mardi 10 mars 2009

Intermède

Ce mot (intermède), je me souviens (parenthèse: j’ai vu ce film avant-hier et il est tout de même bien foutu, malgré ses maladresses), il n’y a pas si longtemps, apparaissait à l’écran du téléviseur lorsqu’une panne se produisait ou lorsque la programmation souffrait de quelque(s) trou(s). Il me semble qu’il y avait là quelque chose d’organique, de naturel.
Aujourd’hui, le moindre petit espace, le moindre petit instant est occupé, rentabilisé, animé. Pour tout dire; agité.
Je suis nostalgique du rien, du flottant, de l’aléatoire. D’un silence tranquille qui n’a rien à voir avec de l’isolement ou du mutisme.
Il en est ainsi de ma relation avec le téléphone. Incompréhensible pour la majorité, je maintiens une saine distance avec cet appareil sournois. J’ai débranché mon répondeur, je réponds quand bon me semble. De toute façon, la majorité des messages se résument à des phrases qui tournent autour de; «tu n'est pas là?! (de toute évidence...), j'aimerais que tu me rappelles (...me semblait aussi...), ce que l'afficheur fait très bien, avec un certain sens de la synthèse, ce qui n'est pas à négliger en nos temps sollicités. Le délai dans le retour d'appel est davantage possible, ce qui représente un avantage notoire. Je possède un cellulaire pour les urgences et encore…Il lui arrive fréquemment de s’éteindre tout seul. Je déteste quand on ne m’appelle que pour me demander un service, une information, un conseil et tout cela n’a l’air de rien mais c’est le plus souvent le cas. Nous maintenons des relations utilitaires, sans nous en rendre trop compte. Échange pour échange, troc qui se veut démarche éco-responsable…simplicité volontaire!
La seule technologie à laquelle je me soumets est celle du courrier électronique et autres lieux de correspondance.
Je ne réponds pas à la sonnerie de la porte quand je ne sais pas qui s’annonce. Si j’habitais à la campagne, elle serait simplement déverrouillée et je laisserais aux autres le soin de juger s’il y a vraiment nécessité d’entrer.
Suis-je normale, docteur?

Aucun commentaire: