lundi 30 mars 2009

Claire Martin

Je suis littéralement tombée en amour avec Claire Martin hier. Quelle femme attachante, pétillante et intelligente, remarquez, les trois vont souvent de pair, mathématiquement parlant. Ce film nous la présente de manière simple et lui laisse beaucoup d’espace. Qu’il fait bon d’entendre des commentaires précieux sur l’amour, la mort, la vie (la société) de manière si humble. En plus, elle est pince sans rire, c'est tout à fait craquant!
J’ai beaucoup aimée aussi «Langue parlée, langue sacrée» de Nurith Aviv, inspirant et poétique. Il y avait dans l’un des réponses à l’autre et vice versa. C’est un de ces «hasard» de choix de représentation, déchirant parfois lors de tels festivals.
Très déçue (et plutôt choquée) du Hitler’s hit parade que l’on nous annonçait comme une dénonciation de la propagande nazie mais qui m’est apparue comme un montage complaisant d’images justement de propagande qui m’a fait plutôt l’effet contraire et (dois-je ajouter) fort déplaisant…
Mon préféré fut sans contredit un magnifique film «Je ne suis pas moi-même», qui traite du trafic d’œuvres d’art au Cameroun…tellement bien fait! Qui porte à réfléchir aussi sur le sens de la collection, le respect des cultures et les valeurs patrimoniales...Bravo au FIFA pour cette belle édition!

jeudi 26 mars 2009

Peep show

J’ai vu cette semaine, dans le cadre du FIFA (festival international des films sur l’art : http://www.artfifa.com/) le très intéressant Peep Show réalisé par Raymond Saint-Jean. Écrit, mis en scène et interprété par l’excellente Marie Brassard. Ce film rend assez bien justice à l’ambiance vraiment très étrange de cet univers particulier, c’est une alternative à considérer si on a pas la chance de la voir jouée «live». J’ai vu, deux fois plutôt qu’une, le fantastique «Jimmy créature de rêve». Marie Brassard est étonnante de vérité et d’humanité et elle déploie un imaginaire absolument fascinant. Un must.
J’en verrai quelques autres dans le cadre de ce festival, ils ont heureusement ajouté des représentations pour nous permettre de voir des films dont les sièges s’étaient vendus trop rapidement, c’est le cas de Quand je serai vieille, je rangerai mon stylo, un film sur Claire Martin et de Varian Fry, passeur d’artistes et aussi de Hitler’s hit parade…

Affichage

Je me demandais, en déambulant dans les rues hier par un soleil radieux; est-ce que cela vous est déjà arrivé d'aller voir un spectacle après avoir vu une publicité maison photocopiée, affichée sur un poteau de la ville (n'importe quel poteau et n'importe quelle ville) ?
En voyant ces jeunes scotcher leur réclame, je les trouvais bien optimistes. Le propre de la jeunesse est l’optimisme ou la candeur, c’est selon. Il semble que cela fasse partie d’une démarche particulière; espérer qu’en s’affichant on suscitera un certain intérêt. Mine de rien cela a mené ma réflexion vers le populaire sujet (et ses questions) des sites de sociabilisation. Serait-ce pour cette raison (l'optimisme inné, l'espoir ou la candeur doublée d'une naïveté pas encore défraichie...entre autres) que ces canaux sont si populaires auprès d’une clientèle plutôt jeune?

dimanche 22 mars 2009

Faces

Le Festival de films sur les droits de la personne de Montréal ou ce que l’on ne nous présente plus à l’heure des informations télévisées. (http://ffdpm.com/2009/fr/home/)

