vendredi 26 février 2010

Hypocrisie

Je suis bien d’accord avec une opinion lue dans la journal La Presse aujourd’hui (dont je ne retrouve malheureusement pas le lien) : Il n’y a rien de plus facile que de taper sur les fumeurs.
J’ajouterais à cela, pire on y prend plaisir. Il y a un tel mépris aujourd’hui à l’égard des gens aux prises avec cette addiction. Mépris affiché joyeusement la plupart du temps. Je me demande parfois si on oserait avoir une telle attitude avec une personne qui a des problèmes d’alcool ou de drogue…La dépendance à la cigarette est sérieuse et navrante.
Pourquoi alors traiter le fumeur comme une personne faible et sans volonté, voire un looser? On a exclu les fumeurs des endroits publics fermés. On les exclut maintenant des parcs et des lieux où se pratiquent des activités de plein air. Soit. On découvre que les textiles et autres matières mises en contact avec l'environnement d'un fumeur peuvent dégager des substances toxiques qui sont potentiellement dangereuses pour la santé. À ce propos, savez-vous ce que dégage du mobilier neuf? Les matériaux utilisés dans la construction d'une maison neuve?
D’accord. Mais pourquoi est-ce que les cigarettes sont encore en vente libre? Pourquoi ne pas faciliter l’accès aux produits qui aident à l’abandon du tabac? Les gommes et timbres sont encore trop chers ici au Québec, ils le sont moins en France par exemple ou ailleurs. J’ai déjà fait des démarches avec un centre d’abandon du tabac et à part deux rendez-vous ratés (parce que la personne avec qui j’avais rendez-vous ne s’est jamais présentée) avec une nutritionniste, tout cela ne m’a pas vraiment aidée. On a aussi le droit de louer un appartement à des non fumeurs, mais cela implique que s’ils invitent des gens chez eux, ils ne sont pas libres de leur permettre de fumer; je le sais parce que dernièrement des délateurs se sont plaints à la propriétaire d’une amie (non fumeuse) qui avait permis que l’on en grille une chez elle… Tant qu’à moi, c’est du délire.
Je fume depuis longtemps, j’ai essayé d’arrêter et ça m’est extrêmement difficile. J’aimerais que l’on traite ma maladie comme telle, pas en me jugeant. La majorité des fumeurs ne sont pas des tarés irrespectueux. Je ne fume pas dans les endroits interdits. Je me plie aux règlements et aux restrictions mais ne me blâmez pas de devoir aller me garrocher sous la pluie ou dans le traffic par une température de moins vingt degrés parce que j’ai physiquement besoin de ma nicotine.
Accordez un peu de budget pour surveiller et punir les automobilistes qui laissent rouler leurs véhicules à vide. Interdisez aussi les feux de bois en zone urbaine. Ceux qui puent de la gueule en public ou qui empestent l’after shave dans les transports en commun. Tant qu’à faire, rendez publics les chiffres qui mesurent la quantité de polluant émis par le carburant de chaque mise en orbite d’une fusée – j’avais lu quelque part que cela équivalait à un chiffre astronomique!)
Et surtout taxez un peu les cons, les intolérants, les racistes, les profiteurs, ça fera des revenus supplémentaires à l’état qui pourrait puiser à même la poche de ses élus tant qu’à faire.
Tout cela pour dire que l’on tend la main aux joueurs compulsifs, on déplore la violence et le taxage, on a pitié des alcoolos, il y a des centres d’aide pour les toxicos, il y a du support pour les outremangeurs anonymes, les gros, etc. mais qu’il y a une volonté générale d’abolir les préjugés. Pas avec les fumeurs.
Je sais que je pue. Que mes doigts sont parfois jaunis. Mes dents aussi. Je ne demeure pas dans cet état parce que j’apprécie particulièrement cela. Mais ce n’est pas cela qu’il faudrait transmettre aux jeunes. Ce qu’il faut leur faire comprendre c’est qu’une fois que l’on est fumeur on l’est pour la vie. Même si on a cessé. Vaut mieux ne jamais y toucher. C’est cela qui est mortel.

