se retrouve dans une programmation? J'ai quitté avant la fin, vraiment pas mon genre. Normalement je tiens bon jusqu'au générique, même si tout me semble insupportable, question de principe, j'aime bien avoir le coeur net quand je me fais mon opinion mais je dé-tes-te les films glauques. Celui-là en est un vrai.
Je n'avais pas aimé, pour cette raison; «Continental, un film sans fusil». Cette fois-là par contre, rien à redire du jeu des comédiens: impec. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi on a du mal à lire des critiques en bonne et due forme à en croire ce qu'on lit tout est génialissime, fabuleux, fantastique, étonnant et extraordinaire, mais ils ne nous fournissent pas la substance qui vient avec pour le trip.
Je me demande parfois si on ne vit pas dans un monde jovialiste. Ça me fout les jetons. Pire; complaisant. Où sont ceux qui n'aiment pas systématiquement tout et qu'on aime détester en retour, ceux qui osent varloper sans peur et sans reproches? En tout cas, ceux qui ont une opinion autre que: ...Bravo, c'est un bel effort, vous vous qualifiez, l'important n'est pas de gagner mais de participer..

Certainement pas ici en tout cas, ça se serait su.

mercredi 11 juin 2008

On jase là…

Décidemment nous vivons une époque formidable à en croire ce qu’on peut lire ces jours-ci. J’attends mi-figue, mi-raisin le jugement du tribunal sur la question d’interdire au monde entier l’usage du terme lesbienne pour cause de tort fait aux habitants de l’île de Lesbos…(soupir). Le plus incongru tient plutôt dans la phrase : je suis lesbien, si vous voulez mon avis. Quand on a un peu d’imagination pourquoi pas lesbotienne et lesbotien? Et puis, quand on accorde de l’importance à ce genre de revendications, me semble qu’à côté de ça, la faim dans le monde et les problèmes d’eau potables c’est de la petite bière…Ce qui m’étonne le plus ce n’est pas que ce genre de requête a été déposée, c’est qu’un tribunal l’a jugé recevable.
D’après un article paru là :
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20080610.OBS7874/
ouverture_du_proces_lesbos_contre_lesbiennes.html
Mais la vraie alternative vient d’un dénommé Orsi dans la section réactions;
«Il n'ont rien compris à la mondialisation ceux-là, c'est pas l'interdiction du nom qu'il faut demander, c'est au contraire de toucher des droits d'auteurs et de copyright sur toutes les publications et les gens qui emploient ce mot !»
Soyons de notre temps!

samedi 7 juin 2008

Du® retour

Contraste entre le frais et humide du fond de l’air de Montréal et le climat chaud et sec de cette fabuleuse île Tunisienne. Djerba la douce fut venteuse. Le temps était plutôt instable mais si agréable. Se faire picoter la peau par le sable chaud qui se soulève en fin d’après-midi…no problémo.
Un moment fort? Ce barbe-cul improvisé sur la presqu’île des flamands roses (pourquoi flamands roses? Parce qu’il s’en trouve à migrer surtout à l’automne et parce que l’on surnomme les touristes de la sorte pour leur empressement à se faire cuire par trop de bronzette…). Bref, notre hôte nous a emmenés avec son camion à travers les dunes ensablées. Deux milles touristes y débarquent tous les jours en échange d’une forte somme pour une excursion express…Deux heures de navigation à l’aller, deux heures sous les baraquements pour un couscous très moyen et hop! Re-deux heures de bateau. La règle pour ces compagnies prévoit qu’ils doivent avoir quitté les lieux au plus tard à 14 heures. On s’y est rendus vers les 15heures, l’endroit était complètement désert. Le bout du monde, vraiment, à faire pâlir d’envie tous les Gilligan’s…
On s’est fait de l’agneau, des merguez, des légumes, une tonne de harissa et une petite sieste. Le garçon de Mourad courait dans tous les sens, ils venaient (lui et son copain) de terminer leur année scolaire. C’est un merveilleux terrain de jeu pour des jeunes de quinze ans. À ce moment-là, précisément, le bonheur ressemble à courir jusqu’au bout du quai et se jeter à l’eau en riant.

