lundi 30 juin 2008

Lapin

Me suis souvenue d’une anecdote en lisant ceci :
http://rue89.com/et-pourtant/bonnes-et-mauvaises-manieres-les-nouvelles-regles
J’aimerais poser une question à voix haute; qui est-ce qui s’est déjà fait poser un lapin avec le prétexte suivant; je me suis fait voler mon agenda!
Ça m’est arrivé. L’oublier quelque part ou le perdre, passe encore…Mais se le faire voler sous-entend qu’on est une personne teeeellement importante que son agenda vaut à lui seul son pesant d’or! C’était une manière de se mettre en évidence, de marquer une certaine distance. J’avais d’ailleurs refusé de redonner mes coordonnées, hé! ho! on a sa petite fierté! Ça m’avait amusée à l’époque, aujourd’hui je soupire. Je trouvais l’idée saugrenue mais elle avait le mérite d’être originale. Suis-je si naïve?

samedi 28 juin 2008

Franc parler

Cet article de Libé du 11 juin «Flamme forte» qui dresse le portrait de Thérèse Clerc, m'a fait sourire ce matin.
http://www.liberation.fr/transversales/portraits/331179.FR.php
Je me dis qu'à 80 balais, nommer les choses par leur nom et évoquer simplement l'essentiel des relations humaines pour tout ce qui concerne les préoccupations de la vie de tous les jours est tout de même appréciable.
La peur du changement est le début de la vieillesse, parce que cela implique qu'il faille aller de l'avant, et l'avant quand on est si près de la ligne d'arrivée peut faire vraiment craindre le pire, mais il s'en trouve pour ne pas se laisser démonter et vouloir aller toujours plus loin. Ça vaut bien des décorations!
Pour ceux et celles que ça intéresse davantage il y a cet interview sur dailymotion:
http://www.dailymotion.com/video/x5576u_therese-clerc-tele-libre_news

mercredi 25 juin 2008

Lights off

La fermeture prévue pour début août de Chez Phos dans le quartier côte-des-neiges à Montréal est une bien triste nouvelle et semble se faire sans grand tambour ni trompettes. Ma belle-fille y travaille et c’est le seul endroit dans ce quartier (qui n’est pas le mien mais où je me rends relativement souvent) où nous pouvions louer des bons films. Autre déception, c’est que la famille a un abonnement (et il reste une vingtaine de films sur la carte) mais ils n’ont pas prévu de remboursement…On peut toujours aller à la succursale de Saint-Lambert… Ouais, me semble.

Exquise élégance

Cohen hier soir, c’était délicieux. Il n’y a pas vraiment d’autre mot pour qualifier un ensemble si doux et si harmonieux. Cette voix, caractérisée par des basses vibrantes berçait la salle de la Place des Arts.
Le choix des chansons fut judicieux; ballade à travers les époques que les mélodies nous font revivre, un brin nostalgiques et parfois subtilement réarrangées pour soutenir le léger off beat du géant. On lui pardonne tout, sans concession. Et puis, il ne pouvait tout de même pas toutes les faires…quoique…
Le silence se fait bloc quand, à deux ou trois reprises, il récite un texte seul au micro. Tel que dans une prière, les mots se fondent les uns dans les autres et nous donnent envie de nous abandonner. Amoureux des mots qu’on aime aimer, c’est à l’essence même de la vie qu’il nous convie. Est-ce le langage de la musique qui est à ce point universel, ou bien ce type qui nous met en présence de tant de lumière et de beauté…
C’est cela aussi vieillir; revenir à ses premières amoures…Et la poésie et Cohen c’est une union pastorale car c’est en toute simplicité qu’il ouvre son cœur comme pas un. Forcément cela interpelle et d’un tel âme à âme, le plaisir se conjugue à l’unisson.
Il m’a un peu fait penser à Woody Allen que j’ai eu la chance de pouvoir entendre cet hiver au mythique Café Carlisle à New York : assurance tranquille qui prend son pied à jouer dans le silence et la sérénité, à l’abri de l’agitation. Il n’y a rien à redire, sinon que tout cela donne la sensation que la vie vaut vraiment la peine de nous donner du mal si on est pour parvenir à ces instants fugaces et délicats de bonheur.
Certaines de ses interprétations font carrément frissonner et j’ai perdu le fil de l’ordre dans lequel il a enchaîné. Envoûtée, hypnotisée, je ne sais plus avec quoi il a débuté et terminé tant chaque début de chanson donnait la sensation que le temps était suspendu. Fascinant personnage dont la présence touche, interpelle, même jusque tout en haut de la mezzanine. Effaceur de mémoire qui laisse autant de place au passé qu’à l’avenir, il panse aussi les plaies.
Je me disais en l’observant qu’il possède le charme fou de ceux et celles qui n’ont plus rien à prouver. Ce n’est pas une question d’assurance, c’est de doute dont il est question : il est tout simplement là, humble, entier et généreux. Il était en forme pour donner autant, presque trois heures de prestation. À 70 ans et des poussières, il enfile et ôte son chapeau avec les gestes d’un gentlemen, se dandine légèrement et sourit beaucoup.
Merci Monsieur Cohen.

