dimanche 24 mai 2009

Puces et pneus

Je suis tombée en amour avec le travail de Serge Van dePut au détour d'un passage, aux puces de Saint-Ouen. J'ai adoré l'ambiance; prendre une bouchée au son du jazz manouche, déambuler lentement dans les dédales de ce véritable souk (oui, labyrinthique) aussi varié que surprenant. Il y a tout pour plaire et nourrir l'imaginaire. Gens et histoires dont les objets, vieux ou moins vieux sont chargés. Beaucoup de présence. Autant dire que j'étais disposée à m'émouvoir comme on prolonge un rêve qui nous fait du bien en se rendormant paresseusement. C'est en faisant le plein: en regardant tout et ne voulant rien posséder en particulier, que je me suis immobilisée en frôlant l'objet posé là, au milieu du fratras, en pleine rue.
Il y avait là la sculpture d'un chien qui m'a sciée parce que si expressive, si touchante. Lui, il est Belge, autodidacte et visiblement sensible. Ses oeuvres sont touchantes et étonnantes et il semble se passionner pour les animaux et la récupération puisque qu'elles sont essentiellement constituées de caoutchouc provenant de pneus...Je me renseigne...Il paraît qu'il expose en ce moment dans le marais. J'y cours, j'y cours, et reviens là dessus aussitôt que possible.
Paris est toujours aussi grouillante. Je me suis régalée à l'expo "La force de l'art" (triennale d'art contemporain) qui se tient sous les verrières du grand palais...Quel lieu fabuleux!
http://www.sergevandeput.com/main_fra.html

mardi 19 mai 2009

Il y a plus triste

Nous voilà à Paris. Nous traînassons doucement. Elle est toujours aussi belle, aussi joyeuse.
Je n'avais jamais pensé au fait que les épiciers doivent se battre durement pour préserver leurs denrées des rats. Hier, ils couraient dans l'escalier de l'immeuble où nous avons déjeuné. Splendide studio au 3è étage d'un immeuble, d'une impasse, quelque part, tout près de la place Clichy.
Nous logeons rue des Abbesses et il fait un peu frais en ce moment. Le voyage fut un peu long. Je lis Nancy Huston et son "Nord Perdu", tout à fait dans le ton. J'attends impatiemment la sortie du dernier Almodovar, prévu pour ce vendredi. Menu du jour; un peu de lessive, une expo peut-être...

mardi 12 mai 2009

Braises ardentes

Beaucoup aimé «Dans les charbons» aux 4Sous. J’en avais lu et entendu que du bien et je me rallie à l’appréciation générale. Je dois écrire que le rythme de cet heureux ensemble de textes et d'auteurs y est pour beaucoup. La succession est fluide. Ils n’ont pourtant parfois rien à voir les uns avec les autres mais le déroulement coule comme une source vive à travers la terre moite du printemps. On mord à pleines dents dans la chair de cette poésie carnivore, dans le corps du texte. Odeurs de mousse, nuées de pelletage de nuage, rêves, rêves éveillés, pulsions de mort et pulsion de vie, mouvements, libido, amour, démesure…Ils sont tous là. Les acteurs incarnant des thèmes parfois précis, parfois flous. On rigole parfois sans tomber dans la caricature : subtil et très agréable. Tout cela est très inspirant…
Ai apprécié le texte de Réjean Thomas (pas le doc, l’autre) dit par Patrice Coquereau, Andrée Lachapelle livrant un Prévert (cet amour) et un Ducharme avec tant d’élégance, et le reste, et le reste…
Les lieux ne m’ont pas vraiment impressionnée, la rénovation n’est pas tout à fait terminée et le carré d’espace qu’occupe l’édifice demeure…carré. Il faudrait que j’écrive sur la configuration des toilettes publiques un jour; est-ce vraiment nécessaire de concevoir des cabines si exiguës? Tout cela me laisse plutôt indifférente, l’extérieur est passablement laid mais pas assez pour s’indigner. C’est ce qui se passe à l’intérieur qui importe.
Ils chahutent et ils nous bercent. La musique (et la présence) de Clara Furey est délicate et puissante, on ne pouvait penser à mieux. Le petit bonhomme (Antoine L’écuyer?) est assez juste et on ne l’a pas sur/utilisé, il fait fil conducteur, c’est bien vu. Une très belle brochette d’acteurs, tous bons, tous touchants, vibrants. Que dire de la présence de Kathleen Fortin qui nous fait un a capella unique de Richard Desjardins, il m’a semblé qu’il n’y avait qu’elle pour réussir ce tour de force.
Oui, car tour de force il y a! Je n’ai pas vu passer ces deux heures; accrochée aux mots, pendue aux lèvres de chaque interprète, suspendue au fil des mots sillonnant une route qui nous fait voir tant de paysages…intimes et spectaculaires…cela est pari risqué quand il s’agit de poésie!
J’étais inquiète pendant la représentation parce que j’essayais de mémoriser les noms des auteurs cités. Ne vous faites pas de mouron avec cela, ils ont la très bonne idée de nous en donner la liste à la sortie, après plutôt qu’avant pour ne pas vendre les punchs j’imagine! Merci!