Il y a 365 mosquées sur l’île de Djerba. Comme autant de jours. En compagnie d’un chauffeur de taxi amoureux épris de son île, on a pu en visiter deux, désaffectées et grimper tout en haut d’un minaret pour contempler la vue des alentours. Par contre on a raté La Ghriba, ils devaient fermer à 18h alors qu’à 17heures trente ils mettaient la clé dans la porte…un peu frustrant…

Un jour, nous nous sommes secoués pour être à Houmt Souk avant la fin de l’avant-midi. Nous n’avons pas été déçus de la criée aux poissons. Trois anciens juchés sur des chaises au-dessus de tables sur lesquelles les poissons s’alignent mettent aux enchères les prises du jour. Ça négocie, ça marchande et ça vend. De toute beauté. Nous avons acheté les nôtres au comptoir juste à côté parce que mon arabe est relativement limité et que nous possédons une connaissance très approximative à l’identification des poïkilothermes.
Ça les a fait bien rire que nous ne sachions pas faire la différence entre la chair d’une plie, de la dorade et du mérou. N’est pas né au bord de l’eau qui veut.
Plus frais que ça tu frétilles. Une escale chez «Ramène ton poisson et je te le fais griller», nous a permis de goûter à La Vérité avec un grand V et donné des forces pour un petit peu de soukaillerie de l’après-midi.

Le plus agréable? Traînasser au centre de Midoun, jour de marché. De thés à la menthe rehaussés de pignons ou d’amandes au grand crème siroté sur la terrasse du Lothophage, voir déambuler les passants qui s’affairent au croisement de ce carrefour, espérant faire ou avoir fait une bonne affaire.

…et tant d’autres images composées de sons de couleurs, de parfums, toutes et tous inimitables et incomparables.

samedi 24 mai 2008

Ciào

...Je quitte pour un menzel à Djerba…


«Djerba est connue depuis l'Antiquité, notamment par la description qui en serait faite dans L'Odyssée d'Homère où celui-ci « faisait débarquer Ulysse et ses compagnons il y a plus de trente siècles ». Homère parlait du lotos, « fruit doux comme le miel qui plonge tous ceux qui en dégustent dans les délices d'un bienheureux oubli qui efface tous les soucis de l'existence ». Tel aurait été le sort des compagnons d'Ulysse « que ce fruit miraculeux aurait plongé dans une heureuse amnésie »[13]. Ainsi, les habitants de l'île de l'époque furent-ils appelés les Lotophages et Djerba, l'île des Lotophages (mangeurs de lotos)[14].»

http://fr.wikipedia.org/wiki/Djerba

vendredi 23 mai 2008

Préparatifs

J’essaie de me ramasser. Penser à tout; ne pas oublier ceci ou cela, passer à la banque pour faire des Euros (des heureux si vous voulez mon avis)…Je n'ai que «Samuel Hall» et «Bijou, bijou» de Bashung en tête;
«Bijou, bijou, te réveille pas surtout, je vais pas faire de bruit, juste un café et c’est tout.
Je peux plus rester ici je dormirais je sais pas où,
Bijou, bijou, le temps ça pourrit tout, les cheveux dans le lavabo, les mégots écrasés n’importe où, puis tu prends ton bain avec de drôles de joujoux.
Bijou, bijou, il y a des feux rouges partout, et puis au coin de la rue, l’armée du salut qui joue,
À ma montre il y a pas de chaînes à mes gordonsmiths pas de baleines.
Bijou, bijou, pense à tes rendez-vous, rappeler le gynéco, passer à la banque prendre des sous, trouver quelqu’un d’autre, moi je mets les bouts…»
Pendant ce temps, on installe un ventilateur électrique dans le plafond de ma salle de bain. Il y a de la poussière partout, le chat se tient caché, les ouvriers vont et viennent (à n’importe quelle heure d’ailleurs et leur arrivée matinale est évidemment aléatoire). J’ai réussi à faire quelques brassées de lavage entre temps. Tout mon bordel de salle de bain est répandu tantôt dans le salon, tantôt dans la cuisine. Merde, je ne retrouve plus mes petites bouteilles de voyage pour le shampoing? No wonder…entre les coups de marteau et les bruits de scie passe-partout (plus mordante que son homonyme), le téléphone sonne. Pardon, je ne vous entends pas très bien….
J’aimerais bien avoir une opinion sur le rapport de la commission Bouchard-Taylor mais je n’ai pas eu le temps de me tenir au courant.
Tout ce que je sais c’est que mon amour est dans la même course et que nous nous retrouverons farniente d’ici peu. Je garde espoir, il y a des choses bien pires.
Ais-je écrit que j’adorais ce moment béni de décollage? J'insiste. Quand la carcasse de l’engin de métal et de bruit vibre tout son saoul et que notre dos est pressé contre le dossier du siège, quand les roues quittent le sol; ces fractions de secondes où l’on ressent cette pesanteur dont on sera délivré l’instant d’après…J’espère que la fin de vie est comme cela, ce serait trop chouette (avec «Le tango funèbre» du même Bashung, évidemment).
J’aurais donc dû faire astronaute, dans la veine de : Merde, j’ai oublié d’avoir des enfants!?