samedi 21 juin 2008

Vrac du samedi

Agréablement surprise de découvrir que les critiques en bonne et due forme existent, celle que Juliette Ruer fait du film «The Love Guru» vaut la peine d’être entendue. C’est clair, net précis et au moins on sait à quoi s’en tenir. Yé!
http://moncinema.cyberpresse.ca/bandes-annonces/visionner/791-Le-gourou-de-lamour.html
À ce propos, au-delà du scato et du vomi, je me suis quand même amusée au visionnement de «99francs». Les effets visuels sont bien foutus et à mon avis, il réussit à dénoncer ce qu’il illustre, ce qui n’est pas nécessairement évident. La seconde fin est trop cul-cul et c’est une erreur de l’avoir mise mais bon, j’ai apprécié que l’on dépeigne cette décadence tellement prétentieuse du milieu (qui ne vaut pas seulement pour la pub mais aussi dans le cinéma et la tv quand à moi…).

Je suis aussi tellement d’accord avec ce qu’écrit Louis-Gilles Francoeur dans le Devoir d’hier (article : Que restera-t-il du Québec naturel dans cent ans?). Notamment quand il écrit que nous construisons de manière hypocrite des biodômes au lieu de s’occuper réellement des problèmes de préservation de l’environnement et des animaux qui tentent d’y survivre. Belle réflexion, j’aime cet esprit qui erre devant les paysages qui défilent. Je crois que les meilleures idées viennent comme cela. Pour moi en tout cas.
Un biodôme est un zoo design, je refuse d’y mettre les pieds, c’est le summum de la cage dorée. Pas la peine d’aller voir des organismes vivants en captivité, je peux toujours regarder des photos et l’imagination fait le reste. Dans la nature, ça prend beaucoup de temps de contemplation avant de pouvoir apercevoir une biche au détour d’un sentier. La patience et le respect de l’environnement c’est aussi ça, en vrai.
Et puis, je fais beaucoup de route et j’ai toujours redouté les rencontres inopinées avec des bêtes. J’ai évité de justesse un gros ours noir sur la 15 sud, l’été dernier, j’ai eu des frissons pendant longtemps à l’idée que j’aurais pu le blesser à mort et prendre le champ méchamment par le fait même…

Abonnée à la liste d’envoi de «48th parallel»; http://www.48thparallelproject.com/, je suis toujours étonnée de constater à quel point elles sont toujours actives et créatives. Contrairement à ce que d’aucun pensent, le féminisme n’a pas pris du recul, c’est le backlash qu’on lui a fait qui a pris les devants. C’est un peu plus que le verre à moitié vide ou à moitié plein, c’est une question de point de vue. Il n’y a pratiquement plus de regroupement homogène mais les femmes n’en pensent pas moins. Et ne venez pas me sortir l’opinion de jeunes filles qui ne se sont pas encore frotté au marché du travail, ça me donne de l’urticaire.

