lundi 18 janvier 2010

Avatar et Waterhouse

La nature tient décidément un rôle proéminent dans notre imaginaire, dans notre mythologie. Le mot échec résume la conférence de Copenhague sur les changements climatiques et Haïti tremble encore, Hollywood nous livre un film très impressionnant (vu en 3d ce w.e.) et le musée des Beaux-arts à Montréal nous présente une exposition mettant de l’avant le travail du peintre John William Waterhouse, intitulée; «Le jardin des sortilèges… » (vue hier). Il y a un lien à faire entre tout cela. Non seulement parce que c’est de la nature dont il est question, mais aussi de l’importance de l’invisible. Ce sont les traces d’une culture qui s’estompent avec la destruction des plus importants édifices en Haïti, la disparition de milliers de gens, la désolation. Avec suffisamment d’aide et beaucoup de courage, ils pourraient pouvoir lentement se reconstruire, se restructurer mais c’est une dure bataille qu’ils auront à livrer. Comme avec Katrina, l’ouragan qui a dévasté la Louisiane, nous nous questionnons sur les lieux où les populations s’établissent. Ce dont il est question dans la plus grande peur de ce qui sera provoqué par les changements climatiques (à part le parfum de fin du monde) est le déplacement de peuples entiers. On en est à se demander où ils pourront se re-localiser sans faire ce qu’il faudrait faire pour protéger les milieux naturels. Tremblements de terre effroyables et Tsunamis ne sont malheureusement que les manifestations préliminaires de ce qui nous attend probablement. C’est exactement ce que l’on a fait avec les zoos. Je déteste les zoo. L’idée de devoir mettre des organismes vivants sous verre, sous les barreaux pour pouvoir les observer me donne la nausée.
Un petit film accompagne l’exposition au musée des Beaux-arts. Je ne l’ai regardé que partiellement parce que je suis allergique à toute effusion d’hémoglobine. Dans les bouts que j’ai pu voir, des arbres saignent lorsqu’ils sont abattus par des bûcherons. Quelqu’un à écrit un commentaire intéressant dans le cahier à la fin de l’expo; quelque chose comme «Qu’est-ce que vient faire ce film éco-fasciste dans cette exposition…quel est l’Einstein qui a eu cette idée?» Le seul fait de nommer Einstein dans cette phrase en dit long, bien sûr il ne s’agit que d’une expression mais tout de même… Il est intéressant de constater que certains ne font toujours pas le lien entre la déification de la nature et sa disparition…Plus nous la malmenons plus nous la louangeons. Nous la détruisons en la vénérant…
Pandora (l’éden dans le film Avatar), est une planète hallucinée et hallucinante. La nature de toutes les couleurs (et elle en fait voir), est représentée comme ayant des pouvoirs surnaturels. Il y a quatre ans, ma voisine a fait abattre un gigantesque arbre qui se trouvait dans sa cour arrière parce qu’il faisait de l’ombre et il laissait tomber des cochonneries dans piscine nouvellement creusée. J’ai pleuré comme ils pleurent dans le film, la destruction de leur arbre. J’ai tenté de savoir comment elle pouvait avoir le droit d’abattre cet arbre centenaire qui était splendide. J’ai vu les écureuils se sauver quand ils sont venus avec leurs haches, leurs scies et leur nacelles. Ça m’a crevé le cœur sans que je puisse faire quoi que ce soit pour les en empêcher.C’est aussi cela la bêtise humaine. Je me demande si nous valons vraiment la peine d’être sauvés de quoi que ce soit…
À l'instar de la proposition de Cameron, serons-nous obligés de croire que des petits bonshommes bleus (lire des extra-terrestres) viendront nous délivrer de nous-mêmes?