mercredi 21 mai 2008

Un an déjà

L’an dernier à presque pareille date j’étais là…


Ah…Carthage et Sidi bou Saïd…Et aussi Tataouine , et Tozeur. Mon village préféré fut sans contredit Chenini : un village dans les montagnes fait de pierre, de gravier, intemporel, surréaliste, aride, secret. Je crois qu’il faut également absolument voir El Djem une fois dans sa vie. L’amphithéâtre est tout simplement majestueux.
Les parfums entêtés, insistants de la Tunisie; un amalgame inexplicable de fruits, de fleurs; bouquets de jasmin, bougainvilliers et arômes exquis de santal, d’encens…
Sa lumière éblouissante n’a d’égal que ses musiques et ses voix feutrées. Sa culture si riche, si subtile. La collection de mosaïques du musée du Bardo à Tunis est impressionnante, je suis demeurée émue devant tant de beauté.
La douceur des gens rencontrés (oui, oui, malgré l’insistance de certains mâles), qui font preuve d’une belle ouverture et leur curiosité est toute à leur honneur, ce qui rend les échanges très riches. Je conserve un souvenir impérissable de cette dame qui chantait Sidi Mansour dans le hammam en nous frictionnant vigoureusement entre deux aspersions de sceaux remplis d’eau chaude. La moiteur du lieu donnait à son timbre de voix une profondeur abyssale.
J’ai été impressionnée par le désert de sel, les oasis au milieu d’espace subdésertiques, la mine de phosphore et le voyage en train pour nous y rendre, avec les jeunes policiers qui nous interrogeaient mine de rien, sur le ton de la conversation légèrement flirt.
J’ai adoré mon vol en bimoteur au-dessus d’une palmeraie, aux portes du désert à Douz, agrippée à la taille du proprio-pilote : un italien établi là depuis des années, cheveux blancs tout fringant et pas peu fier de se faire enlacer, même si c’est de crainte!

M’ont un peu saoulée les souks et les tactiques de vente agressives de certains vendeurs. Mais bon, ça fait partie de la danse. Et plus souvent qu'autrement, les négociations se font amicalement.
Cette fois-ci, nous nous préparons pour une petite quinzaine de vacances à Djerba la douce. Imaginez le portrait d’une petite tribu relativement éclectique et vous y êtes. Je guetterai les empreintes d’Ulysse, et le chant des sirènes.

mardi 20 mai 2008

bonheur simple

Un moment de pur bonheur? C’est de descendre la rue Saint-Laurent et d’entendre par coïncidence sur mon baladeur et en toute synchronicité la chanson «Suzanne» de Leonard Cohen interprétée par Alain Bashung (de son tout dernier album) au moment où j’arrive à la hauteur du square Vallières (le petit parc portugais). La légende dit que cette chanson a été composée tout près de là. À ce moment précis, le vent est doux, la lumière est diffuse et il me semble que les couleurs sont un peu plus éclatantes que d’habitude.
Je lève mes yeux au ciel et je me dis que j’adore cette sensation de crever les nuages en avion. Que les décollages et les atterrissages me transportent de joie.

dimanche 18 mai 2008

Paroles, paroles, paroles

Pour répondre à la question que je me posais vendredi dernier; visiblement, pour le moment je demeure à toute fin pratique… seule.
Je prétends toujours et encore que les moyens de communication mis à notre disposition sont énaurmes. Qu’Internet est un magma, fait principalement de monologuistes. Je déplore l’absence d’agoras, de lieux d’échanges et de grands débats. J’imagine cela comme un tintamarre où tous les gens parlent tous seuls en même temps, une sorte de division pour mieux régner, une illusion de droit de parole. Je réserve un accueil particulier à la première personne qui osera laisser un commentaire!

