mardi 30 décembre 2008

L'amour au temps du choléra

Au moment où j’entamais mon popcorn dans les émanations de chlore du cinéma DuParc, les premières images crues, violentes et cruelles de Slumdog Milionaire sévissaient. On peut dire que ce film a les défauts de ses qualités : ce qu’il nous dévoile vaut amplement ce qu’il tente de dénoncer. Hourra pour le courage et la force de nous montrer des cités telles qu’elles sont; sales, encombrées…Bravo pour le réalisme de l’impitoyable état de survie des humains pris dans ce bain (c’est le cas de le dire). Les images sont vraiment bien tournées, le casting est excellent, le montage quasi sans failles. La musique très appropriée.
Je dois dire que j’ai tout de même un problème avec le fil conducteur et la fin. Cette poursuite du bonheur à l’américaine, cette pensée magique que l’argent peut tout régler. J’ai ressenti un certain malaise devant l’universalité de cette croyance, de ces valeurs. Penser qu’il n’y a pas d’autre porte de sortie, pas d’autre issue.
Je me suis demandée à quoi sert le cinéma, ce cinéma. Ses innombrables scènes de poursuites pourraient nous faire croire qu’il s’agit ici d’un film d’action. Ça pourrait aussi être de la propagande pour la loterie et les jeux, quand on sait qu’il y a tant de gens pauvres qui investissent des sommes bien au-dessus de leurs moyens dans ces impôts sur le rêve…
Je préfère penser que le personnage principal est aux prises avec un but, un objectif suprême : la retrouver coûte que coûte et y voir, par là, un film d’amour. La dernière scène, ultra kitsh m’a confortée avec cette idée. Un soupçon d’ironie et une beurrée de fondant à la guimauve.

mardi 23 décembre 2008

Opium 37

Ai Beaucoup aimée cette pièce, vue en après-midi, un jour de tempête. En fait c’était la dernière représentation et c’est dommage qu’une telle production ne soit pas à l’affiche un peu plus longtemps…Chapeau au texte finement écrit par Catherine Léger, enfin on nous donne du sens à entendre! Muriel Dutil livrait une excellente prestation. Normand Daneau était fort touchant.
Le Décor servait très bien le propos. Il y avait longtemps il me semble que j’avais vu une pièce aussi bien fignolée, du théâtre comme il ne s’en fait plus: simple, précis, efficace. Très bonne mise en scène. Que de plaisir d’y assister dans une petite salle. Le seul bémol est pour le jeu du comédien qui faisait Artaud. Je ne l'ai pas trouvé suffisamment criard, nasillard…trop guttural. Dans la série galerie de personnages marquants il y a celui interprété par Martine-Marie Lalande, étonnamment curieux, pari réussi! Enfin, dans l’ensemble c'est du solide, sans fla-fla et drôlement bien chanté notamment par l’excellente voix de Kathleen Fortin. Si toutes les productions du Quatre sous sont telles : ça promet!

mardi 2 décembre 2008

Oh, patate!

Ai lu dans la revue «Cellier» que nous nous trouvons en cette année internationale de la pomme de terre. Cette nouvelle me réjouit. Je me sens privilégiée puisqu’il existe tant de fruits et légumes que nous ne sommes pas prêts de revivre cela, c’est comme une éclipse avec un pédoncule.
Dans le même article, il est question de Françoise Kayler. J’imagine facilement qu’elle dégage une force tranquille, j’aime cette passion qui s’exprime avec détermination et obstination. Un chemin au long cours, un pas régulier qui va constamment vers l’avant. Il paraît qu’elle a un blogue; gastronote.blogspot.com…Quelle femme de (bon) goût! Je prends des notes sur l’admirable style (en effet) sobre, précis et efficace de sa plume. Je suis bien d’accord, patate, c’est pour les navets.
Nous avons appris la mort de Hélène Pednault et ça me rend triste parce c’était une femme qui n’hésitait pas dire ce qu’elle avait dans les tripes, la conviction, une autre manière d’exprimer la passion. Et puis aussi Bettie Godwin…Décidément.