samedi 24 mai 2008

Ciào

...Je quitte pour un menzel à Djerba…


«Djerba est connue depuis l'Antiquité, notamment par la description qui en serait faite dans L'Odyssée d'Homère où celui-ci « faisait débarquer Ulysse et ses compagnons il y a plus de trente siècles ». Homère parlait du lotos, « fruit doux comme le miel qui plonge tous ceux qui en dégustent dans les délices d'un bienheureux oubli qui efface tous les soucis de l'existence ». Tel aurait été le sort des compagnons d'Ulysse « que ce fruit miraculeux aurait plongé dans une heureuse amnésie »[13]. Ainsi, les habitants de l'île de l'époque furent-ils appelés les Lotophages et Djerba, l'île des Lotophages (mangeurs de lotos)[14].»

http://fr.wikipedia.org/wiki/Djerba

vendredi 23 mai 2008

Préparatifs

J’essaie de me ramasser. Penser à tout; ne pas oublier ceci ou cela, passer à la banque pour faire des Euros (des heureux si vous voulez mon avis)…Je n'ai que «Samuel Hall» et «Bijou, bijou» de Bashung en tête;
«Bijou, bijou, te réveille pas surtout, je vais pas faire de bruit, juste un café et c’est tout.
Je peux plus rester ici je dormirais je sais pas où,
Bijou, bijou, le temps ça pourrit tout, les cheveux dans le lavabo, les mégots écrasés n’importe où, puis tu prends ton bain avec de drôles de joujoux.
Bijou, bijou, il y a des feux rouges partout, et puis au coin de la rue, l’armée du salut qui joue,
À ma montre il y a pas de chaînes à mes gordonsmiths pas de baleines.
Bijou, bijou, pense à tes rendez-vous, rappeler le gynéco, passer à la banque prendre des sous, trouver quelqu’un d’autre, moi je mets les bouts…»
Pendant ce temps, on installe un ventilateur électrique dans le plafond de ma salle de bain. Il y a de la poussière partout, le chat se tient caché, les ouvriers vont et viennent (à n’importe quelle heure d’ailleurs et leur arrivée matinale est évidemment aléatoire). J’ai réussi à faire quelques brassées de lavage entre temps. Tout mon bordel de salle de bain est répandu tantôt dans le salon, tantôt dans la cuisine. Merde, je ne retrouve plus mes petites bouteilles de voyage pour le shampoing? No wonder…entre les coups de marteau et les bruits de scie passe-partout (plus mordante que son homonyme), le téléphone sonne. Pardon, je ne vous entends pas très bien….
J’aimerais bien avoir une opinion sur le rapport de la commission Bouchard-Taylor mais je n’ai pas eu le temps de me tenir au courant.
Tout ce que je sais c’est que mon amour est dans la même course et que nous nous retrouverons farniente d’ici peu. Je garde espoir, il y a des choses bien pires.
Ais-je écrit que j’adorais ce moment béni de décollage? J'insiste. Quand la carcasse de l’engin de métal et de bruit vibre tout son saoul et que notre dos est pressé contre le dossier du siège, quand les roues quittent le sol; ces fractions de secondes où l’on ressent cette pesanteur dont on sera délivré l’instant d’après…J’espère que la fin de vie est comme cela, ce serait trop chouette (avec «Le tango funèbre» du même Bashung, évidemment).
J’aurais donc dû faire astronaute, dans la veine de : Merde, j’ai oublié d’avoir des enfants!?

mercredi 21 mai 2008

Un an déjà

L’an dernier à presque pareille date j’étais là…


Ah…Carthage et Sidi bou Saïd…Et aussi Tataouine , et Tozeur. Mon village préféré fut sans contredit Chenini : un village dans les montagnes fait de pierre, de gravier, intemporel, surréaliste, aride, secret. Je crois qu’il faut également absolument voir El Djem une fois dans sa vie. L’amphithéâtre est tout simplement majestueux.
Les parfums entêtés, insistants de la Tunisie; un amalgame inexplicable de fruits, de fleurs; bouquets de jasmin, bougainvilliers et arômes exquis de santal, d’encens…
Sa lumière éblouissante n’a d’égal que ses musiques et ses voix feutrées. Sa culture si riche, si subtile. La collection de mosaïques du musée du Bardo à Tunis est impressionnante, je suis demeurée émue devant tant de beauté.
La douceur des gens rencontrés (oui, oui, malgré l’insistance de certains mâles), qui font preuve d’une belle ouverture et leur curiosité est toute à leur honneur, ce qui rend les échanges très riches. Je conserve un souvenir impérissable de cette dame qui chantait Sidi Mansour dans le hammam en nous frictionnant vigoureusement entre deux aspersions de sceaux remplis d’eau chaude. La moiteur du lieu donnait à son timbre de voix une profondeur abyssale.
J’ai été impressionnée par le désert de sel, les oasis au milieu d’espace subdésertiques, la mine de phosphore et le voyage en train pour nous y rendre, avec les jeunes policiers qui nous interrogeaient mine de rien, sur le ton de la conversation légèrement flirt.
J’ai adoré mon vol en bimoteur au-dessus d’une palmeraie, aux portes du désert à Douz, agrippée à la taille du proprio-pilote : un italien établi là depuis des années, cheveux blancs tout fringant et pas peu fier de se faire enlacer, même si c’est de crainte!

