J’ai vu «Two Lovers» réalisé par James Gray un soir de pluie, il faisait froid. Pour qui a déjà ressenti les affres d’un amour non réciproque, ce film vous fera pleurer, en tout cas, pour ma part, j’ai essuyé quelques larmes bien senties. Cette histoire est décidemment très bien ficelée…Quand Leonard finit par dire «I Love you, i really do», dans les bras de celle qu’il aime on a envie d’y croire et puis, comme dans la vie, le dénouement n’est pas toujours celui souhaité mais il est touchant tout de même.
L’ambiance est vraiment particulière, quelque chose en Leonard semble tapi, prêt à exploser telle une bombe à retardement, en ce sens, Joaquin Phoenix réussit ce tour de force de nous rendre ce personnage à la fois séduisant et inquiétant. Il faut dire que le scénario lui permet d’exprimer l’intensité et la sensibilité sans dérapages. Les mouvements de caméra nous font plonger à travers son regard touchant et vibrant (appuyé par de splendides yeux verts!) au cœur de ses hésitations et de ses élans.
Le contexte est efficacement représenté avec une Isabelle Rossellini plus vraie que nature, une Vinessa Shaw sensuelle et amoureuse et une Gwyneth Paltrow convenable (il faut dire que je ne suis pas très sensible au soi disant charme des cheveux pâles!) pour camper l'inaccessible.
New York ne nous est présenté ni comme une carte postale, ni comme un élément magnifié, la ville y joue son propre rôle avec ce qu’elle a de glauque et de fascinant.
L’humanité y est représentée sans fla-flas, les personnages mènent une quête de bonheur toute simple et ont envie de rêver leur vie autrement que celle qui leur est tracée d’avance, pour conjurer le sort.
Un portrait sans complaisance de la complexité de l’âme et du sentiment amoureux. Même s’il y a deux personnages pour qui les rêves se réaliseront en quelque sorte, je suis demeurée triste, si triste, peut-être parce que je m’identifie plus au troisième…Bien vu les blessures et les revers qui laissent des cicatrices, comme quoi on en sort jamais tout à fait indemnes.
Je soigne les miennes.