lundi 6 décembre 2010

Je suis féministe

Pourquoi est-il si important de ne pas craindre de se dire féministe? Aujourd'hui, tout autant qu'hier, la posture est controversée. Mais encore?
Je m'explique mal comment l'idée du féminisme demeure si difficile à accepter pour le commun des mortels, lire, le plus souvent certains hommes. Mais il faut savoir aussi que, selon mon expérience, et c'est bien malheureux à écrire, se sont souvent des femmes qui ont douté de mes compétences en matière de travail non traditionnel...
Il me semble que les luttes des femmes ont toujours visé plus de justice sociale, plus d'équité, plus de partage, plus de respect des droits humains (je souligne humains à grands traits), and so on, comme dirait l'autre.
Qu'est-ce qui est si menaçant là-dedans?
Malgré l'évidente disparité entre la qualité de vie des femmes et des hommes, des conditions d'emploi, de la lourdeur des tâches qui perdurent, on s'acharne à vouloir faire dire le contraire à des études, des recherches...
Il n'y a rien de plus réfutable qu'une analyse, qu'une statistique.
Dans la vraie vie en vrai, j'ai travaillé le plus souvent qu'autrement dans des univers majoritairement masculins. Dans la vraie vie, j'ai été le plus souvent qu'autrement bien accueillie. Sauf que.
Je passais mes journées à faire de la sensibilisation et à expliquer, voire justifier ma présence, mon travail, mes façon de faire. À répondre aux questions. Et encore, cela dans une société soit-disant ouverte. Mais il y a des jours où on en a marre et il y a des jours où on aimerait ne pas avoir à faire de l'éducation, de la sensibilisation. Il y a des jours où on aimerait que notre présence soit «normale». Ces jours là, on croise des gens qui désapprouvent notre attitude, nos choix, nos méthodes. Ces jours là, on imagine à peine ce que c'est que de vivre dans une société où il faut se battre pour survivre. Ces jours là, on s'imagine en dehors de notre petit univers clos et on se dit que les femmes sont vachement loin d'avoir atteint la parité avec les collègues.
Voyez les serveuses et les maîtres d'hôtels. Les travailleuses en garderie et les gars de la construction; trouvez vous ça normal qu'un gars qui monte des cloisons gagne plus que la fille qui éduque nos enfants? Pas moi. Trouvez-vous ça normal que les principaux décideurs (finance, politique, etc.) soient majoritairement masculins? Pas moi.
Remarquez également que ce ne sont pas les hommes qui se bousculent au portillon pour les jobs qu'occupent traditionnellement les femmes (éducation, travail social, garderie, etc.). Moins payant et moins valorisant?
Je ne dresserai pas la liste ici de toutes les raisons pour lesquelles je me proclamerai féministe jusqu'à mon dernier souffle mais tant et aussi longtemps que je pourrai, je défendrai la veuve et l'orphelin.
Les femmes font preuve d'une humanité exemplaire. Ce sont majoritairement elles qui font du bénévolat, qui travaillent dans des organismes sans but lucratif, à la défense des droits des démunis...Elles sont multitâches et multi-générosité. Aimons-les donc.


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