M’ont un peu saoulée les souks et les tactiques de vente agressives de certains vendeurs. Mais bon, ça fait partie de la danse. Et plus souvent qu'autrement, les négociations se font amicalement.
Cette fois-ci, nous nous préparons pour une petite quinzaine de vacances à Djerba la douce. Imaginez le portrait d’une petite tribu relativement éclectique et vous y êtes. Je guetterai les empreintes d’Ulysse, et le chant des sirènes.

mardi 20 mai 2008

bonheur simple

Un moment de pur bonheur? C’est de descendre la rue Saint-Laurent et d’entendre par coïncidence sur mon baladeur et en toute synchronicité la chanson «Suzanne» de Leonard Cohen interprétée par Alain Bashung (de son tout dernier album) au moment où j’arrive à la hauteur du square Vallières (le petit parc portugais). La légende dit que cette chanson a été composée tout près de là. À ce moment précis, le vent est doux, la lumière est diffuse et il me semble que les couleurs sont un peu plus éclatantes que d’habitude.
Je lève mes yeux au ciel et je me dis que j’adore cette sensation de crever les nuages en avion. Que les décollages et les atterrissages me transportent de joie.

dimanche 18 mai 2008

Paroles, paroles, paroles

Pour répondre à la question que je me posais vendredi dernier; visiblement, pour le moment je demeure à toute fin pratique… seule.
Je prétends toujours et encore que les moyens de communication mis à notre disposition sont énaurmes. Qu’Internet est un magma, fait principalement de monologuistes. Je déplore l’absence d’agoras, de lieux d’échanges et de grands débats. J’imagine cela comme un tintamarre où tous les gens parlent tous seuls en même temps, une sorte de division pour mieux régner, une illusion de droit de parole. Je réserve un accueil particulier à la première personne qui osera laisser un commentaire!

Lundi, je serai au «Cabaret insupportable» au Lion d’or. J’ai quelques attentes, notamment que ce soit décapant. Fidèle des soirées «Contre la langue de bois» des «Filles électriques», j’ai été déçue cette année. Pas assez de Djabs, pas assez de mordant et pas mal trop de paroles autour du concept de la langue de bois lui-même. Vivement que l’on se mouille, vivement que l’on nomme ce qui nous dérange…
On veut que ça saigne, que ça grince, que ça résonne. J’imagine que ce doit être moi. Il me semble que de tout ce qui nous entoure, tant de choses paraissent révoltantes, à dénoncer, à surligner. Je suis pour une critique saine…(vous me direz; qu’est-ce qu’une critique saine? – eh bien je tenterai de répondre lorsqu’on me posera la question…)
Ce printemps, j’ai vu une avalanche de films. Ma fiancée est une ancienne critique de films, cinéphile, cinéphage si le mot existait. C’est un peu moche de les commenter avec autant de décalage, je n’en pense pas moins!

Il me semble que tout le monde se trouve donc bon, beau, gentil, fantastique et que les compliments fusent, les retours d’ascenseur atteignent des sommets (c’est le cas de le dire quand la plupart des bénéfices sont sans plafonds).
Je suis quand même abasourdie quand je lis dans mon journal de quartier (le Journal du Plateau de cette semaine p.8) que la publication d’un livre fait l’objet de poursuites…Censure, quand tu nous tiens. Alain Deneault a écrit «Noir Canada : pillage, corruption et criminalité en Afrique», Éd. Écosociété. On en parlait le 8 mai dernier sur le blogue de cents papiers; http://www.centpapiers.com/Les-editions-Ecosociete-menacees,3691


mardi 13 mai 2008

Courage, fuyons!

Le printemps est bel et bien là. Un signe? Le bruit des scies rondes bat son plein sur le merveilleux plateau mont-royal. Il n'y en a pas beaucoup à avoir des outils non bruyants. Le must; une lame «Freud». Vous fait un doux bruit, et de belles coupes, nettes et franches. Pour les perceuses à batteries je crois que les meilleures sont les «Bosch», pour qui ça intéresse. Je ne sais pas ce que Freud lui-même en aurait pensé, si ce que les boshes ont à voir là dedans mais en tout cas mes oreilles, elles, savent faire la différence entre un bon outil et un moche et comme c'est la saison...

lundi 12 mai 2008

La vie en titres


Ce qu’on s’est marrés l’autre jour en parcourant une pub de la librairie Renaud Bray, en encart dans Le Devoir; les titres des ouvrages sont tellement surréalistes que ça fait peur…savoureux.

