lundi 6 décembre 2010

Je suis féministe

Pourquoi est-il si important de ne pas craindre de se dire féministe? Aujourd'hui, tout autant qu'hier, la posture est controversée. Mais encore?
Je m'explique mal comment l'idée du féminisme demeure si difficile à accepter pour le commun des mortels, lire, le plus souvent certains hommes. Mais il faut savoir aussi que, selon mon expérience, et c'est bien malheureux à écrire, se sont souvent des femmes qui ont douté de mes compétences en matière de travail non traditionnel...
Il me semble que les luttes des femmes ont toujours visé plus de justice sociale, plus d'équité, plus de partage, plus de respect des droits humains (je souligne humains à grands traits), and so on, comme dirait l'autre.
Qu'est-ce qui est si menaçant là-dedans?
Malgré l'évidente disparité entre la qualité de vie des femmes et des hommes, des conditions d'emploi, de la lourdeur des tâches qui perdurent, on s'acharne à vouloir faire dire le contraire à des études, des recherches...
Il n'y a rien de plus réfutable qu'une analyse, qu'une statistique.
Dans la vraie vie en vrai, j'ai travaillé le plus souvent qu'autrement dans des univers majoritairement masculins. Dans la vraie vie, j'ai été le plus souvent qu'autrement bien accueillie. Sauf que.
Je passais mes journées à faire de la sensibilisation et à expliquer, voire justifier ma présence, mon travail, mes façon de faire. À répondre aux questions. Et encore, cela dans une société soit-disant ouverte. Mais il y a des jours où on en a marre et il y a des jours où on aimerait ne pas avoir à faire de l'éducation, de la sensibilisation. Il y a des jours où on aimerait que notre présence soit «normale». Ces jours là, on croise des gens qui désapprouvent notre attitude, nos choix, nos méthodes. Ces jours là, on imagine à peine ce que c'est que de vivre dans une société où il faut se battre pour survivre. Ces jours là, on s'imagine en dehors de notre petit univers clos et on se dit que les femmes sont vachement loin d'avoir atteint la parité avec les collègues.
Voyez les serveuses et les maîtres d'hôtels. Les travailleuses en garderie et les gars de la construction; trouvez vous ça normal qu'un gars qui monte des cloisons gagne plus que la fille qui éduque nos enfants? Pas moi. Trouvez-vous ça normal que les principaux décideurs (finance, politique, etc.) soient majoritairement masculins? Pas moi.
Remarquez également que ce ne sont pas les hommes qui se bousculent au portillon pour les jobs qu'occupent traditionnellement les femmes (éducation, travail social, garderie, etc.). Moins payant et moins valorisant?
Je ne dresserai pas la liste ici de toutes les raisons pour lesquelles je me proclamerai féministe jusqu'à mon dernier souffle mais tant et aussi longtemps que je pourrai, je défendrai la veuve et l'orphelin.
Les femmes font preuve d'une humanité exemplaire. Ce sont majoritairement elles qui font du bénévolat, qui travaillent dans des organismes sans but lucratif, à la défense des droits des démunis...Elles sont multitâches et multi-générosité. Aimons-les donc.


mardi 26 octobre 2010

Ne jamais avoir d'attentes.

La question est: devrais-je nommer cette artiste dont j'ai détesté le spectacle? Je ne pense pas, puisque mon avis compterait de toute façon pour des prunes et que malgré tout, je ne tiens pas à ce que son nom soit associé à ce que je m'apprête à écrire. Parce que c'est désolant.
J'avais lu des critiques, relativement mauvaises. Je l'ai vu l'an dernier ou je ne sais quand, faire un excellent numéro dans un spectacle. J'avais envie qu'elle me surprenne, me transporte, me choque ou mieux, m'émeuve.
Rien.
Non, plutôt si, elle a réussi à m'irriter. Principalement à cause de la prétention.
Fille de deux illustres parents, talentueuse et wannabe artiste confirmée. Enfant gâtée, assurément. Rien ne passe, ni dans les choix de mise en scène, ni dans le déroulement des «pièces» musicales, aucune histoire à nous partager. Mauvais choix de projections, mauvaise réalisation de ces mêmes projections, mauvaise représentation de calibre scolaire.
Et même sans histoire, du déconstruit aurait pu faire transparaître qu'elle assurait le lien entre tout cela...si elle avait été incarnée, sauf que pour cela, il aurait fallu qu'elle livre un peu de son âme. Ce qui ne fut pas fait. Pas de magie dans ce spectacle parce que pas de générosité. Quand on prend le parti de ne pas jouer la carte de l'esthétique et de la séduction il faut au moins offrir quelque chose. C'est comme si elle n'avait absolument pas besoin de notre amour, de notre appréciation, qu'elle se situait, indifférente, au dessus de ces considérations. À un point tel que peu d'espace est accordé à la possibilité d'applaudir puisque les morceaux s'enchaînent les uns aux autres, la plupart du temps. Pourtant nous sommes conviés à être témoins et il n'y a rien qui puisse capter notre attention, maintenir l'intérêt. Tout est décousu.
Je me suis demandée pourquoi j'avais tant l'impression qu'elle avait fait mille compromis, marché sur des oeufs, pantin dont on aurait trié les ficelles. Aucune maturité. Pourtant, dans une carte blanche me répétais-je tout au long, on se fait plaisir, non? là, on a l'impression qu'elle fait plaisir à sa maman, à son papa, et pour mal faire, il paraît qu'ils étaient là tous les soirs...Elle aurait vraiment intérêt à s'en affranchir.
Les collaborateurs viennent ici ou là, faire une petite prestation sans que rien de tout cela ne s'inscrive dans rien. Ils auraient très bien pu ne pas être là, au bout du compte ça nous est égal...
Tout au long, j'ai éprouvé un profond malaise. Parce qu'il semble tout de même qu'elle aie des talents mais pas dans ce contexte...J'avais envie de crier: keep it simple! De deux choses l'une; soit le public est complaisant ou bien il gobe tout ce qu'on lui présente, sans se poser de question et en trouvant tout génial.
À mon avis, elle a énormément de croutes à manger et il ne suffit pas d'avoir passé sa vie à côtoyer des artistes pour en être. Il faut que ça vienne des tripes. Là, aucune urgence, aucune nécessité, que de la gratuité, que de la fatuité.
Et d'ailleurs, ces images projetées à rebours ne mène nullement vers l'avenir, ne font pas de sens. Sa musique est à l'état embryonnaire, trop marquée par le style de son père et la noirceur de sa mère. Elle ne s'est pas du tout trouvée et elle ne nous perd pas avec elle, nous la voyons se noyer (et cela, même de manière indéfinissable) et assistons impuissants à ce naufrage.
Dommage, vraiment dommage.

lundi 25 octobre 2010

Cohérence

J'aimerais bien que l'on m'explique en quoi cette construction si moche à venir dans le quartier s'intègre à l'architecture des environs?
Déjà, les mauvaises idées vieillissent mal et esthétiquement on en paie le prix à Montréal. Mais tout de même, ce type de mocheté devrait être interdit. On habite vraiment une ville donnée aux entrepreneurs qui ont des contacts. En refaisant faire la brique d'un édifice dont nous sommes propriétaires, nous avons dû justifier (auprès de la ville de mtl) en quatre exemplaires le fait de vouloir remplacer les allèges en bois sous nos fenêtres par des allèges en pierre...
Pendant ce temps, des petits cocos achètent des terrains ou mieux des taudis, les laissent pourrir, les démolissent pour construire des horreurs.
Ensuite, on dira que le paysage est laid.
Le disparate est le trait distinctif de cette ville. Au lieu de s'améliorer et tenter de rendre le tout un peu plus homogène et agréable à vivre on s'entête à poursuivre et et construire des cages à poules. Ben coudonc, ça doit être payant et de toute façon, tout le monde s'en fout.

samedi 23 octobre 2010

De choses et d'autres


Joli samedi. J'ai mal au crâne parce que je ne dors pas suffisamment.
Urgence de vivre? Ça m'étonnerait. mais avec moi, on ne sait jamais.
Je termine ces jours-ci un long, très long travail.
Il y a ce vertige d'aboutir et cette fatigue de ne plus saisir la pertinence quand ça fait trop longtemps qu'on ronge le même os.
Il y a la vie qui suit son cours et le cours des jours qui se suivent mais ne se ressemblent pas.
J'aimerais bien raconter ce parcours.