Lundi, je serai au «Cabaret insupportable» au Lion d’or. J’ai quelques attentes, notamment que ce soit décapant. Fidèle des soirées «Contre la langue de bois» des «Filles électriques», j’ai été déçue cette année. Pas assez de Djabs, pas assez de mordant et pas mal trop de paroles autour du concept de la langue de bois lui-même. Vivement que l’on se mouille, vivement que l’on nomme ce qui nous dérange…
On veut que ça saigne, que ça grince, que ça résonne. J’imagine que ce doit être moi. Il me semble que de tout ce qui nous entoure, tant de choses paraissent révoltantes, à dénoncer, à surligner. Je suis pour une critique saine…(vous me direz; qu’est-ce qu’une critique saine? – eh bien je tenterai de répondre lorsqu’on me posera la question…)
Ce printemps, j’ai vu une avalanche de films. Ma fiancée est une ancienne critique de films, cinéphile, cinéphage si le mot existait. C’est un peu moche de les commenter avec autant de décalage, je n’en pense pas moins!

Il me semble que tout le monde se trouve donc bon, beau, gentil, fantastique et que les compliments fusent, les retours d’ascenseur atteignent des sommets (c’est le cas de le dire quand la plupart des bénéfices sont sans plafonds).
Je suis quand même abasourdie quand je lis dans mon journal de quartier (le Journal du Plateau de cette semaine p.8) que la publication d’un livre fait l’objet de poursuites…Censure, quand tu nous tiens. Alain Deneault a écrit «Noir Canada : pillage, corruption et criminalité en Afrique», Éd. Écosociété. On en parlait le 8 mai dernier sur le blogue de cents papiers; http://www.centpapiers.com/Les-editions-Ecosociete-menacees,3691


mardi 13 mai 2008

Courage, fuyons!

Le printemps est bel et bien là. Un signe? Le bruit des scies rondes bat son plein sur le merveilleux plateau mont-royal. Il n'y en a pas beaucoup à avoir des outils non bruyants. Le must; une lame «Freud». Vous fait un doux bruit, et de belles coupes, nettes et franches. Pour les perceuses à batteries je crois que les meilleures sont les «Bosch», pour qui ça intéresse. Je ne sais pas ce que Freud lui-même en aurait pensé, si ce que les boshes ont à voir là dedans mais en tout cas mes oreilles, elles, savent faire la différence entre un bon outil et un moche et comme c'est la saison...

lundi 12 mai 2008

La vie en titres


Ce qu’on s’est marrés l’autre jour en parcourant une pub de la librairie Renaud Bray, en encart dans Le Devoir; les titres des ouvrages sont tellement surréalistes que ça fait peur…savoureux.

Sous la nomenclature «Un été pour positiver» (comme dans; je positive, tu positives, il positive…) on peut trouver des titres d'ouvrages tels que;

«Que la force d’attraction soit avec toi, susciter l’abondance et le plaisir dans son quotidien et dire enfin : bye-bye la petite vie!»
Et tu obtiens deux morceaux de robots plussse un 6/49 «gratis»…

«Sois positif ou bedon reste chez vous».
Et aussi;
«Tais-toi, arrête de te plaindre et déniaise».
Sans commentaires…

«Objectif zéro chien sale, comment neutraliser les experts en insultes remarques dégradantes, blagues humiliantes et rituels vexatoires».
...Ou comment survivre à un mauvais titre?

«Le cycle de rinçage, vivre en couple pour les bonnes raisons».
Partager un ensemble laveuse-sécheuse?

«Donnez du punch à votre vie de couple».
Suivi de
«Donnez du swing à votre vie sexuelle».
Euh… faut sortir le dimanche?