Sous la nomenclature «Un été pour positiver» (comme dans; je positive, tu positives, il positive…) on peut trouver des titres d'ouvrages tels que;

«Que la force d’attraction soit avec toi, susciter l’abondance et le plaisir dans son quotidien et dire enfin : bye-bye la petite vie!»
Et tu obtiens deux morceaux de robots plussse un 6/49 «gratis»…

«Sois positif ou bedon reste chez vous».
Et aussi;
«Tais-toi, arrête de te plaindre et déniaise».
Sans commentaires…

«Objectif zéro chien sale, comment neutraliser les experts en insultes remarques dégradantes, blagues humiliantes et rituels vexatoires».
...Ou comment survivre à un mauvais titre?

«Le cycle de rinçage, vivre en couple pour les bonnes raisons».
Partager un ensemble laveuse-sécheuse?

«Donnez du punch à votre vie de couple».
Suivi de
«Donnez du swing à votre vie sexuelle».
Euh… faut sortir le dimanche?

Que dire de;
«Belle en tout temps».
Belle quand je sors les vidanges, belle quand je fais la vaisselle, belle quand je récure les casseroles souillées, belle quand je nettoie la litière du chat et belle quand je crois que personne ne me voit le lendemain de la veille.

Tout cela donne vraiment envie de lire. Quoi?, c'est une autre question.

vendredi 9 mai 2008

Franchement

Les magnolias sont en fleurs à Montréal. Ils sont de toute beauté. Cette semaine, j’en ai vu plusieurs lors de mes déplacements, pas eue le temps de sortir mon appareil photo…et mon cerisier s’épanouit timidement.

Quand une nouvelle catastrophe survient, j’aimerais bien qu’on nous indique sur une carte où tout cela se passe, en lieu et place de photographies approximatives sensationnalistes de réfugiés croquées sur le vif. Idem pour les conflits; un petit graphique ne ferait pas de tort et puis on apprendrait des choses, au-delà des statistiques. Franchement, avant d’avoir cherché dans un atlas, je ne savais pas où était le Myanmar, ni la Birmanie. Quelque chose me dit que je ne suis pas seule. Suis-je seule?

jeudi 8 mai 2008

J'adopte!




Lors de mes (très) sérieuses recherches, je suis tombée sur ceci. Les mythes contemporains m’amusent, ils prennent d’assaut toutes les voies possibles et imaginables. En fait, je les préfère aux canulars parce qu’ils me semblent bien plus subtils la plupart du temps. Il paraît que ça avait fait tout un tabac vers les années 2005… Et puis j’aime beaucoup les pirates…et les nouilles.
Les Pastafarien, le Pastafarisme :
fr.wikipedia.org/wiki/Pastafarisme
le site officiel (en français) :
http://site.lesdoigtsbleus.free.fr/monstre_spaghettis.htm
Le site «originel» (en anglais) :
http://www.venganza.org/



mardi 6 mai 2008

Paris qui?

Hier j’accompagnais quelqu’un à l’hôsto pour une petite intervention. Dans ces cas-là, on en profite pour lire les magasines qu’on achèterait pas. Parce qu’on n’ose pas ou parce que vraiment, au bout d’une dizaine de pages ça nous emmerde tellement que ça ne vaut pas l’investissement. Je sais pas pour vous, mais moi, je ne parviens jamais à en lire guère plus que le tiers (et encore). C’est bon pour feuilleter et apprendre des choses inutiles et superflues. Des trucs quand on a pas trop la tête à ça, comme chez le dentiste. Pour s’instruire sur des petits riens qui font les délices des amateurs de small talk, ou du name dropping, ou pour démarrer une conversation quand vraiment, vraiment on a rien à dire.
Toujours est-il que je lis une page annonçant (en gros titre) : Paris Hilton à Montréal! Mais ce n’est pas ce qui a retenu mon attention. Ce qui m’a vraiment intéressée était la phrase écrite tout de suite après; «Il fallait vraiment être sur une autre planète pour ignorer que Paris Hilton était de passage en ville». Wow…
Ok, j’ai une petite nouvelle pour certains qui travaillent dans le merveilleux monde des médias; la réalité ne se résume pas à ce qui se dit, se fait dans les journaux, ni à la télé, ni sur le net, ni à la radio. La réalité est en DEHORS de cela.
Je ne sais pas exactement qui est Paris machin et je me contre tape de savoir pourquoi on en parle; je n’écoute à peu près pas la télé, un peu de radio et je navigue aléatoirement. Je m’informe où je veux quand je veux, quand je peux.
Je suis tout de même impressionnée d’ouvrir la télé ou d’écouter la radio et de constater que le pourcentage de soit disant information se réfère, soit à un nouvelle qui concerne les médias, soit une déclaration faite par un journaliste ou une «personnalité publique», soit un potin entendu ou vu ou lu...Enfin, tout ce bruit qui est de la non information ou mieux, de la désinformation. Ça aide à endormir les gens au gaz, c’est du pré-mâché complètement insignifiant…
Pour remédier à cela, un de mes site de prédilection qui aide à se coucher moins niaiseux est TED; http://www.ted.com/
Il y a toute une section sur l’architecture et il faut voir Theo Jensen et aussi la section sur l’environnement…Ouf, on apprend pas mal de choses… vraies!