Ça commence avec l'excitation, les idées qui fusent, le défi exaltant à relever.
Ensuite viennent les semaines de défrichage. On cherche, on pioche, on creuse.
Toute nourriture est bonne.
Justement à force de si tant et bien chercher on trouve des choses.
Ce que l'on déniche est parfaitement adéquat.
Tellement bien foutu qu'on se demande ce qu'on pourrait bien y ajouter, si tant est qu'on aille encore envie de le faire.
Alors on se questionne, on se remise en questionne (comme aurait dit Marc Favreau).
On se met malgré tout au travail.
Malgré la faim, la peur, le froid et l'abandon.
On travaille d'arrache-pied pour pelleter des nuages. Sans relâche. Au point de disparaître de la vie courante. L'ombre de son ombre, toujours devant la lumière blafarde de l'ordinateur et la machine toussote à force de se faire pousser dans le dos.
On installe un coussin pour le chat, juste à côté du clavier parce qu'après des semaines de ce régime, il a enfin compris que c'est là que ça se passe.
Milliers d'heures de cliquetis mixées avec des milliers de soupirs du félin qui se prélasse.
Drôle de mélange de réalités parallèles. C'est en quelque sorte mon avenir qui se joue, là, pendant que c'est sa vie de chat qui se poursuit, entremêlant les rêves et le sommeil profond.
Mais bon, pendant qu'on ne répond pas aux questions de ceux et celles qui se demandent ce qui nous motive à faire «ça» (parce que franchement, franchement, on ne le sait même pas nous-mêmes), on continue.
Et puis vient la vie avec ses petits airs sournois. Elle se fait tentante. Elle se met sur son 36, juste pour faire chier.
Mais on baisse la tête, on serre les fesses, on fait comme si on ne l'avait pas vue et on poursuit.
Tous ces mots qui s'alignent donnent le tournis. La page blanche est loin, très loin derrière. Vague souvenir de ce qui était en gestation hier et qui se fait aujourd'hui grand projet fendant. C'est là qu'on coupe, on commence à trouver que ça tourne les coins ronds. Toute cette désorganisation en vrac ne ressemble en rien à ce qui voulait être exprimé au départ.
Les couteaux volent bas, ça joue du option-C, option,-X, option-V on crée des documents qui se nomment «coupé provisoirement» juste pour réserver ce qui alourdit la sauce. Après ce sont ces documents nommés qui se retrouvent dans des dossiers datés, qu'on n'ouvre plus.
Ah oui, il y a aussi ces dossiers «références», qui se multiplient et prennent des proportions alarmantes. On fait des back up, juste au cas.
Les mois passent, les saisons se succèdent et on est toujours là, bien loin du point de départ.
On ne sait plus si c'est dénaturé ou bien amélioré, on se demande si le changement est interne ou bien externe mais on passe inlassablement à la question suivante.
On commence à ne penser qu'à une chose: aller au bout de cette histoire. La persévérance nous y conduit et on frôle la ligne d'arrivée mais en chutant un peu, si peu, suffisamment pour ne plus savoir si on aura la force de continuer. On cherche appui, n'importe quel appui pourvu qu'il tienne, minimalement.
Le temps est suspendu et l'éternité est là, en soi, autour de soi.
Ce moment où tout peut basculer s'empare de nous, parce qu'on meurt un peu en achevant.

Dans quelques semaines je serai une nouvelle personne, ni mieux, ni moins bien. Différente parce que délestée c'est tout. Entretemps, je finalise comme on dit et je dépose.
Ensuite, je fuis, je pars, je cours, je vole pour voir un peu d'ailleurs si j'y suis parce qu'au retour il y a ma vie qui m'attend et je ne sais vraiment pas de quoi elle sera faite, alors je suis mieux d'être prête, propre et disposée.




dimanche 3 octobre 2010

Sans bruit

Ils sont arrivés. Ils ont acheté les maisons à fort prix. Ces humbles maisons d’ouvriers construites sur un sol argileux sur des terrains bien souvent exigus. Ils ont fait exploser les taxes et garni les coffres de la ville. Ils font rouler l’économie comme des bulldozers dégoulinants d’or. Les oiseaux se sont tus.

Il y a plus de vingt ans que j’habite sur le plateau Mont-Royal. Il est vrai que j’y suis arrivée d’abord par choix; parce que le logement (une coopérative d’habitation) était abordable et que je souhaitais m’établir dans un quartier, sur une rue, dans un logement pour longtemps et me faire un environnement sain, sécuritaire et paisible.

Mes voisins d’alors étaient des vieux, des jeunes, des artistes. Les vieux ne faisaient pas trop de bruit et assuraient une veille incomparable, ils recueillaient les chats errants et nourrissaient les moineaux. Les jeunes et les enfants jouaient dans la ruelle et les artistes tenaient parfois des fêtes d’où on pouvait entendre sonner de la musique.

Quelques vieux chars se stationnaient sur la rue, des «minounes» bringuebalantes et rouillées. Le quartier était tranquille et les jours se passaient sans trop de heurts.

Un jour, une vielle est morte en face. Son duplex s’est vendu 59 000. Je l’aurais bien acheté mais je n’en avais pas les moyens. Puis une autre est décédée à côté. Les nouveaux voisins sont débarqués avec plein de projets en tête, notamment de tout rénover. Pendant des semaines et des semaines ils ont scié, arraché, jeté, abattu, démoli… et reconstruit.

Ça a donné l’idée aux autres. Les hangars (véritables soi-disant «niques» à feu, comme on disait en Québécois) ont été démolis. Pour faire place à des rallonges.

Alors les voisins; ceux au sud, ceux au nord et ceux à l’est ainsi qu’à l’ouest ont eux envie eux aussi d’agrandir leurs maisons. Ils ont construit des rallonges, des terrasses, des étages par dessus, autour de leurs petites habitations, puis des terrasses desquelles on peut maintenant entendre le bruit tonitruant provenant des enceintes sans fil, les beaux soirs d’été. Les vieux sont morts, un à un. Les jeunes sont partis parce que les loyers coûtaient maintenant trop chers.

Ma voisine immédiate l’année où elle a acheté a abattu un arbre centenaire pour faire suffisamment de place pour une piscine creusée dans sa cour. Il n’y a plus de cour, simplement une piscine creusée à 15 pieds de ma fenêtre de chambre et son moteur qui roule de mai à octobre (inclusivement) tous les jours de l’année. Les effluves de chlore et les milliers de litres d’eau rejetée dans l’aqueduc, on en parle même pas. J’ai renoncé à l’idée d’aller relaxer dans mon hamac à l’extérieur les jours de chaleur. À l’époque j’avais tenté de faire évaluer le niveau de bruit par un inspecteur de la ville. Comme ils étaient deux (pour tout le territoire) et qu’un de ces deux là prend ses vacances l’été, le liste d’attente était très longue…

Il y a aussi les thermopompes qui gênent; assurant la fraîcheur l’été et la chaleur l’hiver. Ces nouveau propriétaires ont impérativement besoin de confort (au prix où ils paient leurs taudis), puisque dans une zone si densément peuplée et bétonnée, l’air devient rapidement irrespirable, alors ils s’installent des climatiseurs, ferment leur fenêtres et ne comprennent pas que le bruit en général peut déranger.

Et il y a les castor bricoleurs; ceux qui font du bureau la semaine et ont besoin de «gosser» pour se détendre les samedi et dimanche matin. Surtout les dimanches matin. Comme ils doivent travailler tout le temps, ils ne sont jamais chez eux pour cause de devoir payer une maison ou un condo à un prix devenu ahurissant.

L’autre matin (vers début juillet), une BMW s’est stationnée dans la zone des vignettes. Ce qui n’est pas exceptionnel en soi puisque maintenant nous avons des Mini Cooper, des Mercedes, des V.U.S.…Le nouveau propriétaire-voisin sud est arrivé : un Français (je ne sais ce qu’ils viennent découvrir du Québec sur le plateau (et à Mtl en général) puisque des Québécois il n’en a guère plus par ici, on se croirait plutôt dans une réplique de république Française…mais bon c’est un autre sujet en soi). Disons simplement que les Français en général ont de belles qualités, ils font des enfants, nous ont amené le bon pain, le goût des fromages, du vin et les épiceries fines…Mais revenons à mon nouveau voisin; sans se donner la peine de se présenter à nous, il a débuté des travaux de démolition et tout arraché dans le duplex. Il y a deux ans, une famille Canadienne avait effectuée les mêmes travaux, à l’époque ça avait pris quatre mois, ils avaient tout «reconstruit» à partir de la charpente mise à nu. Résultat? Ça fait des semaines et des semaines que ça dure. Ça pioche, ça tape, ça sacre, ça pisse dans la cour, ça scie et ça compresse (comme dans; ostie de moteur de compresseur à marde qui part le bal à 6h50 am et qui roule jusqu’à 16 heures).