lundi 4 mai 2009

Saison du bbq

http://aapcm.over-blog.com/pages/Barbecue_des_adherents_2008-568619.html

Au Québec la saison du barbeQ est officiellement lancée. Ce billet risque de choquer, mais je cherche les éléments de logique quand l'opinion publique est en faveur d'une prise de conscience écologique pourtant si contradictoire...On se fait regarder avec des gros yeux méchants quand on demande un sac plastique à la caisse.
Ce qui me fatigue c’est que je songe sérieusement à retirer ma cheminée par souci écologique. J’ai installé, il y a quelques années, un poêle à combustion lente dans le salon. À l’époque il respectait les normes en matière de pollution. Je crois qu’il les respecte toujours d’ailleurs, mais je ne l’utilise plus parce que je me vois mal en rajouter en période de smog et à Montréal durant l’hiver il y a de plus en plus souvent des avertissements de mauvaise qualité de l’air.
À propos de conscience écologique…
En fin de semaine, ma voisine a vidé complètement sa piscine (dans les égouts municipaux) pour la remplir d’eau potable, avec un boyau d’arrosage branché sur la robinetterie. Il m’arrive de devoir fermer mes fenêtres parce que les émanations de chlore sont trop fortes. Il faut que j’avoue que je rêve parfois que la ville installe des compteurs d’eau pour limiter ce type d’attitude…
Promiscuité quand tu nous tiens…
D’ailleurs la pollution par le bruit est aussi légion, quand on se tape des heures durant le zignage (je ne trouve pas de mot plus approprié) d’un violoncelle…les aboiements intempestifs d’un chien…Et que dire des voisins festifs qui célèbrent bruyamment l’été en invitant tous les w.e. leurs amis et les amis de leurs amis…connaissent pas facebook et les sites de sociabilisation virtuels?!
Lorsque je me trouve sur ma terrasse en plein été (lire; en pleine canicule), il m’est parfois impossible de respirer tellement les odeurs de barbeque, sans compter les fumées, envahissent l’air ambiant. En ville, il n’y a pratiquement pas un balcon ou une cour qui n’est pas pourvu de cet appareil, si ce n’est pas de la fumée secondaire…
Je me demande; est-ce vraiment nécessaire de cuire (lire; faire cramer) de la viande au dessus d’un feu? Alors que les études tendent à prouver que ce mode de cuisson est potentiellement cancérigène, où est l’intérêt?
D’accord, cela témoigne de notre instinct grégaire et c’est une occasion de se grouper autour des restes de contact avec les éléments (le feu) dans nos vies, et puis ce sont des relents de ce que l’homme ramenait de la chasse (ceci explique cela) mais tout de même, n’est-ce pas un peu barbare et moyennement polluant? Cela alimente (sic) aussi cette obsession de la nourriture et de la cuisine, tellement répandus…Nos espaces sont de plus en plus restreints et nos horaires de plus en plus variés. Quand on travaille à la maison, ce sont des petites choses du quotidien qui irritent…vivement l’hiver!

image provenant de ce site;
http://tascadaelvira.blogspot.com/2007/07/signeaux-de-fume.html