lundi 5 mai 2008

Dilemme écolo

Je me suis toujours demandée dans quelle mesure il est préférable de gaspiller autant d’eau potable en tentant de nettoyer à fond un pot de beurre d’arachides ou bien d’en disposer tel quel dans le bac de recyclage en espérant qu’il soit récupéré…

dimanche 4 mai 2008

Je ne sais pas

Finalement, lors du souper d’hier soir, nous en sommes venus à la conclusion que j’étais très certainement près de la pensée d'Anaxagore (un présocratique atomiste, que je ne connaissais pas, pas très éloigné de la phénoménologie quand on y pense…), puisque il y a quelque chose de très organique dans ses fragments qui nous parviennent et que, de toute façon; toutte est dans toutte. Tout cela émanait d’un échange sur le sens collectif versus un certain individualisme, il y a ceux qui l’ont et puis, ceux qui ne l’ont pas. Évidemment, je me questionnais sur les raisons qui font que l’on ne dit plus; je ne sais pas. Parfois on aimerait tant entendre cette phrase simple et de bon goût. Il me semble que cela ferait gagner beaucoup de temps.
Par exemple; je ne veux pas savoir que la caissière pense que. Je veux savoir si oui ou non, on peut mettre ce petit pot au four. Après quelques minutes de théories sur la question, telle que;
- vous croyez que je peux mettre ce pot au four?
- Probablement (j’adore ce genre de réponse ridicule….probablement! ça nous avance beaucoup…)
- Probablement?
- Oui (dit-elle en virant le pot dans tous les sens, ce que j’avais déjà fait longuement…), cela semble «être fait exprès»…
- Exprès pour quoi?
- je crois que le centre n’est pas cuit…
- …
- C’est un pot en grès, normalement il devrait aller au four (notez ici le «il devrait», d’aucune utilité…et de toute façon, je n’y aurais pas pensé toute seule, évidemment)
- Êtes-vous certaine que le pot de va pas éclater?
- Euh, …non
- Pourriez-vous vous informer, demander à quelqu’un qui saurait?
- …

Je n’avais toujours pas de réponse et le temps dont je disposais pour ce genre de conversation devenait de plus en plus limité…N’aurait-il pas été plus simple, dans un cas comme celui-là de dire; un instant, je vais m’informer…
J’adore aussi lorsqu’on se retrouve dans une boutique, que ça fait une demi heure que l’on cherche un article, qu’on ne le trouve toujours pas, qu’il n’y a aucun employé pour nous aider et lorsqu’on finit par en trouver un (employé), on se croit sauvés…mais non, PaF!, il se met lui aussi à chercher exactement aux mêmes endroits…
En général, on demeure bredouille…. Cela ressemble à un protocole de recherche; Première étape; visualiser le produit en question (sa forme, sa couleur, ses dimensions). Deuxième étape; balayer du regard les étagères, préférablement horizontalement, d’un mouvement lent de gauche à droite et de droite à gauche…

samedi 3 mai 2008

Droits des animaux

J’aime tous les animaux. Oui, même le plus petit insecte et la chose la plus gluante. Les rampants et les volants, les renifleurs et les galopants. Dernièrement j’ai signé une pétition visant à empêcher un «artiste» de tuer un chien dans une performance, cela a donné lieu à toutes sortes de réactions dans mon entourage. Dans ce type de geste, il y a une gratuité inquiétante. De plus, quand on discute de droits des animaux, il y a toujours un plouc qui s’insurge et plaide pour le droit des enfants, des prisonniers, des réfugiés, de je ne sais quoi d’autre. Comme s’il fallait nécessairement hiérarchiser notre capacité à nous émouvoir. Comme si l’humanité se divisait en paquet de douze. Non madame, non monsieur, l’humanité est comme l’amour, elle se multiplie, se transmet, s’éparpille. Se soucier du vivant et du sort que l’on réserve au vivant est une vaste palette de couleurs qui ne devrait souffrir d’aucune restriction. Quand quelqu’un est capable d’être cruel, à l'endroit de quelque forme du vivant que ce soit, on peut facilement imaginer qu’il le soit avec ses semblables…