Sans compter le merveilleux projet à quelques maisons plus bas. Ils ont tout démoli et gardé l’ossature et la façade (un truc extrêmement moche, d’aucun intérêt patrimonial). Alors ils tournent autour de ce maigre squelette depuis le 1er juillet. J’appelle cela de la rénovation à la mitaine. Au lieu de tout démolir et de reconstruire en solide sur des bases appropriées on déshabille pour construire par-dessus des structures bancales. C’est la façon de faire répandue sur le plateau. Vous me direz qu’est-ce que ça peut bien foutre?

C’est que, tous les matins pendant des semaines, nous nous réveillons au son du va et vient des camions qui reculent à une vitesse époustouflante dans la ruelle, arrachant la végétation au passage et rasant les chats, les écureuils et les enfants qui voudraient s’y trouver. Ils déposent containers, matériaux, échafaudages…Alors parfois, oui, je l’avoue, je souhaiterais que ces travaux ne durent pas aussi longtemps…Il paraît que nous en avons pour huit mois…

Et les chats, - l’avez vous remarqué ? - ont fait place aux chiens. Le propriétaire, pour une raison que j’ignore, possède en général un chien, plutôt qu’un chat. Cette bête autrement adorable fait comme son maître : elle jappe. Ce n’est pas dans sa nature particulière de le faire, elle a été élevée pour cela; défendre son territoire. Et comme c’est un des quartier, sinon le quartier le plus densément peuplé au Canada, les occasions d’envahissement sont fréquentes.

Ça, c’est pour le volet shift de jour. Pour le volet shift de nuit, on a le merveilleux stade McGill que l’on entend très précisément puisque des promoteurs brillants ont eu l’idée d’ériger des estrades. Il faut voir la hauteur de ces structures qui dépassent largement en hauteur les édifices environnants pour comprendre comment le bruit des hurlements de la foule peut percuter la montagne et rebondir dans les parages…Et nous entendons également les tours de machine qui proviennent du grand prix. Ces engins fort performants polluent non seulement l’air mais l’atmosphère. Mais bon, nous pouvons nous délecter des mille festivals dont l’animation nous parvient les beaux soirs d’été. Tintamarres et fêtards se donnent rendez-vous pour nous permettre de profiter d’activités épatantes auxquelles autrement nous n’aurions pas assisté.

C’est de la même façon que nous nous pouvons nous farcir vers les 3heures du mat, les délires des petits groupes complètement saouls qui sortent des restos et des bars, ils errent dans les rues tentant de retrouver leur bagnoles en riant à gorge déployée. Je ne suis pas contre le fait d’avoir du plaisir mais un peu de respect pour les résidents serait apprécié. Quand on fait le choix de ne pas avoir de climatiseur les soirs de canicule et que les cris provenant de la rue nous réveillent systématiquement c’est désagréable.

Oui, nous pourrions fuir, comme la plupart de nos voisins. Ils vont passer les w.e. à la campagne, au chalet ou à la mer. Mais nous n’avons pas les moyens de le faire. Savez-vous combien de gens ne peuvent quitter la ville (ou ne sont carrément jamais sortis de la ville) l’été et prendre des vraies vacances dignes de ce nom? Nous sommes plusieurs et nous gardons le silence.

Sans compter le fait que j’ai «la chance» de ne pas habiter en tant que tel près d’une artère commerciale alors je suis épargnée des bruits de camion de livraison dont les moteurs tournent à vide et des éclats de voix des fumeurs qui n’ont d’autre choix que de pomper l’air à l’extérieur…

Notre tolérance au bruit oui, forcément baisse, proportionnellement à l’exposition. Ce n’est pas que nous sommes contre le progrès ou le changement mais tout de même, peut-on admettre une fois pour toutes qu’il y a un sérieux problème. Les clés de la ville sont données aux promoteurs, aux constructeurs, aux spéculateurs, et il y a des conséquences à cela. Résumer la question en affirmant candidement que les bruits provenant des usines et des clochers d’églises s’est estompé (ce qui est, de plus, totalement faux) fait preuve d’ignorance et de désinvolture complètement déconnectées de la réalité.

Dans ces quartiers, la clientèle change. Les besoins changent et les modes de vie changent. Mais est-ce vraiment pour le mieux? Le livreur à vélo a fait place au p'tit gars qui vient pousser les feuilles mortes avec son engin dément. La balançoire a cédé l'espace à la piscine et le hululement de la corde à linge a été remplacé par la thermopompe. C'est le mode de vie 450 version compressée, comprimée. Chacun a ses bébèlles.

Vue la promiscuité, le nombre de mes voisins potentiellement dérangeants s’élève à au moins 20 à l’arrière et 20 à l’avant. Quarante personnes qui vivent les unes par dessus les autres augmente évidemment les chances de se nuire mutuellement.

En attendant, je prends mon mal en patience et je rêve du jour où je pourrai enfin avoir les moyens de déserter à mon tour ces environs qui deviennent chaque jour de plus en plus invivables. Pour aller où? Je ne sais pas, mais chose certaine, je mettrai préférablement des acres entre moi et le voisin le plus proche, au moins statistiquement, j’aurai une chance sur deux de ne pas tomber sur un moron.

vendredi 17 septembre 2010

Autres dossiers «pas d'allure»

Nous vivons dans un monde qui est parfois paradoxal. Les différents paliers de gouvernements se fendent en quatre (comme on dit; ils tentent apparemment, selon leur postures officielles) de favoriser le logement social.
Dans un quartier comme le plateau Mont-Royal, à Montréal (Québec, Canada), les maisons (à l'origine, des humbles demeures d'ouvriers construites sur un terrain argileux- donc instables et bancales, malgré toutes les rénovations qu'on voudra) sont victimes de leur popularité. Entendre; elles se vendent à des prix exorbitants pour ces qu'elles sont réellement. Résultat: depuis une quinzaine d'années, les habitants qui ont fait la gloire des lieux (artistes, vieux, gens ordinaires et autres) ont du déserter parce que les logements devenaient de plus en plus chers. Ça s'appelle de la spéculation immobilière et ça se passe dans tous les pays du monde.
Par ailleurs, pour éviter que les quartiers se vident de leur substance, on affirme officiellement qu'on a un réel désir de favoriser les logements sociaux.
À part les HLM et autres habitations ghettoisantes il y a les coopératives d'habitation. Dans certaines coopératives, un pourcentage de logements (très faible - on en convient) sont dits, subventionnés. C'est-à-dire que leur coût est ajusté selon les revenus des membres-locataires.
Ce genre d'initiative, peu connue, est inestimable pour les bénéficiaires.
Il n'en demeure pas moins que sans ces subventions, les autres logements demeurent à des prix forts concurrentiels du marché.
À mon avis on devrait encourager cela. Les personnes qui habitent dans ces types de logement se garantissent au prix d'efforts et d'énergie considérables une qualité de vie liée à une décence quand aux sommes que l'on devrait normalement investir dans le fait de se loger convenablement.
Or, il se trouve que les coopératives d'habitation doivent payer, annuellement les mêmes taxes que les propriétaires et propriétaires fonciers, qui eux, font un profit personnel et direct lors de la vente de leur(s) immeubles(s) ce qui n'est évidemment techniquement pas le cas pour les coopératives.
Ceci représente une somme astronomique déboursée annuellement quand on habite dans un quartier aussy Trendy que le plateau. Et qui compromet bien souvent les projets d'améliorations, de rénovation, d'agrandissement ou simplement de mise à niveau des édifices souvent en piteux état.
Qui défend les intérêts des coopératives d'habitation? Cela n'intéresse personne.
Pourtant, les organisme sans but lucratif ne paient pas de taxes pour les immeubles leur appartenant (malgré le fait que selon ce qu'en j'en sais, les municipalités voudraient bien mettre un terme à cette situation et renverser la vapeur...).
De surcroit, la Fechimm, censée représenter les intérêts des coopératives d'habitation de la ville de Montréal ne bouge aucunement sur ce dossier.
La situation est particulièrement préoccupante, sachant que l'on annonce de nouvelles hausse de taxes pour l'année en cours.
J'aimerais bien que quelqu'un m'explique cette logique de courte vue et hypocrite.

