mardi 26 octobre 2010

Ne jamais avoir d'attentes.

La question est: devrais-je nommer cette artiste dont j'ai détesté le spectacle? Je ne pense pas, puisque mon avis compterait de toute façon pour des prunes et que malgré tout, je ne tiens pas à ce que son nom soit associé à ce que je m'apprête à écrire. Parce que c'est désolant.
J'avais lu des critiques, relativement mauvaises. Je l'ai vu l'an dernier ou je ne sais quand, faire un excellent numéro dans un spectacle. J'avais envie qu'elle me surprenne, me transporte, me choque ou mieux, m'émeuve.
Rien.
Non, plutôt si, elle a réussi à m'irriter. Principalement à cause de la prétention.
Fille de deux illustres parents, talentueuse et wannabe artiste confirmée. Enfant gâtée, assurément. Rien ne passe, ni dans les choix de mise en scène, ni dans le déroulement des «pièces» musicales, aucune histoire à nous partager. Mauvais choix de projections, mauvaise réalisation de ces mêmes projections, mauvaise représentation de calibre scolaire.
Et même sans histoire, du déconstruit aurait pu faire transparaître qu'elle assurait le lien entre tout cela...si elle avait été incarnée, sauf que pour cela, il aurait fallu qu'elle livre un peu de son âme. Ce qui ne fut pas fait. Pas de magie dans ce spectacle parce que pas de générosité. Quand on prend le parti de ne pas jouer la carte de l'esthétique et de la séduction il faut au moins offrir quelque chose. C'est comme si elle n'avait absolument pas besoin de notre amour, de notre appréciation, qu'elle se situait, indifférente, au dessus de ces considérations. À un point tel que peu d'espace est accordé à la possibilité d'applaudir puisque les morceaux s'enchaînent les uns aux autres, la plupart du temps. Pourtant nous sommes conviés à être témoins et il n'y a rien qui puisse capter notre attention, maintenir l'intérêt. Tout est décousu.
Je me suis demandée pourquoi j'avais tant l'impression qu'elle avait fait mille compromis, marché sur des oeufs, pantin dont on aurait trié les ficelles. Aucune maturité. Pourtant, dans une carte blanche me répétais-je tout au long, on se fait plaisir, non? là, on a l'impression qu'elle fait plaisir à sa maman, à son papa, et pour mal faire, il paraît qu'ils étaient là tous les soirs...Elle aurait vraiment intérêt à s'en affranchir.
Les collaborateurs viennent ici ou là, faire une petite prestation sans que rien de tout cela ne s'inscrive dans rien. Ils auraient très bien pu ne pas être là, au bout du compte ça nous est égal...
Tout au long, j'ai éprouvé un profond malaise. Parce qu'il semble tout de même qu'elle aie des talents mais pas dans ce contexte...J'avais envie de crier: keep it simple! De deux choses l'une; soit le public est complaisant ou bien il gobe tout ce qu'on lui présente, sans se poser de question et en trouvant tout génial.
À mon avis, elle a énormément de croutes à manger et il ne suffit pas d'avoir passé sa vie à côtoyer des artistes pour en être. Il faut que ça vienne des tripes. Là, aucune urgence, aucune nécessité, que de la gratuité, que de la fatuité.
Et d'ailleurs, ces images projetées à rebours ne mène nullement vers l'avenir, ne font pas de sens. Sa musique est à l'état embryonnaire, trop marquée par le style de son père et la noirceur de sa mère. Elle ne s'est pas du tout trouvée et elle ne nous perd pas avec elle, nous la voyons se noyer (et cela, même de manière indéfinissable) et assistons impuissants à ce naufrage.
Dommage, vraiment dommage.

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