Que dire de;
«Belle en tout temps».
Belle quand je sors les vidanges, belle quand je fais la vaisselle, belle quand je récure les casseroles souillées, belle quand je nettoie la litière du chat et belle quand je crois que personne ne me voit le lendemain de la veille.

Tout cela donne vraiment envie de lire. Quoi?, c'est une autre question.

vendredi 9 mai 2008

Franchement

Les magnolias sont en fleurs à Montréal. Ils sont de toute beauté. Cette semaine, j’en ai vu plusieurs lors de mes déplacements, pas eue le temps de sortir mon appareil photo…et mon cerisier s’épanouit timidement.

Quand une nouvelle catastrophe survient, j’aimerais bien qu’on nous indique sur une carte où tout cela se passe, en lieu et place de photographies approximatives sensationnalistes de réfugiés croquées sur le vif. Idem pour les conflits; un petit graphique ne ferait pas de tort et puis on apprendrait des choses, au-delà des statistiques. Franchement, avant d’avoir cherché dans un atlas, je ne savais pas où était le Myanmar, ni la Birmanie. Quelque chose me dit que je ne suis pas seule. Suis-je seule?

jeudi 8 mai 2008

J'adopte!




Lors de mes (très) sérieuses recherches, je suis tombée sur ceci. Les mythes contemporains m’amusent, ils prennent d’assaut toutes les voies possibles et imaginables. En fait, je les préfère aux canulars parce qu’ils me semblent bien plus subtils la plupart du temps. Il paraît que ça avait fait tout un tabac vers les années 2005… Et puis j’aime beaucoup les pirates…et les nouilles.
Les Pastafarien, le Pastafarisme :
fr.wikipedia.org/wiki/Pastafarisme
le site officiel (en français) :
http://site.lesdoigtsbleus.free.fr/monstre_spaghettis.htm
Le site «originel» (en anglais) :
http://www.venganza.org/



mardi 6 mai 2008

Paris qui?

Hier j’accompagnais quelqu’un à l’hôsto pour une petite intervention. Dans ces cas-là, on en profite pour lire les magasines qu’on achèterait pas. Parce qu’on n’ose pas ou parce que vraiment, au bout d’une dizaine de pages ça nous emmerde tellement que ça ne vaut pas l’investissement. Je sais pas pour vous, mais moi, je ne parviens jamais à en lire guère plus que le tiers (et encore). C’est bon pour feuilleter et apprendre des choses inutiles et superflues. Des trucs quand on a pas trop la tête à ça, comme chez le dentiste. Pour s’instruire sur des petits riens qui font les délices des amateurs de small talk, ou du name dropping, ou pour démarrer une conversation quand vraiment, vraiment on a rien à dire.
Toujours est-il que je lis une page annonçant (en gros titre) : Paris Hilton à Montréal! Mais ce n’est pas ce qui a retenu mon attention. Ce qui m’a vraiment intéressée était la phrase écrite tout de suite après; «Il fallait vraiment être sur une autre planète pour ignorer que Paris Hilton était de passage en ville». Wow…
Ok, j’ai une petite nouvelle pour certains qui travaillent dans le merveilleux monde des médias; la réalité ne se résume pas à ce qui se dit, se fait dans les journaux, ni à la télé, ni sur le net, ni à la radio. La réalité est en DEHORS de cela.
Je ne sais pas exactement qui est Paris machin et je me contre tape de savoir pourquoi on en parle; je n’écoute à peu près pas la télé, un peu de radio et je navigue aléatoirement. Je m’informe où je veux quand je veux, quand je peux.
Je suis tout de même impressionnée d’ouvrir la télé ou d’écouter la radio et de constater que le pourcentage de soit disant information se réfère, soit à un nouvelle qui concerne les médias, soit une déclaration faite par un journaliste ou une «personnalité publique», soit un potin entendu ou vu ou lu...Enfin, tout ce bruit qui est de la non information ou mieux, de la désinformation. Ça aide à endormir les gens au gaz, c’est du pré-mâché complètement insignifiant…
Pour remédier à cela, un de mes site de prédilection qui aide à se coucher moins niaiseux est TED; http://www.ted.com/
Il y a toute une section sur l’architecture et il faut voir Theo Jensen et aussi la section sur l’environnement…Ouf, on apprend pas mal de choses… vraies!