mercredi 15 septembre 2010

Besoin universel

Première confession; je suis une femme. Deuxième confession; il m'arrive de devoir utiliser les toilettes publiques. Troisième confession; je voyage fréquemment.
D'emblée; qui aime utiliser les toilettes publiques qui sont en général sales, inconfortables et exigües?
Je me demande vraiment qui sont ceux qui «pensent» la configuration des toilettes publiques, côté féminin. Pour la saleté, c'est à Montréal (Québec -Canada) que je l'ai trouvée, bien plus qu'ailleurs. Au moins, dans les pays où il faut payer pour avoir accès, l'entretien est assuré. Disons simplement que toute propreté étant relative, ici n'est pas le but de mon propos. (Tant qu'à moi, l'horreur est au café Leïca; que je fréquente assidument et dont j'apprécie l'ambiance, la nourriture et la clientèle mais dont l'état des chiotes ferait fuir qui ne connaît pas bien la devanture....) Et si on juge d'un établissement pas ses antres...
Mais tenons nous en à la configuration;
Imaginons que dans cet espace plus souvent qu'autrement réduit, on doive poser son sac, se dévêtir, s'asseoir (ou pas, c'est selon) ou du moins s'accroupir...
Neuf fois sur dix on ne dispose pas de suffisamment de place pour parvenir à fermer la porte sans essuyer avec nos vêtements les liquides qui suintent du bol.
Neuf fois sur dix il n'y a pas de crochet qui nous permette à la fois de suspendre notre sac (pour éviter qu'il traîne dans la saleté au sol) ET nos habits.
Neuf fois sur dix, on se cogne la tête à la porte pour pouvoir disposer de suffisamment d'espace pour manoeuvrer (je m'en tiendrai à ce mot).
Sept fois sur dix, il n'y a pas ou plus de papier ce qui nous oblige à devoir fouiller dans notre sac, posé je ne sais où, ni comment...
Le plus souvent nous nous exécutons de manière empressée (quand on sait vivre) puisque dans les édifices, neuf fois sur dix, les concepteurs ont pensé un nombre égal de toilettes pour hommes et pour femmes, dans un souci de non-discrimination fort probablement mais sans anticiper le fait que ces dames vont plus fréquemment aux toilettes que ces hommes et que ces dernières doivent disposer de légèrement plus de temps que ces messieurs.
Résultat; une longue file d'attente se forme en général dans, devant, autour des toilettes pour femmes tandis que du côté masculin la voie est le plus souvent libre.
Ce qui renforce un préjugé et une idée reçue générale, c'est donc bien long pour une fille d'aller aux toilettes...
Oui, c'est long mais c'est pcq les architectes sont trop cons pour prévoir un peu plus d'espace et d'unités...
Pour nous (les femmes) c'est ambiance toilettes d'avion 365 jours par année...

mercredi 4 août 2010

Je me souviens

Ai vu Memento hier soir. J'aime les films complexes. Celui-là exige que l'on soit quelque peu attentifs. En ce moment il y a controverse autour de la fonction du cinéma. À quoi sert le cinéma?
Je réponds; à rien, justement. Si on considère que c'est un art (parfois mineur, parfois majeur) il me semble qu'il serait souhaitable qu'il ne serve justement à rien de précis. L',art ne devrait jamais être considéré sous un angle utilitaire!
L'obligation de divertir nous vient des États-Unis. Pays que j'ai parcouru abondamment et qui m'étonne à chaque fois par son uniformité et son nombrilisme, le cinéma États-Unien m'ennuie, la plupart du temps.
Alors, j'aime les films qui me font rêver, ceux qui me font réfléchir et ceux qui me distraient. Or, la nuance entre la distraction et le divertissement est subtile, c'est le comique.
J'haïs les films supposément drôles (les comédies) parce que par définition lorsqu'on va les voir, on s'attend à rire et on est à 99,9 % du temps déçus.
En ce sens, je suis une vraie fille (reste à voir si je le suis dans le réel!?) J'aime les feel good movies finement menées, on s'attendrit et on passe un bon moment.
J'aime les films d'animation, les sciences fictions mais comme je ne carbure pas à l'adrénaline, je déteste les films d'horreur, les films «gore». Je ne rechigne pas à voir un bon triller ou un suspense. Tant qu'il n'y a pas d'effusion d'hémoglobine.
Avez vous remarqué combien la majorité des gens sont désensibilisés à la vue du «sang» ? Ça m'affecte comme si c'était du vrai et ne tentez pas de me dire que c'est du faux, j'ai déjà vu ça de près (le faux) et ça me faisait le même effet.
Tout cela pour dire que j'irai voir Inception très très prochainement. Aimerai-je cela?

mardi 22 juin 2010

Les amours vrais

Suis allée voir le film «Les amours imaginaires». Touchant. En fait, ce film ne peut qu'interpeller ceux et celles qui s'en sont déjà fait croire. Cela me rappelait bien des souvenirs; les petites barres au mur de la salle de bain; c'est moi.

Quel est pire revers qu'un amour à sens unique? On se sent moche, on se demande si un jour on pourra être aimé. On tente d'investir les autres sphères de sa vie, sans grand succès. Mais le pire, c'est le bellâtre qui nous fait croire (minimalement et en silence, la plupart du temps) qu'on a tout inventé. On n'invente rien, ou si peu. Ce personnage m'a agacée mais parce que j'en ai connu des comme ça. Ceux qui te laissent patauger dans le silence.

Des trop «mean» pour au moins te refléter que t'es pas si pire, que t'es pas si moche pour te faire au moins un petit compliment! et surtout, surtout pour apprécier le talent et l'énergie déployée!

Mais bon, ce jeune réalisateur très prometteur abuse des plans au ralenti ce qui alourdit un peu l'ensemble. Les extraits «d'entrevues» m'ont beaucoup fait marrer et particulièrement ceux de la jeune fille à lunettes, parce que je me suis reconnue et que ça fait aussi du bien parfois l'auto-dérision. Parce que le problème est l'inégalité.

Il est là, l'espoir, un jour on se réveille et on se dit que tant qu'on se respecte, on acceptera jamais plus d'être ignoré.

dimanche 6 juin 2010

Mountain View

...ahhhh, Mountain View, j'aimerais bien y aller un jour... En attendant, chère lectrice, cher lecteur persévérant(e) vous me lisez depuis suffisamment de temps pour savoir que je monologue bien contre moi en ces pages et les autres ne font que passer tandis que vous persistez. Soyez chou, laissez-moi un petit mot, un commentaire, dites-moi que vous n'êtes pas d'accord avec ce que j'écris! Si vous vous manifestez, je pourrai au moins être confrontée à cette idée de faire fausse route en pensant que l'espoir de dialogue est vain...
Et les autres aussi (dont ceux qui ne cessent de «taper» opium 37!) :)

Apple versus PC

Encore une fois on s'acharne à tenter de dénigrer Apple. On voit déferler ces vagues de dépréciation qui apparaissent à chaque fois que la compagnie lance un nouveau produit.
Après lecture de cet article j'ai envie de répondre;
À vouloir démoniser une compagnie qui n'a d'autres objectifs que de faire des sous c'est investir beaucoup d'énergie dans un faux débat, une lutte sans grand bon sens. Internet, ce n'est pas l'armée du salut. Et c'est tout sauf de gauche. Le reste, c'est du marketing. Du bon marketing et ce qui dérange chez les détracteurs d'Apple c'est la popularité des produits créés, l'engouement. On doit admettre que cette cie est à l'avant-garde des tendances…Ils sont forts.

Peut-on vraiment reprocher à des gens de préférer ce qui est beau, design, esthétique, épuré, et ce qui effectivement n'est pas accessible à tout le monde? Il y a un marché pour les produits de luxe comme il y a un marché pour les produits tendance. Est-ce bien, est-ce mal? Qui suis-je pour en fixer les limites? Demander à Apple de rendre ses contenus plus ouverts c'est comme d'essayer de convaincre un propriétaire de Volvo de le remplacer pour un moteur de Chrysler ou de Suzuki. Ça ne correspond ni à leur marché, ni à leurs voeux. Ils ont le mérite d'être clairs là-dessus.