Pendant que nous tournons autour de notre ombilic et que les convergences et insipidités nous gavent de conneries qui débordent de notre petit écran, pour qui soit légèrement motivé et curieux de ce qui se passe réellement dans le monde, il y a fort heureusement des circuits qui demeurent. Ils vivotent peut-être, mais ils réussissent à nous présenter tout de même des petits bijoux.
Ainsi, hier j’ai pu voir l’excellent «Faces», fait avec les moyens du bord et sans prétention, ce qui le rend si charmant. Cette idée toute simple, de placarder illégalement d’immenses photographies mettant côte à côte des gens qui vivent de part et d’autre du mur, contribue à
donner un visage à l’Autre, humaniser l’ennemi que l’on ne se donne même pas la peine de connaître. En les représentant grimaçant, cela désamorce toute tentative de magnifier une représentation. Cet art, ou ces actions, crée le dialogue, la rencontre. Cela vise à démontrer qu’il existe des ressemblances et pas que des différences.
Parlant de rencontre, il nous semble qu’il y a trop longtemps que le conflit perdure entre Israéliens et Palestiniens. Imaginons que nous nous y trouvions. Des vies entièrement hypothéquées par la guerre, l’angoisse, la mort et l’absence totale d’avenir. Une impasse, une immense impasse.
C’est que le film «D’une Seule Voix» tente de résoudre. Ce témoignage d’une tournée en France de chant choral composée de musulmans, juifs, chrétiens, Israéliens et Palestiniens orchestrée par Jean-Yves Labat de Rossi nous illustre à quel point la bonne entente est fragile même quand elle tourne autour d’une passion commune, c’est-à-dire, la musique. Équilibre précaire dont l’issue est tout de même positive, quand on sait aujourd’hui que les hostilités ont repris de plus belle depuis.
Subsiste une question; comment faire? À quoi on peut timidement répondre par; en essayant, en essayant encore et encore…

Faces, Réal. Gérard Maximin, (http://www.face2faceproject.com/)
D’une Seule Voix (With One Voice), Réalisé par Xavier de Lauzanne. (Productions http://www.aloest.com)

jeudi 19 mars 2009

Tonnerre de dieu (ou les amants du plateau)

D’accord, ce sont d’abord mes voisins, puis, petit à petit ils sont devenus mes amis. Parce qu’ils n’ont pas d’enfants et parce qu’ils sont artistes.
Ils ont tous deux (et pas à eux deux) passés 80 balais comme dirait Agnès Varda. Non, il ne s’agit pas ici du «human interest» qui avait irrité Michel Chartrand au point d’envoyer balader Bernard Derome en direct à la tivi. Quoique.
Je m’étais rendue là pour changer les piles des avertisseurs de fumée comme me l’avait demandé la plus prévenante des deux. Et quelques ampoules grillées, pendant que j’étais là. On a analysé le menu d’un dvd fait par des connaissances à eux (et ils en ont, des connaissances) sur le travail de celui qui passe le plus clair de son temps dans son atelier.
Bon, les flèches sur la télécommande servent à naviguer dans les sous menus. Ok. J’admets que le changement de couleur des titres n’est pas si évident. Ok. Une fois que vous avez repéré où vous vous situez, ben vous appuyez sur «enter». Ok. Et là, passant d’extraits en extraits les séquences d’un vernissage, les commentaires commencent tous par; à son âge, à l’âge qu’il a…Et je lui demande, ça vous tanne pas ces réflexions sur votre âge? Ils répondent en cœur; oh que ouiiii.
Eux qui ont tant à raconter, et tant de poèmes à réciter, me semble qu’il y a plus représentatif…En tout cas, on ne m’a pas demandé mon avis mais c’est bien poésie et amour que j'aurais évoqué.
Elle s’en fait pour tout et lui, oublie tout. Résultat, sa pression monte et descend comme autant de yoyos à gogos et lui, ne saurait que faire si elle n’était pas là, voyez le topo? Elle me raconte que la semaine dernière, comme ils n’étaient pas biens, ils se couchent habillés, enlacés dans les bras l’un de l’autre… au cas où ils devraient partir précipitamment…pendant que je pense aux amants de Sarajevo. Elle m’a dit, texto; tout ce que je souhaite c’est de partir après lui.
Que Dieu l’entende.
Comprenez pourquoi j’accours quand elle m’appelle…

No Mires para abajo

Il y a quelque chose d’envoûtant dans le rythme de ce film. La musique y est sûrement pour quelque chose mais c’est très probablement la lenteur qui est donnée qui est éminemment érotique. Ou bien ce sont mes souvenirs ou bien l’approche du printemps…En tout cas, ce petit film argentin ne laisse pas indifférent, pour qui aime les plaisirs de la chair et daigne y consacrer un peu de temps, un peu d’espace. Ce doit être mon sang latin qui me permet d’apprécier. En attendant le dernier Almodovar; mon cinéaste préféré (Los Abrazos rotos / Les étreintes brisées) et pour donner le ton à la saison.