lundi 5 mai 2008

Dilemme écolo

Je me suis toujours demandée dans quelle mesure il est préférable de gaspiller autant d’eau potable en tentant de nettoyer à fond un pot de beurre d’arachides ou bien d’en disposer tel quel dans le bac de recyclage en espérant qu’il soit récupéré…

dimanche 4 mai 2008

Je ne sais pas

Finalement, lors du souper d’hier soir, nous en sommes venus à la conclusion que j’étais très certainement près de la pensée d'Anaxagore (un présocratique atomiste, que je ne connaissais pas, pas très éloigné de la phénoménologie quand on y pense…), puisque il y a quelque chose de très organique dans ses fragments qui nous parviennent et que, de toute façon; toutte est dans toutte. Tout cela émanait d’un échange sur le sens collectif versus un certain individualisme, il y a ceux qui l’ont et puis, ceux qui ne l’ont pas. Évidemment, je me questionnais sur les raisons qui font que l’on ne dit plus; je ne sais pas. Parfois on aimerait tant entendre cette phrase simple et de bon goût. Il me semble que cela ferait gagner beaucoup de temps.
Par exemple; je ne veux pas savoir que la caissière pense que. Je veux savoir si oui ou non, on peut mettre ce petit pot au four. Après quelques minutes de théories sur la question, telle que;
- vous croyez que je peux mettre ce pot au four?
- Probablement (j’adore ce genre de réponse ridicule….probablement! ça nous avance beaucoup…)
- Probablement?
- Oui (dit-elle en virant le pot dans tous les sens, ce que j’avais déjà fait longuement…), cela semble «être fait exprès»…
- Exprès pour quoi?
- je crois que le centre n’est pas cuit…
- …
- C’est un pot en grès, normalement il devrait aller au four (notez ici le «il devrait», d’aucune utilité…et de toute façon, je n’y aurais pas pensé toute seule, évidemment)
- Êtes-vous certaine que le pot de va pas éclater?
- Euh, …non
- Pourriez-vous vous informer, demander à quelqu’un qui saurait?
- …

Je n’avais toujours pas de réponse et le temps dont je disposais pour ce genre de conversation devenait de plus en plus limité…N’aurait-il pas été plus simple, dans un cas comme celui-là de dire; un instant, je vais m’informer…
J’adore aussi lorsqu’on se retrouve dans une boutique, que ça fait une demi heure que l’on cherche un article, qu’on ne le trouve toujours pas, qu’il n’y a aucun employé pour nous aider et lorsqu’on finit par en trouver un (employé), on se croit sauvés…mais non, PaF!, il se met lui aussi à chercher exactement aux mêmes endroits…
En général, on demeure bredouille…. Cela ressemble à un protocole de recherche; Première étape; visualiser le produit en question (sa forme, sa couleur, ses dimensions). Deuxième étape; balayer du regard les étagères, préférablement horizontalement, d’un mouvement lent de gauche à droite et de droite à gauche…

samedi 3 mai 2008

Droits des animaux

J’aime tous les animaux. Oui, même le plus petit insecte et la chose la plus gluante. Les rampants et les volants, les renifleurs et les galopants. Dernièrement j’ai signé une pétition visant à empêcher un «artiste» de tuer un chien dans une performance, cela a donné lieu à toutes sortes de réactions dans mon entourage. Dans ce type de geste, il y a une gratuité inquiétante. De plus, quand on discute de droits des animaux, il y a toujours un plouc qui s’insurge et plaide pour le droit des enfants, des prisonniers, des réfugiés, de je ne sais quoi d’autre. Comme s’il fallait nécessairement hiérarchiser notre capacité à nous émouvoir. Comme si l’humanité se divisait en paquet de douze. Non madame, non monsieur, l’humanité est comme l’amour, elle se multiplie, se transmet, s’éparpille. Se soucier du vivant et du sort que l’on réserve au vivant est une vaste palette de couleurs qui ne devrait souffrir d’aucune restriction. Quand quelqu’un est capable d’être cruel, à l'endroit de quelque forme du vivant que ce soit, on peut facilement imaginer qu’il le soit avec ses semblables…