C'est bien connu que si la majorité des gens se mettaient à acheter tout bio il n'y aurait pas suffisamment de nourriture pour tout le monde. Il y a certaines inégalités, certaines injustices qui sont cruelles mais le fait est que le web est soumis aux mêmes lois que le marché dans un système capitaliste. C'est le plus fort qui l'emportera même si ce n'est pas toujours social démocrate.

Entre nous, hors d'Apple, les contenus et les services ne seraient-ils pas de toute façon de plus en plus payants?

Concernant le fait que ses produits soient exclusifs, rien n'oblige une compagnie à rendre ses produits et accessoires compatibles avec tout ce qui se fait sur le marché. Et en fait de compatibilité, un pc reste un pc, beaucoup de possibilités dans l'absolu mais bien des ratés dans le concret à moins d'être un geek accompli et de pouvoir régler la machine quand elle toussote, je demeure avec Apple parce que je gère mon ordi comme j'entrevois une voiture qui démarre, beau temps mauvais temps et je ne veux pas nécessairement savoir ce qui se passe sous le capot.

Les grandes compagnies voudraient bien avoir le contrôle du net. Est-ce que ce serait préférable que ce soit Microsoft qui l'aie? À sa manière? Nah.

Franchement, je m'inquiète davantage de savoir que seront les contenus d'Internet qu'avec quels outils nous naviguerons demain. C'est la technique qui est en train de modeler nos possibilités de communications présentes et à venir. Des sites comme foursquare qui sont des mouchards qui relaient de l'information à je ne sais quels intérêts me préoccupent davantage.

Pour l'heure, tant qu'un outil me donnera la possibilité de dire ce que j'ai à dire et de lire le plus de points de vue différents sur une question donnée, ça me va.

Mettre son énergie à prouver quel est le plus fort est peine perdue, il y en aura toujours un qui sera pour une raison ou une autre supérieur jusqu'à ce que le suivant le supplante. Quand Apple sera restrictif au point d'avoir le contrôle sur les contenus…peut-être. Et encore, si ce sont les désirs de la majorité, pourquoi s'y opposer, acheter c'est voter et le peuple-consommateur fait ses choix. Pour l'instant (Apple et les autres d'ailleurs), ne font qu'orienter leurs clients vers des partenaires précis ou des compagnies et produits associés.

Un être humain normalement constitué n'a pas besoin d'avoir mille possibilités. Il peut aussi avoir le choix entre quelques alternatives. Ça choque peut-être l'occidental (ou le babyboomer?) qui veut tout avoir tout de suite, toutes les possibilités, sous toutes les déclinaisons, mais je ne suis pas certaine que ce soit vraiment nécessaire…?

En ce sens, oui, il y quelque chose de restrictif de contraignant dans leurs approches et leurs mises en marché mais au fond, à part pour les concepteurs, les bidouilleurs et ceux qui utilisent (dans tous les sens du terme) professionnellement la technique en question; le consommateur, lui, ne trouve-t-il pas son compte? À court terme du moins. Parce qu'à moyen terme c'est sain qu'il y ait de la concurrence et différentes visions qui puissent être représentées.

Je ne pense pas qu'Apple, tout puissant soit-il, menace réellement… La preuve, les compagnies planchent toutes sur des machines semblables au IPad et l'offriront pour beaucoup moins cher et des tas de gens les achèteront parce qu'elles seront moins chères…exactement ce qui s'est passé avec le ipod.

Ce qu'on ne peut certainement pas enlever à Apple c'est de séduire et de proposer des outils fiables et robustes en plus d'être vraiment vraiment sexy et ça, ça n'a pas de prix ;)




mardi 11 mai 2010

À bien y penser

À bien y penser j'ai bien aimé le film «Please give». J"écris «à bien y penser» parce que ce film n'a rien de racoleur et ne joue pas la carte de la séduction facile. Parce qu'il y a une humanité tendrement triste qui s'en dégage, qui nous reste pendue au bord des lèvres le lendemain et les jours suivants.
Nous étions avec deux jeunes dans la vingtaine qui n'ont pas du tout aimés. Finalement c'est un film pour adultes. Parce qu'il faut avoir été (ou être) écorché pour saisir la délicate profondeur de la réalisatrice et du scénario. Tout en finesse, les dialogues parfois qui font sourire accompagné d'un léger malaise.
Il y est question de vie, de mort, du sens, du don, des petites choses qui nous bouleversent. Il y a, dès le début du film, cette histoire d'aller voir les «feuilles». On trouve l'idée quétaine, ringarde, anodine puis on finit par s'émouvoir quand on y arrive.
Est-ce parce qu'il faisait gris et froid? Est-ce parce que je suis un peu plus vulnérable en ce moment? En tout cas, ce film est touchant comme la vie peut l'être.
Comme cette expo sur laquelle nous sommes tombés au 372 Ste-Catherine. J'aime beaucoup l'art cinétique et le travail de Zimoun me plait parce qu'il est simple, épuré et efficace. Je ne sais pas pourquoi mais je me sens interpellée par le bruit que font les choses quand on les détournent de leurs fonctions. Ça marche presque à tout coup. Il était à la PushGallery mais on peut voir son travail sur son site et il exposera ici et là.
Puis cette expo à la galerie SBC; «Pourquoi photogénique», m'a également intéressée. C'est un travail d'Emanuel Licha, qui nous met en contact (c'est le cas de l'écrire) avec une mise en scène plus vraie que nature. Celle d'un camp d'entrainement militaire en Californie qui est une reconstitution de ce que pourrait être la ville de Bagdad. Si j'ai bien tout compris, les militaires l'utilisent pour s'entraîner. Mais c'est le dispositif qui est intéressant, ce sont les coulisses qui sont évocatrices, autant pour le dispositif physique qui nous oblige à avoir un certain point de vue que les extraits vidéo. On s'y croirait, on y est.
Faire le tour des galeries de cet édifice est toujours intéressant, souvent surprenant. Je ne m'y rends en général pas pour une raison spécifique, sinon celle d'être disposée à recevoir.

vendredi 7 mai 2010

Poésie du vendredi

Je ne connaissais pas l'artiste Montréalaise Catherine Genest. J'adore cette poésie. Il y a énormément de créativité dans ce travail, inventivité et imagination sont au rendez-vous. Il me semble que le web devrait essentiellement servir à ça; promouvoir l'imaginaire, la folie et la poésie. J'aime beaucoup les illustrations de son livre de blagues, et les blagues choisies;
- Quelle est la différence entre la démocratie et le totalitarisme?
- Totalitarisme: Ferme ta gueule
- Démocratie: Cause toujours
Mais bon, comme rien n'est parfait, je l'ai découvert en parcourant curieusement les profils d'amis de mes amis sur le site de «réseautage social» que je ne nommerai pas. Je me demande; suis-je seule à être fascinée par tous ces visages et toutes ces images qui tiennent dans un petit carré en trouvant la chose assez absurde, surtout lorsqu'ils défilent anonymement...?

jeudi 29 avril 2010

Abjection

Que voilà un site intéressant; Art too bad to be ignored. On peut dire (et même écrire) qu'enfin, les jugements de goût servent à quelque chose. Débattre, l'air de rien, de «la beauté» et surtout de ranger dans la classe «laideur», des oeuvres est un brin visionnaire. Qui ne connaît pas (ne serait-ce qu'un tantinet) l'histoire de l'art peut savoir pertinemment que la production de certains artistes en leur temps était jugée vraiment moche et impertinente. Voilà qu'enfin on ose réserver un lieu, une adresse à ce qui ne cadre pas dans l'air du temps! Sommes-nous si tant obsédés par la beauté que les magazines à grand tirage veulent nous le faire croire? Je crois que oui, malheureusement.

Bravo.


Si je pouvais ici débattre de quoi que ce soit je relancerais aussi cette discussion sur l'art brut, à savoir est-ce que l'on peut considérer ce genre de production comme de l'art? C'était un non catégorique d'une prof en histoire de l'art avec qui j'avais abordé la question, qui ne put malheureusement aller plus loin...

Question qui embête un peu tout le monde. Quand on tente d'y répondre il faut nécessairement passer par la définition de l'état d'artiste…

Mais, est-ce bien raisonnable?

