jeudi 19 février 2009

Éloge de la presbytie

L’avantage notoire du vieillissement est sans nul doute la presbytie. À l’âge où les désillusions sont inversement proportionnelles aux opportunités (quelles qu’elles soient d’ailleurs – j’en veux pour preuve les «programmes» fort variés qui s’adressent aux moins de 35 ans, et dans mon temps c’était pour les moins de 30 ans, mais ça, c’est une autre histoire) lorsque la presbytie nous atteint il semble qu’on puisse raisonnablement y trouver un certain avantage ou certaines dividendes.
Le trouble du trop près cède rapidement le pas au charme du flou. J’entends par là, ce qui ne se définit que très poétiquement. Cette tache, cette ombre, cette silhouette intrigante, qui, vus de près n’auraient étés que de banals objets de contemplation autrefois. A-t-on vraiment besoin de juger d’un grain de peau qui se fane? Le souvenir de cet épiderme parfait d’une amourette de jeunesse est nettement supérieur. Pour la précision, nous reste toujours la photographie. Coiffés de la lorgnette impressionniste peuvent défiler devant nous autant de muses que d’Adonis. Puisque nos moyens sont à la remorque (ou est-ce l’inverse?), la tendance propre à cette affliction, nous incite à philosopher sur une esthétique singulière. C’est avec sagesse qu’il nous est donné de pouvoir apprécier l’intensité de nos autres sens, notamment l’odorat et le goût.
Ainsi grâce à la presbytie nous pouvons nous réjouir d’une multitude de saveurs.

samedi 14 février 2009

Libarté

Lors d’un récent et bref séjour au sud de nos frontières, je suis allée voir un film dans la petite salle d’un bled un peu perdu.
Avant le «programme principal» je suis demeurée interdite devant un petit film, que je qualifierais de propagande, qui nous a été servi. Il fallait d’ailleurs vraiment avoir envie d’aller au cinéma ce jour là pour vouloir voir «Taken» que l’on présente comme un thriller mais qui se limite à être un banal film d’action décousu et dont la morale pourrait aussi se résumer à «on est donc pas en sécurité en dehors des États-Unis»!
Pour revenir au clip visiblement produit pas la «National Guard», il est question de se battre pour la liberté. Je ne comprends pas vraiment ce que la course automobile vient faire là-dedans sinon que de comparer la guerre à la victoire d’une course à obstacle comme le propose le montage du segment qui se présente avant la prise «Welcome home». Mais en tout cas, à mon avis si un guerrier peut en imposer, il en est tout autrement pour faire la paix…Il est écrit; «I Will never quit». Plus déterminé que cela, ça pourrait passer pour de l’entêtement. J’étais nostalgique de courts-métrages (de qualité pas toujours égale) présentés ici.
http://www.youtube.com/watch?v=57Njivd_emQ
(vous tapez: Kid Rock and National Guard: 'Warrior')
J’ai aussi zappé la radio pendant que je conduisais et ai été étonnée de constater qu’à 18heures, point ou peu de nouvelles. Un peu de ce qui se passe à la Maison Blanche et en politique intérieure… Aussi, la dominante musicale était plutôt portée sur du rock style années 80-90 ou encore du bluegrass, du country et du western…Cela manquait un peu de variété. Et de culture. Nous avons déniché une certaine variété en syntonisant des postes de type communautaire. Et encore…
Je me demandais; est-ce que la liberté est à ce point assujettie à l’offre et à la demande. What you see is what you get.