jeudi 11 février 2010

...Et pendant ce temps dans la vraie vie

Je discutais embourgeoisement avec un restaurateur qui a migré de la «Main» (rue Saint-Laurent) vers la rue Amerst, près d’Ontario parce que les loyers devenaient trop chers et nous en sommes venus à la conclusion que l’indice de santé d’un quartier se mesure à la quantité de vieux qui y habitent.
Je me répète probablement mais j’habite sur la même rue depuis environ vingt ans et j’ai vu disparaître petit à petit les personnes âgées pour voir apparaître des bien nantis qui ont des belles voitures et qui se foutent éperdument de leur environnement et du voisinage. De toute façon, ils n’en ont rien à cirer, ils travaillent tout le temps pour payer leurs chalets.
Et à quoi ils servent les vieux? Ils sont régulateurs, ils font de la surveillance.Ils recueillent le chat perdu et retrouvent le propriétaire. Ils surveillent les allées et venues des enfants et les mouvements suspects, ils nous protègent.Ils nous donnent des conseils et fréquentent le dépanneur, l’épicier du coin et racontent des tas de trucs importants pour la vie de quartier. Ils sont écolos et font rouler l’économie locale.Le restaurateur me raconte qu’un jour il stationne son camion devant chez lui (où il habitait depuis sa naissance) et voyant qu’un vieux sur son perron le scrutait des yeux il lui lance : Surveille bien mon camion! Et l’autre de répondre, t’en fais pas, ça fait depuis que t’as six ans que je te surveille! Je te voyais partir avec ton sac d’école et revenir le soir. Je te connais, je connais ta femme, tes enfants, ton histoire, toutes tes allées et venues…
D’accord, on peut penser que la vie privée en prend un coup mais tout de même, ç’est aussi rassurant…Comme dans toutes les bonnes histoires, la fin est triste. La semaine suivante, voyant des gens s’affairer dans l’appartement il leur demande où déménageait le vieux…Il venait de mourir.
Cette rencontre a été rendue possible dans la quincaillerie de quartier où il fait bon flâner et échanger des anecdotes, des pensées du jour et une tonne de trucs inutiles.

Paradis perdu

Illusions perdues….Là où l’effet visuel spectaculaire côtoie l’insignifiance du propos. Faut-il que je le souligne à grands traits : je suis tannée du conceptuel. On peux-tu passer à autre chose? Une belle enveloppe vide, noyée dans les clichés qui se succèdent à un rythme prévisible. Un engin de guerre transformé en croix pour l’émule de jésus qui s’y tient en position de crucifiction…des tis-papillons, des fleurs qui surgissent des cendres et… je n’ai toujours pas compris l’idée des condoms emplis de semence qui pendent du plafond (et auxquels ils s’accrochent) supposément pour figurer des mamelles…Savez-vous à quoi ça ressemble au moins? On pelte abondamment. Le personnage principal pelte du début à la fin. Au deux tiers de la «pièce», il se pelte une femme. À peine a-t-elle surgi, qu’elle est déjà un objet de désir et deux minutes après elle enfante (d’un casque de soldat) d’un adolescent attardé qui gne-ugneute à qui mieux-mieux. Ri-di-cu-le. Et si c’est par dieu, eh bien elle fornique avec son frère, non? On se perd dans l’incohérence. D’accord, les effets visuels sont parfois à couper le souffle, ils fonctionnent très bien, notamment au moment où le comédien surfe suspendu dans le vide, celui où ils canotent sur l’eau et à deux ou trois autres moments. Les compositions de Daniel Bélanger sont envoûtantes. Mais il n’y pas de magie dans ce spectacle. La mayonnaise ne prend pas. Les tableaux se succèdent, on baisse le rideau, on lève le rideau, on re-baisse le rideau et on le re-monte. Le pauvre Pierre Lebeau qui narre un texte tellement gnan-gnan….Que dire de la fin? L’histoire qui s’est étirée à n’en plus finir, n’en finit plus de finir comme si on avait pas trouvé la manière de faire sens. On flanque un enfant sur la scène avec un diaporama de visages d’enfants, en noir et blanc. Dé-ké-sé? Désolé mais je me suis profondément ennuyée et au prix où sont les billets, je comprends que ça ne se crie pas haut et fort et que les critiques se font tièdes mais si vous pouvez éviter, évitez.

lundi 8 février 2010

˙˙˙sɹǝʌuǝ,l à ǝpuoɯ ǝl ʇsǝ,ɔ ...et l'imaginarium...

Ai beaucoup aimé le film «The imaginarium of doctor Parnassus». Je ne sais pas pourquoi il y a des films qui semblent passer dans le vide de l'imaginaire populaire et des faits relatés. J'aimerais bien pouvoir en discuter avec quelqu'un mais personne autour de moi ne l'a vu. Bizarre, ce film est loin d'être parfait mais j'ai apprécié ses décors en carton pâte, l'ambiance et l'audace du scénario décousu. Je me demande d'ailleurs s'il l'aurait autant été si Ledger y avait survécu? En tout cas il récolte 66% au «tomatomètre» du site RottenTomatoes. Pas mal.
Et puis,
Dans la série sites inutiles mais ludiques, celui-ci: qui permet d'écrire à l'envers...
http://www.revfad.com/flip.html
J'essaie de passer de l'autre côté du miroir.