En tout cas, j'aimerais bien me faire une idée…J'ai jusqu'au 2 janvier 2011!

lundi 26 avril 2010

Question no. 3

Est-il légitime de critiquer quelque chose que l’on ne connaît pas? Cette question se pose particulièrement dans le cas des médias sociaux ou les nouvelles technologies parce qu’ils/qu’elles font partie de nos vies et que de cette façon nous croyons les connaître parce que nous en entendons parler tous les jours.
Or, ce n’est pas parce que nous entendons prononcer un mot que nous l’appréhendons dans son ensemble et que nous en connaissons les endroits et les envers.
Au fond, qu’est-ce que la connaissance de nos jours?
En avoir entendu parler? Savoir en gros ce que ça signifie? Comprendre comment ça fonctionne?
Pour émettre une opinion (qui va au delà du j'aime/ je n'aime pas) il faudrait peut-être réfléchir?

vendredi 16 avril 2010

Christiane Charette

Ça fait déjà un bon moment que je n’écoute plus la radio d’état en «Live». Trop de bla-bla, trop de sujets qui m’ennuient; par exemple une chronique des vins, une couverture d’événement anecdotique, du mondain, beaucoup de mondain…Une langue française qui fout le camp, une familiarité ahurissante, et des meilleures et j’en passe. Trop de détails m’exaspèrent. Notamment les «people» et les choses afférentes… Alors j’évite l’écoute de Christiane Charette qui me fait presque regretter M.-F. Bazzo, ce qui n’est pas peu dire…
Hier une amie me demande si j’avais entendu l’«entrevue» avec la Baronne de Rotschild… (entrevue du jeudi 15 avril 2010)
http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2009-2010/archives.asp?date=2010-04-15
- Non, évidemment.
- Tu devrais vraiment écouter ça, je n’ai jamais vu une entrevue aussi pourrie et ça fait pitié parce qu’elle se fait ramasser et on dirait qu’elle ne s’en rend même pas compte…
Je croyais que l’amie exagérait. Je me branche sur R-C. en soirée. (merci Internet d’offrir cette souplesse!). Et j’écoute. Au départ, visiblement tout ce qui intéresse Mme Charette est le rapport qu’entretient la Baronne avec le cash. Celle qui est soi-disant là pour parler de son livre se fait visiblement chier (excusez l’expression) mais elle commence au bout d’environ huit minutes à en avoir vraiment assez. Elle la reprend à qui mieux-mieux et finit par lui dire que si son interlocutrice lui posait des questions, elle aurait peut-être des réponses et elle lui dit; posez-moi telle question, allez, posez-moi cette question… Finalement obligée d’obtempérer C. Charette doit se résoudre à lui poser la dite question…La Baronne soutenant qu’elle est là pour des raisons commerciales (ce qui est tout de même bien vu, étant donné l’intérêt soutenu que son Intervieweuse porte aux choses mercantiles), réussit à ahurir Mme Charrette. En affirmant qu’elles ne se connaissent pas, qu’elle ne sont pas amies… Qui ne se contente de nommer au moins dix huit fois la Baronne (encore pire que dans l’excellente parodie qu’en avait faite Marc Labrèche dans le cadre se son émission 3600 secondes d’extase.
Bijou à voir sur Youtube: http://www.youtube.com/watch?v=fF0dVVNrWik
Bref, Mme Charrette, incapable de mener une réelle entrevue, se contentant de se limiter à des questions superficielles et anecdotiques ne réussit pas à intéresser son invitée, même lorsqu’elle fait allusion au passage de la Baronne sur un plateau de télé en France, celle-ci lui rétorque; je ne comprends pas à quoi vous faites allusion, posez une vraie question
…Finalement, je crois que cette entrevue devrait être citée en exemple aux jeunes qui voudraient faire du journalisme. Tout y est. Condescendance, ignorance, superficialité, et ma foi, un manque de finesse et d’intelligence.Ce qui me désespère là-dedans c’est que nos deniers servent à financer cela, que personne ne semble être à la barre pour assurer une qualité et une crédibilité, que l’on glisse, de manière bon enfant dans un ordre de laisser aller dans lequel on se conforte dans la mièvrerie et l’ultime platitude….Bijou d’insipidité.

Volet : «human Interest»
- «Combien de maisons avez vous?»
- «Quel âge avez vous?
- «Vous assumez votre graisse» (!!!!?)
- «Votre voix est exceptionnellement claire…»
- «Pour vous l’opportunisme est une manière de vivre…»
- «Vous avez une franchise par rapport à l’argent…»
- «Dans votre philosophie, il faut être amoureuse de cet homme là…»
(qui répond; - «autant que dans la votre madame …Je trouve insensé que l’on continue à poser ce genre de questions…enfin soyez raisonnable…»)
- «Gagner de l’argent est une affaire d’homme le dépenser est une affaire de femmes…»
(qui répond; vous mélangez un petit peu les choses, madame…»)
- «Il faut être capable d’affronter l’opinion des gens…»
Mme De Rotschild;
- «…pourquoi voulez vous que je dise le contraire de ce que je pense?»

Là on se retrouve à 9 minutes et la Baronne exaspérée nomme le livre qu’elle vient soi-disant défendre….

Volet : ce que je pense des jeunes filles
Mme de Rotschild;
- «…Sur Internet vous dites tout, on sait tout en trois secondes (…) Regardez aujourd’hui l’indécence de toutes ces femmes qui vont sur Internet…»
- «Si je comprends bien vous y allez, ou vous n’y allez pas … regarder ce qui se passe là….(…) Vous n’avez pas une page facebook au nom de Nadine de Rotschild…»

(elle ne comprend pas vite….)
Finalement à 10minutes quarante, Mme Charrette donne le titre du livre. Mais s’embourbe dans des allusions à une controverse…
Mme de Rotschild répond;
- « posez-moi une question directe, je comprendrai mieux…»
- «La question directe...euh, je fais référence à ce qui s’est passé sur le plateau de Laurent Ruquier….»
(méchante question directe, si vous voulez mon avis!)
- «Quand vous voyez des jeunes filles qui se font traiter de manière méchante, je dis attention mesdemoiselles, vous avez des tenues qui sont quand même provocantes…Alors là, j’emploie le mot provocante…(…)
C.C;
-«Et… euh intervenir sur la place publique dans un débat plus sérieux comme celui-là… euh vous trouvez ça intéressant? Vous aimez faire ça? (…)»
(alors là, qu’est-ce qu’elle croit? Que la baronne ne s’occupe que de mondanités en discutant de la pluie et du beau temps?! Question insultante et inutile!)
- «Ce n’est pas que j’aime… mais je vends un livre aujourd’hui madame! J’assume un rendez-vous commercial avec vous».
(L’air de dire, pourquoi m’avez-vous invitée au juste?!)
Malaise. C. Charette rit jaune et ajoute…«quand je dis franche, vous savez que c’est la première fois qu’un invité dit ça…»
(pourquoi, on se demande si elle croit vraiment que les gens vont la voir pour ses «beaux» yeux… ou sa «notoriété»….!)
- «Mais bien entendu, vous n’allez pas me dire que nous sommes amies, puisqu’on ne s’est jamais vues….»
Et C.C est piquée au vif dans son amour propre rétorque;
- «non, non, non, c’est pas vrai qu’on ne s’est pas vues, (elle bafouille) vous étiez déjà venue à Montréal et on avait fait une entrevue à ce moment là, mais….» «Et c’est assez cru quand même de le….»
(Visiblement ça n’a pas marqué la Baronne….;)
- «Et c’est vrai que c’est un rendez-vous commercial, je vends un livre qui s’appelle….»
(elle tente encore de la ramener sur les sujets de l’entrevue….On est à 13 minutes sur les 16 que dure l’entretien et on y est pas parvenu encore…c'est laborieux.)Elle persiste;
«Mais c’est vrai que c’est un rendez-vous commercial, je vends un livre qui s’appelle (…), mon éditeur m’a dit, mon attaché de presse aussi, vous devez aller parler à Radio-Canada, c’est une merveilleuse émission, ce que j’accepte et volontiers, d’ailleurs j’en suis ravie, mais ne me dites pas que nous sommes dans un débat d’amitié, alors quand vous me demandez si j’aime ça, ce n’est pas que j’aime mais je suis obligée de la faire. Grâce à Dieu vous me demandez de venir et j’apprécie infiniment mais si vous me demandez si j’aime le faire, oui, parce que j’écris et que pour vendre quelque chose il faut aussi être public.»
- «Alors l’allusion que j’ai faite au plateau de Laurent Ruquier, c’était un rendez-vous commercial aussi pour vous? »
(Mais où est-ce qu’elle va avec une telle réflexion sans intérêt…?)
La Baronne;
- «Quand on me pose une question je réponds, comme pour vous…»
C.C;
- «Mais c’est ça, ….Nadine de Rotschild, Baronne de Rotschild, pourquoi avez vous besoin de vendre des livres?»
(alors, là on revient à la case départ….)
- (avec un ton légèrement las….) «Mais madame parce que dans la vie je ne peux pas prendre le thé trois foi par jour…»
- «Ah, c’est par intérêt…
- «Exactement…! Parce que figurez-vous et ça vous oubliez toujours madame, dans vos émissions, vous journalistes, entre guillemets (en disant cela on se demande si elle se questionne sur la capacité de C.C d’interviewer…?), de poser ce genre de questions… Où va l’argent que vous gagnez? Alors demandez-moi….»
C.C;
- «Où va l’argent que vous gagnez….Non, attendez j’en ai une autre avant….Combien gagnez vous d’argent?»
(décidément…)
- «…mais ça dépend… Là si je suis à trente mille de vente de mes livres, je pense que je vais retirer une certaine somme…alors maintenant posez-moi la deuxième question…»
- «Où va l’argent que vous gagnez?»
- «Et bien cette année, chère madame, depuis vingt-cinq ans que j’écris, cette année la totalité de mes droits d’auteur comme toujours vont cette année aux infirmières, et aux sages femmes, voilà. Et ça a toujours été comme ça, ce sont ou pour les maisons d’enfants, ou pour les vieillards ou pour le sida dont j’ai pris la présidence cette année pour la Suisse et vous voyez, si vous me posiez des questions vous auriez des réponses intéressantes mais quand vous me parlez de mes maisons, quand vous me parlez de certaines choses, pourquoi voulez vous travailler pour gagner de l’argent?… ben je vous réponds.»
- «Ben voilà, chère Baronne, Nadine de Rotschild, je vous remercie beaucoup pour cet entretien (... ) Il y a d’autres livres aussi qui sont disponibles aussi…»
(L’autre lui coupe la parole);
- «Vous savez, j’en suis à mon quinzième… Vous savez, aujourd’hui je suis pratiquement à égalité avec vous, je pourrais faire du journalisme, je pourrais être chroniqueuse dans n’importe quelle de vos émissions voyez-vous …»
(en effet...à quoi j’ajoute, elle aurait aussi pu dire, je pourrais vous donner des cours!)
C.C;
-« Et puis vous avez une voix très charmante alors ce serait un plaisir de l’entendre….»
(non contente de n’avoir rien su dire d’intelligent elle persiste dans le human interest….)
- « Merci, merci et j’espère que je retourne au Canada et que nous pourrons déjeuner ensemble…»
- «Ce serait un grand plaisir, Nadine de Rotschild merci beaucoup pour cet entretien Nadine de Rotschild, Ma philosophie d’un boudoir à l’autre, carnets intimes, c’est une nouveauté chez Albin Michel…»