Dans un tout autre ordre d’idées, finalement, j’ai tellement hâte d’aller voir Cohen...

vendredi 20 juin 2008

Filo (101)

J’aime penser que nos petits gestes font une différence. J’aime l’idée de penser globalement et d’agir localement. J’aime parfois mettre un petit grain de sable dans l’engrenage. Je résiste. À quoi? À tout ce qui menace de nous bouffer tout cru.
Quand je peux, je m’approvisionne dans les petites quincailleries, au lieu des grandes surfaces. Ma préférée; Chez Filo, rue Saint-Laurent. Charles, le fils du proprio est vraiment sympathique et très réceptif. C’est pas seulement qu’il soit né le même jour que moi, mais il prend le temps de discuter. J’ai souvent passé des demi-heures là et il semble bien connaître sa clientèle, certains même par leur prénom. Il va de conseils en blagues et de taquineries en questions pertinentes. Il a un avantage net c’est qu’il peut confectionner des pièces en métal sur mesure à l’arrière-boutique. Un fin mélange d’amas de bouts d’acier de toute sorte, d’outillage patinés par l’huile et le temps. J’arrive avec mon petit dessin, on discute, on améliore, il propose et on poursuit notre discussion là où on l’avait interrompue. Parfois c’est de politique, parfois d’engagement social, parfois de philosophie et parfois c’est de techniques pour se débarrasser de souris. Éclectique et discontinu comme la vie.

mercredi 18 juin 2008

cinéma (exaspérant) d'été

Hier soir je suis allée voir le film «Le cèdre penché», à Excentris...Je me suis royalement emmerdée. À contrario des critiques que j'avais lu; j'ai pas trouvé que les comédiennes étaient bonnes. Il y en a une qui fausse comme une casserole. Cherchez le scénario: on erre et ça m'a tapé royal sur les nerfs. J'sais pas, j'ai pas vraiment embarqué, l'ambiance m'a parue faire défaut. Les images sont parfois intéressantes mais bon dieu qu'il manque de rythme! O. Trembaly écrivait que c'était prometteur... Avec des promesses comme ça, on a pas besoin de se faire des accroires...

La semaine dernière je suis allée voir «the 4th life» au cinéma Du Parc. Je ne comprends pas comment un tel film, qui, en ce qui me concerne, est à ranger au rayon des films amateurs, se retrouve dans une programmation? J'ai quitté avant la fin, vraiment pas mon genre. Normalement je tiens bon jusqu'au générique, même si tout me semble insupportable, question de principe, j'aime bien avoir le coeur net quand je me fais mon opinion mais je dé-tes-te les films glauques. Celui-là en est un vrai.
Je n'avais pas aimé, pour cette raison; «Continental, un film sans fusil». Cette fois-là par contre, rien à redire du jeu des comédiens: impec. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi on a du mal à lire des critiques en bonne et due forme à en croire ce qu'on lit tout est génialissime, fabuleux, fantastique, étonnant et extraordinaire, mais ils ne nous fournissent pas la substance qui vient avec pour le trip.
Je me demande parfois si on ne vit pas dans un monde jovialiste. Ça me fout les jetons. Pire; complaisant. Où sont ceux qui n'aiment pas systématiquement tout et qu'on aime détester en retour, ceux qui osent varloper sans peur et sans reproches? En tout cas, ceux qui ont une opinion autre que: ...Bravo, c'est un bel effort, vous vous qualifiez, l'important n'est pas de gagner mais de participer..

Certainement pas ici en tout cas, ça se serait su.

