jeudi 13 janvier 2011

À votre santé!

Ai eue l'occasion de fréquenter les hôpitaux et les cliniques de la ville de Montréal (Québec - Canada) ces dernières semaines et je demeure perplexe devant l'état du système et l'opinion publique.
On entend principalement des critiques et des railleries. D'emblée; un grand ménage devrait être fait et les ratés sont légion. Par ailleurs; j'ai été traitée avec respect, diligence et professionnalisme et ce, dès le départ.
L'évaluation. D'accord, on attend. Mais encore? Comment faire le tri entre une mauvaise grippe, une infection sérieuse et un cancer quand tous ces gens se présentent au même endroit au même moment? Avec un peu de patience et/ou un bon livre, dépendant du degré de souffrance, on finit par être entendus.
J'ai rencontré des médecins et des spécialistes tous très professionnels. D'accord, je ne me serait pas faite «amie» de tous et toutes mais il ne faudrait pas oublier qu'avant d'être des experts, ils sont eux-aussi humains. Il y en a avec qui on a des atomes crochus et d'autres pas. C'est la vraie vie, ce n'est pas FB...Et ça ne les empêche pas de faire leur travail. Il y a des bons et des moins bons mais je demeure persuadée qu'ils font de leur mieux dans les circonstances.
À partir du moment où on est identifié, ça roule et on déploie tout ce qui est possible de déployer pour soigner. J'ai rencontré des médecins qui ont fait des pieds et des mains, des infirmières dévouées et patientes. Beaucoup de sollicitude et d'humanité.
Loin de moi l'idée d'écrire que tout est parfait. Il y a beaucoup d'erreurs (souvent lourdes de conséquences) et les soit-disant compétences des nouvellement formés en inquiètent plus d'un.
Il y unanimité sur le sort des infirmières et le fait qu'elles devraient être autorisées à poser certains gestes ou à prescrire certains médicaments (celles qu'on appelle les super-infirmières). Pour désengorger les urgences, entre autres.
J'ai vu des spécialistes qui travaillaient tard le soir sans infirmière pour les assister parce qu'on leur interdit le temps supplémentaire en période de restriction budgétaire en attendant la fin de l'année fiscale pour ensuite offrir des bonus au début de l'année suivante...Illogique. J'ai vu des patients insupportables et des gens frustrés incapables d'admettre que leur bobo est peut-être un peu moins urgent que le bobo du voisin. La tolérance (point) à la douleur, sur une échelle de dix ne signifie pas chose égale pour tous.
Il y a des vieux qui meurent dans les corridors et des oubliés. Des gens seuls et des démunis qui ne savent plus exprimer leur douleur, leurs maux, parfois par pudeur, parfois par ignorance. Il y en a que la maladie accable et d'autres qui sont résignés.
Selon moi, on est malade comme on vit; il y a des patients malcommodes, des ronchonneux, des sceptiques, des parano et d'autres qui s'abandonnent aux traitements, qui font confiance et qui n'ont pas peur de poser des questions, des gentils et ceux qui ne perdent pas leur sens de l'humour.
Parce qu'au fond la maladie pose la question du qu'est-ce qu'un patient? Est-ce un objet inerte pétri d'attente? Victime de la maladie? Est-ce une personne qui s'intéresse à son propre cas et veut comprendre et participer à sa remise en santé ?
Dans la maladie on a des choix à faire: on peut s'apitoyer, se révolter, se battre, se questionner, faire des mises au point...Et si on en profitait pour réfléchir à tout cela en salle d'attente, on aurait peut-être l'impression que le temps est moins long.

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