No Mires para abajo / Don’t look down / L’initiation d’Eloy; un film argentin d’Eliseo Subiela (le même qui a réalisé, notamment, Le côté obscur du coeur en 1992)
http://www.youtube.com/watch?v=EQnwMUUvrIE
http://it.truveo.com/No-mires-para-abajo-la-nueva-peliacutelcula-de/id/450652649

mardi 17 mars 2009

Crisse de foi

Dans le film Religulous;
«La foi! Ou la vertu de l’absence de pensée. Pas de quoi se vanter. Ceux qui prêchent la foi et qui la prônent sont des esclavagistes intellos. Ils maintiennent l’humanité enchaînée aux illusions et absurdités qui se sont répandues et ont généré tant de destructions. La religion est dangereuse car elle fait croire à ceux qui n’ont pas les réponses qu’ils les ont».
(…)
«La seule attitude à avoir face aux grandes questions n’est pas l’arrogante certitude qui caractérise la religion, mais le doute. Le doute est humble et cela sied à l’homme».

C’est ce que je me disais aussi.
Ai beaucoup aimée ce film. Pas aussi anodin ou anecdotique qu’il ne le paraît, l’auteur pose des questions tout à fait pertinentes. Qui devrait-on croire et pourquoi? La dernière fois que j’ai mis les pieds aux États-Unis j’ai ressenti un malaise. Ce malaise, que j’attribue au fait de pouvoir pratiquement palper un consensus implicite. Une ambiance protectionniste, puritaine et fermée sur elle-même. Désolée pour ceux et celles qui y sont, qui en sont.
Idem pour tous les extrémismes. On peut tellement tout faire dire à l’histoire.
Le problème est dans le fait de tenter de convaincre. Semer le doute, oui. Convaincre, non. Je préfère prêcher par l’exemple: qui m’aime me suive!

lundi 16 mars 2009

Bashung

Une absence inestimable. Ai eue la chance de le voir en spectacle il y a quatre ou cinq ans. Je connais ses textes par cœur pour les avoir écoutés jusqu’à plus soif. Ces ambiances dans lesquelles on ne peux que se retrouver, même quand on est un peu perdus nous hanteront longtemps. Grand homme, perte qui me laisse sans voix. Tant de souvenirs heureux et songeurs.
Parlant de nostalgie, suis allée vois «Dédé à travers les brumes» et «Les plages d’Agnès» ce w.e.
Le premier, formidablement interprété (au point où l’interprète s’efface totalement derrière le personnage, interprète aussi beau en personne qu'à l'écran, je dois dire pour l'avoir «expérimenté») souffre malheureusement de longueurs et aurait gagné à être resserré au montage). Touchant tout de même, mais pas transcendant.
Dans un autre registre, Agnès qui nous fait du «name dropping» durant deux heures, m’a plutôt laissée indifférente. J’ai vibré à l’idée de souvenirs de cette femme devenue un peu vieille qui a un besoin de nous raconter sa vie mais dont les passages au montage sont parfois si abruptes.
Suis allée ici, ai fait cela et ai rencontré tel ou telle. Been here, done that…Son fils est beau comme un cœur…
Chose surprenante, toutes ces images nous envoient à notre propre nostalgie et aux souvenirs liés à tel ou tel film. Ça a un certain effet de remonter le cours de nos propres vies. Je me souviens de Catherine Deneuve, «rencontrée» lors d’un tournage à Montréal, et où j’en étais dans ma vie. Me souviens de la période «Les glaneurs et les glaneuses», de tous ces films, ces images et ces états d’âme.
Mais bon, en ce printemps qui ne saurait tarder, à-t-on vraiment envie de se plonger dans tous ces élans de nostalgie ou bien d’aller de l’avant? Pour qui a le «bleu pétrole» facile, une cure de lumière, de chaleur et d’amour s’impose!

mardi 10 mars 2009

Eryn

En ce moment, j'aimerais être là...
http://www.freespiritspheres.com/eryn.htm

Si l'envie vous prend de construire une maison dans les arbres, ma foi, ce ne sont pas les idées qui manquent. J'envisage sérieusement cette alternative (ou celle des maisons en ballots de paille qui est pas mal non plus), me reste que le terrain à acquérir!