mercredi 11 juin 2008

On jase là…

Décidemment nous vivons une époque formidable à en croire ce qu’on peut lire ces jours-ci. J’attends mi-figue, mi-raisin le jugement du tribunal sur la question d’interdire au monde entier l’usage du terme lesbienne pour cause de tort fait aux habitants de l’île de Lesbos…(soupir). Le plus incongru tient plutôt dans la phrase : je suis lesbien, si vous voulez mon avis. Quand on a un peu d’imagination pourquoi pas lesbotienne et lesbotien? Et puis, quand on accorde de l’importance à ce genre de revendications, me semble qu’à côté de ça, la faim dans le monde et les problèmes d’eau potables c’est de la petite bière…Ce qui m’étonne le plus ce n’est pas que ce genre de requête a été déposée, c’est qu’un tribunal l’a jugé recevable.
D’après un article paru là :
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20080610.OBS7874/
ouverture_du_proces_lesbos_contre_lesbiennes.html
Mais la vraie alternative vient d’un dénommé Orsi dans la section réactions;
«Il n'ont rien compris à la mondialisation ceux-là, c'est pas l'interdiction du nom qu'il faut demander, c'est au contraire de toucher des droits d'auteurs et de copyright sur toutes les publications et les gens qui emploient ce mot !»
Soyons de notre temps!

samedi 7 juin 2008

Du® retour

Contraste entre le frais et humide du fond de l’air de Montréal et le climat chaud et sec de cette fabuleuse île Tunisienne. Djerba la douce fut venteuse. Le temps était plutôt instable mais si agréable. Se faire picoter la peau par le sable chaud qui se soulève en fin d’après-midi…no problémo.
Un moment fort? Ce barbe-cul improvisé sur la presqu’île des flamands roses (pourquoi flamands roses? Parce qu’il s’en trouve à migrer surtout à l’automne et parce que l’on surnomme les touristes de la sorte pour leur empressement à se faire cuire par trop de bronzette…). Bref, notre hôte nous a emmenés avec son camion à travers les dunes ensablées. Deux milles touristes y débarquent tous les jours en échange d’une forte somme pour une excursion express…Deux heures de navigation à l’aller, deux heures sous les baraquements pour un couscous très moyen et hop! Re-deux heures de bateau. La règle pour ces compagnies prévoit qu’ils doivent avoir quitté les lieux au plus tard à 14 heures. On s’y est rendus vers les 15heures, l’endroit était complètement désert. Le bout du monde, vraiment, à faire pâlir d’envie tous les Gilligan’s…
On s’est fait de l’agneau, des merguez, des légumes, une tonne de harissa et une petite sieste. Le garçon de Mourad courait dans tous les sens, ils venaient (lui et son copain) de terminer leur année scolaire. C’est un merveilleux terrain de jeu pour des jeunes de quinze ans. À ce moment-là, précisément, le bonheur ressemble à courir jusqu’au bout du quai et se jeter à l’eau en riant.

Il y a 365 mosquées sur l’île de Djerba. Comme autant de jours. En compagnie d’un chauffeur de taxi amoureux épris de son île, on a pu en visiter deux, désaffectées et grimper tout en haut d’un minaret pour contempler la vue des alentours. Par contre on a raté La Ghriba, ils devaient fermer à 18h alors qu’à 17heures trente ils mettaient la clé dans la porte…un peu frustrant…

Un jour, nous nous sommes secoués pour être à Houmt Souk avant la fin de l’avant-midi. Nous n’avons pas été déçus de la criée aux poissons. Trois anciens juchés sur des chaises au-dessus de tables sur lesquelles les poissons s’alignent mettent aux enchères les prises du jour. Ça négocie, ça marchande et ça vend. De toute beauté. Nous avons acheté les nôtres au comptoir juste à côté parce que mon arabe est relativement limité et que nous possédons une connaissance très approximative à l’identification des poïkilothermes.
Ça les a fait bien rire que nous ne sachions pas faire la différence entre la chair d’une plie, de la dorade et du mérou. N’est pas né au bord de l’eau qui veut.
Plus frais que ça tu frétilles. Une escale chez «Ramène ton poisson et je te le fais griller», nous a permis de goûter à La Vérité avec un grand V et donné des forces pour un petit peu de soukaillerie de l’après-midi.

Le plus agréable? Traînasser au centre de Midoun, jour de marché. De thés à la menthe rehaussés de pignons ou d’amandes au grand crème siroté sur la terrasse du Lothophage, voir déambuler les passants qui s’affairent au croisement de ce carrefour, espérant faire ou avoir fait une bonne affaire.

…et tant d’autres images composées de sons de couleurs, de parfums, toutes et tous inimitables et incomparables.