Parlez moi de ça une entrevue surréaliste….! Gaspillage de fonds publics.

mercredi 7 avril 2010

Turner


Ahhhhh...que j'aimerais être à Paris en ce moment pour voir l'exposition de JMW Turner au Grand Palais. C'est, et de loin, mon peintre préféré.
J'ai lu dans le ParisMatch (autant écrire - de source sûre) qu'il s'est fait attacher au mât d'un navire pendant quatre heures durant une tempête avant de peindre «Tempête de neige»...De retour à quai, les marins l'ont apparemment regardé s'éloigner avec soulagement.
En 2008 il y a eu une rétrospective au M.E.T. à New York, que j'ai manquée également...Est-ce que quelqu'un peut me dire où se tiendra la prochaine expo. majeure que je prévoie la coup cette fois là?
Fait d'hiver intéressant, anecdote (vraie ou pas) lu dans le Routard sur Cuba; Castro aurait demandé, lors d'une assemblée «y-a-t-il un économiste dans la salle?» Affirmatif! Aurait répondu Le Che, ayant plutôt compris «y-a-t-il un communiste dans la salle?» De visù, l'économie n'est pas le point fort qui le caractérisait, outre son charisme qui transcende les ères...
L'histoire souffre parfois de malentendus!

vendredi 26 février 2010

Hypocrisie

Je suis bien d’accord avec une opinion lue dans la journal La Presse aujourd’hui (dont je ne retrouve malheureusement pas le lien) : Il n’y a rien de plus facile que de taper sur les fumeurs.
J’ajouterais à cela, pire on y prend plaisir. Il y a un tel mépris aujourd’hui à l’égard des gens aux prises avec cette addiction. Mépris affiché joyeusement la plupart du temps. Je me demande parfois si on oserait avoir une telle attitude avec une personne qui a des problèmes d’alcool ou de drogue…La dépendance à la cigarette est sérieuse et navrante.
Pourquoi alors traiter le fumeur comme une personne faible et sans volonté, voire un looser? On a exclu les fumeurs des endroits publics fermés. On les exclut maintenant des parcs et des lieux où se pratiquent des activités de plein air. Soit. On découvre que les textiles et autres matières mises en contact avec l'environnement d'un fumeur peuvent dégager des substances toxiques qui sont potentiellement dangereuses pour la santé. À ce propos, savez-vous ce que dégage du mobilier neuf? Les matériaux utilisés dans la construction d'une maison neuve?
D’accord. Mais pourquoi est-ce que les cigarettes sont encore en vente libre? Pourquoi ne pas faciliter l’accès aux produits qui aident à l’abandon du tabac? Les gommes et timbres sont encore trop chers ici au Québec, ils le sont moins en France par exemple ou ailleurs. J’ai déjà fait des démarches avec un centre d’abandon du tabac et à part deux rendez-vous ratés (parce que la personne avec qui j’avais rendez-vous ne s’est jamais présentée) avec une nutritionniste, tout cela ne m’a pas vraiment aidée. On a aussi le droit de louer un appartement à des non fumeurs, mais cela implique que s’ils invitent des gens chez eux, ils ne sont pas libres de leur permettre de fumer; je le sais parce que dernièrement des délateurs se sont plaints à la propriétaire d’une amie (non fumeuse) qui avait permis que l’on en grille une chez elle… Tant qu’à moi, c’est du délire.
Je fume depuis longtemps, j’ai essayé d’arrêter et ça m’est extrêmement difficile. J’aimerais que l’on traite ma maladie comme telle, pas en me jugeant. La majorité des fumeurs ne sont pas des tarés irrespectueux. Je ne fume pas dans les endroits interdits. Je me plie aux règlements et aux restrictions mais ne me blâmez pas de devoir aller me garrocher sous la pluie ou dans le traffic par une température de moins vingt degrés parce que j’ai physiquement besoin de ma nicotine.
Accordez un peu de budget pour surveiller et punir les automobilistes qui laissent rouler leurs véhicules à vide. Interdisez aussi les feux de bois en zone urbaine. Ceux qui puent de la gueule en public ou qui empestent l’after shave dans les transports en commun. Tant qu’à faire, rendez publics les chiffres qui mesurent la quantité de polluant émis par le carburant de chaque mise en orbite d’une fusée – j’avais lu quelque part que cela équivalait à un chiffre astronomique!)
Et surtout taxez un peu les cons, les intolérants, les racistes, les profiteurs, ça fera des revenus supplémentaires à l’état qui pourrait puiser à même la poche de ses élus tant qu’à faire.
Tout cela pour dire que l’on tend la main aux joueurs compulsifs, on déplore la violence et le taxage, on a pitié des alcoolos, il y a des centres d’aide pour les toxicos, il y a du support pour les outremangeurs anonymes, les gros, etc. mais qu’il y a une volonté générale d’abolir les préjugés. Pas avec les fumeurs.
Je sais que je pue. Que mes doigts sont parfois jaunis. Mes dents aussi. Je ne demeure pas dans cet état parce que j’apprécie particulièrement cela. Mais ce n’est pas cela qu’il faudrait transmettre aux jeunes. Ce qu’il faut leur faire comprendre c’est qu’une fois que l’on est fumeur on l’est pour la vie. Même si on a cessé. Vaut mieux ne jamais y toucher. C’est cela qui est mortel.