Renouveau des maisons dans les arbres;
http://www.freespiritspheres.com/
http://www.studiolukaszkos.com/_4treehouse.html

Un peu plus traditionnel;
http://www.thetreehouseguide.com/
http://www.revedecabane.com/
http://www.treehouseworkshop.com/
http://www.freewebs.com/sheridanrapids/index.htm

En vacances, pourquoi pas?!
http://www.costaricatreehouse.com/house_treeHouse.html

Intermède

Ce mot (intermède), je me souviens (parenthèse: j’ai vu ce film avant-hier et il est tout de même bien foutu, malgré ses maladresses), il n’y a pas si longtemps, apparaissait à l’écran du téléviseur lorsqu’une panne se produisait ou lorsque la programmation souffrait de quelque(s) trou(s). Il me semble qu’il y avait là quelque chose d’organique, de naturel.
Aujourd’hui, le moindre petit espace, le moindre petit instant est occupé, rentabilisé, animé. Pour tout dire; agité.
Je suis nostalgique du rien, du flottant, de l’aléatoire. D’un silence tranquille qui n’a rien à voir avec de l’isolement ou du mutisme.
Il en est ainsi de ma relation avec le téléphone. Incompréhensible pour la majorité, je maintiens une saine distance avec cet appareil sournois. J’ai débranché mon répondeur, je réponds quand bon me semble. De toute façon, la majorité des messages se résument à des phrases qui tournent autour de; «tu n'est pas là?! (de toute évidence...), j'aimerais que tu me rappelles (...me semblait aussi...), ce que l'afficheur fait très bien, avec un certain sens de la synthèse, ce qui n'est pas à négliger en nos temps sollicités. Le délai dans le retour d'appel est davantage possible, ce qui représente un avantage notoire. Je possède un cellulaire pour les urgences et encore…Il lui arrive fréquemment de s’éteindre tout seul. Je déteste quand on ne m’appelle que pour me demander un service, une information, un conseil et tout cela n’a l’air de rien mais c’est le plus souvent le cas. Nous maintenons des relations utilitaires, sans nous en rendre trop compte. Échange pour échange, troc qui se veut démarche éco-responsable…simplicité volontaire!
La seule technologie à laquelle je me soumets est celle du courrier électronique et autres lieux de correspondance.
Je ne réponds pas à la sonnerie de la porte quand je ne sais pas qui s’annonce. Si j’habitais à la campagne, elle serait simplement déverrouillée et je laisserais aux autres le soin de juger s’il y a vraiment nécessité d’entrer.
Suis-je normale, docteur?

dimanche 8 mars 2009

Il était une fois

Je voudrais que la semaine de relâche scolaire dure tout le temps. Mercredi, un papa avait emmené ses trois marmots au cours de stretching et il fallait les voir s’appliquer à suivre les instructions de l’animatrice. Le père avait un sourire accroché, c’était un pur bonheur. Dans les cafés il y a des enfants. Dans les rues il y a des parents avec des enfants. Dans les cinémas, au musée il y en a aussi. Et à la piscine également.
Soudain, le temps d’une petite semaine, la vie me semble normale. Il y a de l’amour et de la transmission possible. Tout cela donne envie d’en faire (des enfants). Il suffirait de dix années de moins. En attendant (de pouvoir remonter dans le temps) j’écoute inlassablement ce vidéo de Capucine sur viméo. Ponette des temps modernes. Craquant.
«Il était une fois» ou «Once upon a time»;
http://www.vimeo.com/2113477

Ajout:
Capucine fait des petits et s'implique. L'éducation est un vecteur (fondamental) d'amélioration de la richesse collective. Je salue cette belle façon de conjuguer l'utile et l'agréable!
http://fr.edurelief.org/involved/people-capucine-fr

samedi 7 mars 2009

Dictionnaire visuel

Je suis vraiment vraiment énervée. Après avoir en avoir eu vent par les ondes radio, je me suis précipitée sur mon ordi pour en vérifier la véracité. Eh bien oui! Fantastique, c’est vrai, le dictionnaire visuel est maintenant accessible en ligne gratuitement! J’adore! J’adopte!
http://www.ledictionnairevisuel.com

Rêvez Montagnes

Je ne crois pas dévoiler de punch en écrivant que tout y est. Du popcorn et boissons gazeuses offerts à l’entrée, de l’écran qui diffuse des potins de stars pendant que le public prend place, aux multiples références à ce qui se trouve derrière (l’écran), jusqu’aux scènes finales qui se déroulent dans un cadre aussi évocateur que métaphorique.
Une mise en scène efficace et des effets techniques parcimonieusement choisis et bien intégrés qui ne dament pas le pion au jeu des acteurs, tout cela est fort réjouissant! Le texte et les dialogues sont bien écrits et les thèmes parfois subtils et parfois un petit peu trop surlignés s’inscrivent très bien dans l’ensemble. Nous n’avons pas eus droit à un programme imprimé puisque le thème le voulait ainsi, c’est un peu dommage. Cette mise à distance des crédits de concepteurs et d’un texte qui présente, accompagne et soutien parfois une production s’inscrit dans l’idée d’un produit de consommation culturel qui ne laisse pas de traces, comme le serait, on imagine, un film…
Par contre, il n’y a que le caricatural de l’aspect spirituel qui nous parvient, quelque peu noyé dans la dérision Bollywoodienne, ou engoncé dans cette vision toute occidentale d’une recherche de sens et d’une quête spirituelle…Le rythme manque visiblement de contrepoints, qui peuvent se révéler être si puissants au théâtre. Qu’à cela ne tienne, les chorégraphies réussies nous font résolument passer un bon moment.
Nous avons eu la surprise de retrouver dans cette production l’excellente Kathleen Fortin qui se donne entièrement, comme toujours, semble-t-il. Le jeu d’Alexis Martin est appréciable compte tenu de la difficulté de rendre plausible un accent indo-francophone et indo-anglophone. Ce qui s’avère être un peu moins bien livré dans le cas de Carl Poliquin qui bouge par contre très très bien.
Bref, c’est une production qui ne casse pas des briques en fait d’intensité dramatique, même si je crois qu’elle aurait potentiellement pu le faire, mais qui se situe davantage dans le registre du vaudeville (ce que la critique de La Presse n’a pas saisi d’ailleurs en reprochant les multiples entrées et sorties…qui dit vaudeville dit quiproquos et hasards, intrigues, farces et rebondissements incongrus parfois!). Je n’ai pas boudé mon plaisir et ai éclaté de rire à plusieurs reprises.

jeudi 5 mars 2009

Moscow, Belgium

J’ai vu ce film cette semaine, au moment même où je vivais des heures difficiles. Évidemment, toute fiction à une possibilité de fin heureuse. Je ne livrerai pas la chute. Si au moins la vie était comme cela. Les sentiments univoques sont légion. Pourquoi, pourtant je ne suis pas si laideron? Ça vous arrive, vous, d’avoir des fantômes qui sortent du placard? Y a de quoi se flinguer parfois tant les revers sont amers. Mais bon, on se convainc sans grande conviction que l’on doit se retrousser les manches et on se dit que demain sera une meilleure journée. Mais on se sent seuls. Drôlement seuls.
En ce moment j’aurais plutôt tendance à considérer le destin ingrat et injuste. Parce que lorsqu’on a mis tous ses efforts pour déblayer ce qui est malsain et que ce malsain, tel un crachat infectieux, vous revient au moment où vous vous y attendez le moins, c’est pas fort-fort.
Parce que lorsque l’on dépose sa confiance dans les bras des inconnus et que ceux-ci vous jettent à la moindre inquiétude, c’est pas fort fort. Ces mêmes inconnus à qui on aurait donné sa chemise et qu’on a aimés, et protégés aussi, qui insistent pour souligner qu’ils ne sont pas impliqués émotivement.. Comme si l’amour et le respect étaient réservés aux liens intimes. Remarquez, l’amitié comme je la conçois est aussi empreinte d’une certaine intimité.
Ce sont des inconnus et ils demeureront inconnus.
Pendant que certains se font aller l’entregent on se cantonne dans nos petits plis et nos peurs et on s’en veut un peu même si on sait qu’on aurait pas pu faire autrement. Parce que c’est le peu de respect de soi-même qu’on imagine avoir.
C’est à ce moment là qu’on se dit cette phrase chargée émotivement; «Y’a pas de place pour les Ovide Plouffe du monde entier». Et on vise la retraite et l’isolement, parce que le romantisme n’a plus la cote, on s’en fout éperdument.
Nous entretenons des relations utilitaires. Les sites de sociabilisation en sont remplis de ces liens utilitaires. C’est bien pratique mais désolant. On se perd entre les termes «amis» et «contacts».
J’aimerais bien que cela me donne le courage de créer, savez, le coup de fouet qui redonne un élan, parce qu’il bouscule. J’admire les gens qui ont de l’ambition ou la foi. Ça les porte au moins. En ce moment, je doute vraiment de l’avenir.
Bon, comme ce carnet n’a à peu près pas de lecteurs, je me demande vraiment où va tout ce virtuel…