jeudi 11 février 2010

...Et pendant ce temps dans la vraie vie

Je discutais embourgeoisement avec un restaurateur qui a migré de la «Main» (rue Saint-Laurent) vers la rue Amerst, près d’Ontario parce que les loyers devenaient trop chers et nous en sommes venus à la conclusion que l’indice de santé d’un quartier se mesure à la quantité de vieux qui y habitent.
Je me répète probablement mais j’habite sur la même rue depuis environ vingt ans et j’ai vu disparaître petit à petit les personnes âgées pour voir apparaître des bien nantis qui ont des belles voitures et qui se foutent éperdument de leur environnement et du voisinage. De toute façon, ils n’en ont rien à cirer, ils travaillent tout le temps pour payer leurs chalets.
Et à quoi ils servent les vieux? Ils sont régulateurs, ils font de la surveillance.Ils recueillent le chat perdu et retrouvent le propriétaire. Ils surveillent les allées et venues des enfants et les mouvements suspects, ils nous protègent.Ils nous donnent des conseils et fréquentent le dépanneur, l’épicier du coin et racontent des tas de trucs importants pour la vie de quartier. Ils sont écolos et font rouler l’économie locale.Le restaurateur me raconte qu’un jour il stationne son camion devant chez lui (où il habitait depuis sa naissance) et voyant qu’un vieux sur son perron le scrutait des yeux il lui lance : Surveille bien mon camion! Et l’autre de répondre, t’en fais pas, ça fait depuis que t’as six ans que je te surveille! Je te voyais partir avec ton sac d’école et revenir le soir. Je te connais, je connais ta femme, tes enfants, ton histoire, toutes tes allées et venues…
D’accord, on peut penser que la vie privée en prend un coup mais tout de même, ç’est aussi rassurant…Comme dans toutes les bonnes histoires, la fin est triste. La semaine suivante, voyant des gens s’affairer dans l’appartement il leur demande où déménageait le vieux…Il venait de mourir.
Cette rencontre a été rendue possible dans la quincaillerie de quartier où il fait bon flâner et échanger des anecdotes, des pensées du jour et une tonne de trucs inutiles.

Paradis perdu

Illusions perdues….Là où l’effet visuel spectaculaire côtoie l’insignifiance du propos. Faut-il que je le souligne à grands traits : je suis tannée du conceptuel. On peux-tu passer à autre chose? Une belle enveloppe vide, noyée dans les clichés qui se succèdent à un rythme prévisible. Un engin de guerre transformé en croix pour l’émule de jésus qui s’y tient en position de crucifiction…des tis-papillons, des fleurs qui surgissent des cendres et… je n’ai toujours pas compris l’idée des condoms emplis de semence qui pendent du plafond (et auxquels ils s’accrochent) supposément pour figurer des mamelles…Savez-vous à quoi ça ressemble au moins? On pelte abondamment. Le personnage principal pelte du début à la fin. Au deux tiers de la «pièce», il se pelte une femme. À peine a-t-elle surgi, qu’elle est déjà un objet de désir et deux minutes après elle enfante (d’un casque de soldat) d’un adolescent attardé qui gne-ugneute à qui mieux-mieux. Ri-di-cu-le. Et si c’est par dieu, eh bien elle fornique avec son frère, non? On se perd dans l’incohérence. D’accord, les effets visuels sont parfois à couper le souffle, ils fonctionnent très bien, notamment au moment où le comédien surfe suspendu dans le vide, celui où ils canotent sur l’eau et à deux ou trois autres moments. Les compositions de Daniel Bélanger sont envoûtantes. Mais il n’y pas de magie dans ce spectacle. La mayonnaise ne prend pas. Les tableaux se succèdent, on baisse le rideau, on lève le rideau, on re-baisse le rideau et on le re-monte. Le pauvre Pierre Lebeau qui narre un texte tellement gnan-gnan….Que dire de la fin? L’histoire qui s’est étirée à n’en plus finir, n’en finit plus de finir comme si on avait pas trouvé la manière de faire sens. On flanque un enfant sur la scène avec un diaporama de visages d’enfants, en noir et blanc. Dé-ké-sé? Désolé mais je me suis profondément ennuyée et au prix où sont les billets, je comprends que ça ne se crie pas haut et fort et que les critiques se font tièdes mais si vous pouvez éviter, évitez.

lundi 8 février 2010

˙˙˙sɹǝʌuǝ,l à ǝpuoɯ ǝl ʇsǝ,ɔ ...et l'imaginarium...

Ai beaucoup aimé le film «The imaginarium of doctor Parnassus». Je ne sais pas pourquoi il y a des films qui semblent passer dans le vide de l'imaginaire populaire et des faits relatés. J'aimerais bien pouvoir en discuter avec quelqu'un mais personne autour de moi ne l'a vu. Bizarre, ce film est loin d'être parfait mais j'ai apprécié ses décors en carton pâte, l'ambiance et l'audace du scénario décousu. Je me demande d'ailleurs s'il l'aurait autant été si Ledger y avait survécu? En tout cas il récolte 66% au «tomatomètre» du site RottenTomatoes. Pas mal.
Et puis,
Dans la série sites inutiles mais ludiques, celui-ci: qui permet d'écrire à l'envers...
http://www.revfad.com/flip.html
J'essaie de passer de l'autre côté du miroir.

lundi 18 janvier 2010

Avatar et Waterhouse

La nature tient décidément un rôle proéminent dans notre imaginaire, dans notre mythologie. Le mot échec résume la conférence de Copenhague sur les changements climatiques et Haïti tremble encore, Hollywood nous livre un film très impressionnant (vu en 3d ce w.e.) et le musée des Beaux-arts à Montréal nous présente une exposition mettant de l’avant le travail du peintre John William Waterhouse, intitulée; «Le jardin des sortilèges… » (vue hier). Il y a un lien à faire entre tout cela. Non seulement parce que c’est de la nature dont il est question, mais aussi de l’importance de l’invisible. Ce sont les traces d’une culture qui s’estompent avec la destruction des plus importants édifices en Haïti, la disparition de milliers de gens, la désolation. Avec suffisamment d’aide et beaucoup de courage, ils pourraient pouvoir lentement se reconstruire, se restructurer mais c’est une dure bataille qu’ils auront à livrer. Comme avec Katrina, l’ouragan qui a dévasté la Louisiane, nous nous questionnons sur les lieux où les populations s’établissent. Ce dont il est question dans la plus grande peur de ce qui sera provoqué par les changements climatiques (à part le parfum de fin du monde) est le déplacement de peuples entiers. On en est à se demander où ils pourront se re-localiser sans faire ce qu’il faudrait faire pour protéger les milieux naturels. Tremblements de terre effroyables et Tsunamis ne sont malheureusement que les manifestations préliminaires de ce qui nous attend probablement. C’est exactement ce que l’on a fait avec les zoos. Je déteste les zoo. L’idée de devoir mettre des organismes vivants sous verre, sous les barreaux pour pouvoir les observer me donne la nausée.
Un petit film accompagne l’exposition au musée des Beaux-arts. Je ne l’ai regardé que partiellement parce que je suis allergique à toute effusion d’hémoglobine. Dans les bouts que j’ai pu voir, des arbres saignent lorsqu’ils sont abattus par des bûcherons. Quelqu’un à écrit un commentaire intéressant dans le cahier à la fin de l’expo; quelque chose comme «Qu’est-ce que vient faire ce film éco-fasciste dans cette exposition…quel est l’Einstein qui a eu cette idée?» Le seul fait de nommer Einstein dans cette phrase en dit long, bien sûr il ne s’agit que d’une expression mais tout de même… Il est intéressant de constater que certains ne font toujours pas le lien entre la déification de la nature et sa disparition…Plus nous la malmenons plus nous la louangeons. Nous la détruisons en la vénérant…
Pandora (l’éden dans le film Avatar), est une planète hallucinée et hallucinante. La nature de toutes les couleurs (et elle en fait voir), est représentée comme ayant des pouvoirs surnaturels. Il y a quatre ans, ma voisine a fait abattre un gigantesque arbre qui se trouvait dans sa cour arrière parce qu’il faisait de l’ombre et il laissait tomber des cochonneries dans piscine nouvellement creusée. J’ai pleuré comme ils pleurent dans le film, la destruction de leur arbre. J’ai tenté de savoir comment elle pouvait avoir le droit d’abattre cet arbre centenaire qui était splendide. J’ai vu les écureuils se sauver quand ils sont venus avec leurs haches, leurs scies et leur nacelles. Ça m’a crevé le cœur sans que je puisse faire quoi que ce soit pour les en empêcher.C’est aussi cela la bêtise humaine. Je me demande si nous valons vraiment la peine d’être sauvés de quoi que ce soit…
À l'instar de la proposition de Cameron, serons-nous obligés de croire que des petits bonshommes bleus (lire des extra-terrestres) viendront nous délivrer de nous-mêmes?